A Rennes, le collectif de soutien aux personnes sans-papiers fait du bruit ! Une semaine bien remplie entre manifestation, occupations et « parloirs sauvages »
La politique d’immigration du gouvernement fait des ravages. Les procédures judiciaires et administratives se multiplient, et les expulsions continue à augmenter en vue d’atteindre les quotas fixés. De quoi donner du travail aux groupes de défense des sans-papiers.
Samedi 19 janvier était alors organisée une journée européenne d’action contre l’enfermement des personnes sans papiers dans des centres de rétention (CRA). A Rennes, une manifestation a réuni des nombreux collectifs, associations et partis politiques de gauche, suivie d’un rassemblement au CRA de St-Jacques-de-la-Lande (nouvellement construit et ouvert depuis août 2007). Environ 1500 manifestants dénonçaient notamment un projet européen portant la durée de rétention (maintien d’une personne sans-papiers en « prison » en attendant son expulsion) à 18 mois maximum (au lieu de 31 jours maximum actuellement).
Mercredi 23, le collectif de soutien aux personnes sans-papiers a continué sa protestation contre les expulsions en occupant la préfecture de Beauregard. Une vingtaine de personnes a « perturbé » le fonctionnement pour interpeller en particulier sur la situation d’un sans-papiers. Malgré le dédain total des agents préfectoraux voire même des personnes présentes à la préfecture, ils ont alerté, informé et scandé des slogans pendant plus d’une heure. Ils n’ont cependant pas obtenu de rencontre avec un responsable préfectoral…
Jeudi 24, le collectif s’est « attaqué » à une agence d’intérim, boulevard de la Liberté. En effet, il soupçonnait celle-ci d’avoir dénoncé la situation irrégulière d’une personne sans-papiers. Une quarantaine de personnes a donc occupé l’agence pendant une heure. Après une réaction étonnée, le responsable a avoué transmettre toute situation « suspecte » (c’est-à-dire celle d’une personne avec une carte de séjour) à la préfecture « pour s’éviter les problèmes » et « préserver son petit commerce ». Les membres du collectif ont donc tenté d’expliquer les incidences de tels gestes…
Enfin, depuis l’ouverture du CRA, le collectif de soutien aux personnes sans-papiers prend contact avec les retenu-e-s du centre avec ce qu’ils nomment des « parloirs sauvages ». En effet, il entretient des dialogues réguliers à travers les grilles du centre de St-Jacques avec les sans-papiers. Ces contacts permettent de soutenir les personnes retenues et de collecter les témoignages.
La politique de quotas et les mesures législatives sur l’immigration sont largement contestées par le monde militant. « Le pire serait de s’habituer », disent-ils…