[critique] Les Visiteurs font de la résistance

L’annulation de l’avant-première au festival du film fantastique de Bruxelles causa des remous dans la presse peu de temps avant la sortie du film. En effet, Les Visiteurs : la Révolution n’a pas été montré aux critiques ni au public avant sa sortie le 6 avril. Est-ce véritablement un mauvais présage ?

 En l’an de grâce 2016, Jean-Marie Poiré et Christian Clavier décident de remettre les Visiteurs sur leur trône. Jean Reno (Godefroy de Montmirail) et Christian Clavier (Jacquouille la Fripouille) reprennent leur costume dans la suite directe du deuxième numéro. On retrouve nos deux comparses en pleine Terreur suite à une énième erreur du magicien Eusebius. Le film s’ouvre sur un rêve qui, pour le spectateur, signe le début du cauchemar. Cette analepse fantasmée est surtout l’occasion, pour le réalisateur, de refaire l’introduction du premier volet en plongeant le tandem à l’époque médiévale. Un affrontement mollasson a lieu avec des brigands qui tendent un piège à Godefroy et à son fidèle écuyer. Le personnage de Jean Reno prend une flèche dans la jambe mais ceci n’était qu’un rêve, preuve que Poiré tient à cette introduction médiévale pour ne pas perdre les habitués de la saga. Après cette introduction plutôt correcte, le film part dans tous les sens et les deux protagonistes se retrouvent là où on les avait laissé dans le deuxième numéro, en pleine Terreur. Ils sont jugés et condamnés à mort car considérés comme des ennemis de la Révolution.

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L’Histoire pour les nuls

Le premier personnage rencontré dans les cachots est Lorenzo Baldini, marquis de Portofino (Ary Abittan). Etant aristocrate, il se retrouve sur la liste des condamnés et surprise, la scène tourne autour de l’odeur de Jacquouille. L’humour du film est essentiellement scatologique, passant de la chiasse de Marat à l’odeur fétide des deux héros ainsi qu’un lancer de crottin. Si vous aimez la merde, vous allez être servi. Ce qui est aussi problématique, c’est l’impression d’assister à une visite guidée du musée Grévin où les personnages principaux de la Révolution sont croisés au gré de l’aventure. Ils ne sont jamais incarnés, que ce soit par les acteurs, ou par l’écriture des personnages. C’est un comble pour un film qui se prétend plus sérieux que les deux (trois?) précédents épisodes. On se contre-fout des personnages puisqu’ils sont réduits à des purs stéréotypes, à des gimmicks. L’accent a été mis sur les costumes qui, pour le coup, sont plutôt réussis mais la gêne vient des décors. Pour minimiser les coûts de production, l’équipe a tourné une partie du film à Prague et certains décors ont été reconstitués. Cela se sent fortement lorsque les personnages déambulent dans les rues de Paris où les immeubles ressemblent à des barres de papier mâché. La réalisation de Jean-Marie Poiré ne tente jamais de camoufler cette pauvreté du décor et il multiplie les contre-plongées hideuses sur les personnages. Là, on ressent bien que le réalisateur n’a pas tourné depuis treize ans, depuis la grosse daube qu’était Ma femme s’appelle Maurice. Il n’y a rien à dire sur le casting puisque l’ensemble est extrêmement mauvais (Karin Viard en tête) et on est même surpris que celui qui s’en tire le mieux soit Franck Dubosc.

Retour aux temps modernes

Le film est long et se permet le luxe de ne boucler aucune piste narrative car si l’on suit l’intrigue, le but de Godefroy est de remettre le Dauphin sur son trône. Les multiples allers-retours dans le temps dégradent la santé et l’apparence physique du tandem et sont contraints de boire à nouveau la potion pour changer d’époque. Ils embarquent l’apothicaire avec eux et se retrouvent au « temps des bagnoles ». Godefroy admire son château en image de synthèse et se demande à qui appartient les armoiries disposées sur le donjon du château. Et là, ils ont osé. Il s’agit d’un drapeau nazi. Le pied pour Jean-Marie Poiré qui s’imagine déjà un cross-over entre Papy fait de la résistance et les Visiteurs, deux films avec lesquels il a connu la gloire. Le film aurait du s’arrêter sur ce twist mais le spectateur n’est pas épargné car on retrouve un autre descendant de Jacquouille qui n’est autre qu’un collabo.

Le film n’a absolument aucun intérêt, il est juste risible. On se dit qu’on n’est pas loin de l’aventure américaine et du troisième volet des bronzés. La scène post-générique est intéressante. On y voit Jean-Marie Poiré fermer une porte sur la pointe des pieds. Est-ce un message d’adieu au cinéma et au public ou une façon de se cacher après la honte que représentait le film ?

5 commentaires sur “[critique] Les Visiteurs font de la résistance

  1. le défenseur de jean marie poiré

    Bonjour, je suis désolé de vous le dire, mais vous n’avez pas compris le genre de ce film : ce n’est pas une comédie, certes certains gags sont lourdingues, mais de là à dire que le film n’est pas sérieux Oo je ne sais pas ce qu’il vous faut de plsu (entre la guillotine au début du film, la fuite des montmirail avec la diligence, le moment où gonzague de montmirail se rend compte que sa famille n’a pas fuit le pays et les 20 dernières minutes qui se résument à une course poursuite pour quitter cette époque avec une bande son vraiment excellente : https://www.youtube.com/watch?v=HlftZ5oapxk ) de même … des personnages stéréotypés Oo j’ai l’impression qu’on n’a pas vu le même film car tout les personnages ont leur qualité leur visions de la vie et leur défauts, c’est fait avec une très grande subtilité, d’un côté on apprécie les valeurs de jean reno dans le film le côté être droit dans ses bottes, courageux, réaliste de l’autre on se dit que c’est une ordure puisqu’il méprise toujours les gueux, qu’il reste d’un racisme lattent et qu’il est à l’ouest par moment. La pauvreté des décors ? (admettons même si je n’ai pas trop trouvé) la réalisation de Jean Marie Poiré est bonne, car oui, il existe plusieurs façons de tourner un film et Jean Marie trouve toujours un point de vue original et beau aux plans ( je pense à la course poursuite au début du film lorsque Jean >Reno et Christian Clavier traversent les rues de paris vides, le réalisateur a pris le point de vue du sol en utilisant un objectif grand angle, on voit même de l’eau couler dans le sens opposé des personnages ( serait-ce une méthaphore pour dire que nos protagonistes vont dans le sens contraire de l’histoire et des idéologies de ce siècle ?) pareille pour le plan final qui est une référence au plan final de papy fait de la résistance (et c’est un exemple parmi d’autres) bref pour les aller et venues du scénario il aurait été bon qu’il montre l’évolution du personnage de Jean Reno mais on comprends son raisonnement : il voit que c’est foutu, comme un commentaire est trop court pour défendre ce film je vous laisse avec un lien de ma critique (car je suis le seul qui défende ce film ) http://www.nintendo-master.com/blogs/willyu/articles/les-visiteurs-la-revolution-qu-on-lui-coup-la-tete
    et ma femme s’appelle maurice est un film très drôle et extrêmement bien réalisé. (c’est un style certes mais chaque images veulent faire passer une émotion, ce qui est tout bonnement excellent )

  2. Clément Simon

    Bonjour le défenseur de Jean-Marie Poiré,

    Ce n’est pas une comédie ? Je suis désarmé devant votre commentaire, je ne sais que répondre. Toutes les vannes tournent autour de la propreté de Jacquouille, chose anachronique puisque les hommes de l’époque médiévale étaient bien plus propres que ceux de l’époque moderne. Je veux bien qu’on nous vende un film historique, encore faudrait-il être juste dans la représentation de l’Histoire.

    Bien à vous et merci pour votre intérêt,
    Clément

  3. le défenseur du défenseur de jean marie poiré

    Bonjour à vous cher défenseur,
    je voulais d’abord vous remercier pour votre soutien envers jean marie poiré qui est à mon sens un réalisateur hors du commun. Je me réjouis également de vous voir défendre « ma femme s’appelle maurice », chef d’oeuvre comme on n’en fait malheureusement plus, et qui a inexplicablement reçu un accueil compliqué de la critique bobo-gauchiste (il n’y a qu’un seul type d’humour acceptable en France vous avez du le remarquer avec votre oeil avisé, et jean-marie poiré est souvent victime de ce cloisonnement intellectuel). J’ai beaucoup aimé lire votre critique, on sent que vous comprenez jean-marie et j’espère que nous pourrons un jour discuter de cet illustre personnage autour d’une bière bon marché. Jean-Marie, ou J-M pour les intimes dont j’ai la chance de faire partie (il m’a serré la main au Festival du film de Dijon en 1994). Ce film truffé de références méritait bien un défenseur comme vous, et je suis ravi de voir que certains citoyens de notre beau pays qui va si mal (hollandouille démission) ont encore la richesse intellectuelle d’approfondir leur vision de grandes oeuvres comme les visiteurs 3.
    Je vous salue bien, et j’espère que nous pourrons entrer en contact assez vite, pour refaire le monde ou simplement jouer à Mario Kart, puisque le nom de votre site parait indiquer que vous n’êtes pas le dernier pour appuyer sur le champignon ! xD

  4. Jacquouille

    Merde total💩💩💩💩💩💩💩💩💩💩💩💩💩💩💩

  5. Citoyen Kurt

    Qui est l’auteur de ce torchon ? Que je le désentripaille !
    Je ne connois pas de meilleur boite à troubadour.
    Ce film reste un merveilleux divertissement familial qui rappelle sans se prendre au sérieux, avec humour et des personnages attachants notre histoire Nationale.

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