Ô vieillesse ennemie !

En pleine contestation sociale contre la réforme des retraites, l’Agence d’Urbanisme et de Développement Intercommunal de l’Agglomération Rennaise évoque à travers différentes publications (ici, et ) les enjeux du vieillissement à l’échelle métropolitaine. L’occasion de glaner et reposer par ici quelques infos intéressantes.

Brochure_Seniors_des_infos_pour_bien_viellir.pdf
Brochure_Seniors_des_infos_pour_bien_viellir.pdf

Par rapport à l’Hexagone, Rennes Métropole reste relativement « jeune », puisqu’avec 70 000 personnes de 65 ans et plus en 2018, les seniors représentent à peine 16 % de la population métropolitaine contre 20 % à l’échelle nationale. Mais dans quinze ans, l’Insee prévoit 34 000 seniors de plus qu’aujourd’hui. Iels représenteront alors 19 % de la population métropolitaine, soit près d’un habitant·e sur cinq. Pas de surprise, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les françaises et français vivent plus longtemps, mais leur espérance de vie en bonne santé reste stable, et comme le rappelle l’INSEE, « les inégalités sociales face à la mort demeurent »

Au sein des communes de la Métropole, la part des 65 ans et plus dans la population est très variable. On remarque que dans beaucoup de villes de la première couronne qui juxtaposent Rennes (Saint-Grégoire, Chantepie, Vezin, Mongtermont) voient leur part des seniors assez élevé. Ce n’est donc pas un hasard si le cinquième forum des seniors s’est déroulé en mars dernier à Cesson-Sévigné qui culmine avec une part de 23 % de seniors.

 

En 2018, plus d’un tiers des seniors vivent seuls (contre 22 % tous âges confondus) avec une hausse importante après 80 ans (49 %). La part des femmes seules est toujours plus élevée quelle que soit la tranche d’âge et progresse fortement pour atteindre au-delà de 80 ans, 2 femmes sur 3. Enfin, la part des seniors vivant seuls est, comme à tous les âges de la vie, plus importante à Rennes : 44 % contre 27 % en moyenne dans les autres communes de Rennes Métropole. La capitale Bretonne a d’ailleurs rejoint le réseau des Villes amies des aînés de l’Organisation mondiale de la santé dès 2011 afin de mieux prendre en compte les besoins des personnes vieillissantes : habitat, la lutte contre l’isolement, l’information, mobilité. Pour info, l’Ille-et-Vilaine est en 2017 le premier département de France à rejoindre ce réseau (Le Département rejoint les Villes amies des aînés, NDLR)

 

Dans toutes les communes de Rennes Métropole, les ménages seniors sont très largement propriétaires de leur logement : 77 % contre 48 % pour l’ensemble des ménages. Iels occupent souvent un parc plus ancien. Par conséquence, en l’absence de travaux, leurs logements s’avèrent peu adaptés au vieillissement (escaliers, absence de plain-pied, largeur des portes, baignoire…) et ont des performances énergétiques plus faibles. Locataires, les ménages seniors le sont dans le parc social pour 13 % d’entre eux. Mais dans un contexte de hausse généralisée, la demande de locatif social des ménages seniors a également fortement augmenté avec une hausse de 123 % depuis 2011.

Enfin, malgré les nombreux efforts, les expériences d’habitat intergénérationnel, la volonté d’accompagner le vieillissement et de favoriser le vivre-ensemble, il y a davantage de seniors à quitter la métropole qu’à s’y installer. Les seniors quittent la métropole à destination d’une autre région française pour 40 % d’entre eux, du reste du département pour 40 % et d’un autre département breton pour 20 %. Le solde migratoire est négatif avec tous ces territoires. La métropole rennaise n’est , selon l’AUDIAR, pas perçue comme un territoire d’accueil des retraité·e·s.

Toutes les données sont extraites de l’AUDIAR :

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