Le nouveau conservatoire régional de Rennes a ouvert ses portes, place Jean-Normand au cœur du Blosne, en octobre dernier. Inauguration en grande pompe, 2 jours de festivités, fanfares et ruban coupé, la ville a voulu marquer le coup et elle a réussi. « Cet équipement majeur qui a fait l’objet d’un choix architectural fort », soulignait alors la maire de Rennes, Nathalie Appéré. Oui mais… malgré le coût global de 18 millions d’euros, dont 10 de la poche de la ville, cette dernière vient de lancer un marché public pour revoir le traitement acoustique du bâtiment. C’est quand même ballot pour un lieu où la musique est censée être reine de devoir revoir la phonique.
Ainsi, dans le cahier des charges, on apprend qu’il y a un besoin de housses acoustiques destinées à masquer les résonnances des panneaux existants ; que dans la salle David Bowie, il est nécessaire de venir poser 1 rideau acoustique ; que dans un local de stockage, il faut remplacer la porte existante par une porte d’affaiblissement acoustique de type Huet Chorus et de poser un traitement acoustique de paroi verticale constitué de 10 panneaux ; que dans la salle Amy Whinehouse, il faut virer des panneaux diffusants déjà en place, et venir poser 10 panneaux acoustiques absorbants ; que dans les salles Leonard Bernstein, même punition : se débarrasser de 15 panneaux diffusants existants au plafond et les remplacer par 15 panneaux suspendus de type Eclipse… On s’arrête là, la liste est aussi longue et barbante qu’une séance d’un conseil municipal.
Il faut rappeler que ce n’est pas le premier couac. Benoit Careil, l’adjoint à la culture, expliquait en 2018 le surcout du projet, bien au-delà des 12,5 millions prévus par la collectivité, en soulignant la complexité du bâtiment et les « exigences acoustiques. » Apparemment, ces dernières n’ont pas été pleinement satisfaites !
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Extrait du délibéré du conseil municipal d’octobre 2018 : « l’estimation du coût prévisionnel des travaux a été réajustée à la hausse à 14 967 000 € HT soit 17 960 400 € TTC (valeur juillet 2018), auquel s’ajoutent 2 630 000 € d’honoraires d’études, 105 000 € de travaux concessionnaires, 320 000 € d’équipement et de matériel, le 1 % artistique pour 125 000 €, 1 159 600 € TTC de provision pour la marge de tolérance du maître d’œuvre et les aléas de travaux, soit un coût d’opération actualisé de 22 300 000 € » DCM2018-0320-tamponne