The Same Old Band inaugurait le nouveau dispositif d’accompagnement des groupes émergents du festival carhaisien, le Label Charrues. Et ils ont parfaitement négocié ce set sur la grande scène Grall, avec une aisance surprenante si l’on tient compte de l’important public présent. On a retrouvé leur blues-rock psyché qui nous avait séduit à l’Antipode quelques mois auparavant (report de la soirée Label Charrues à l’Antipode à lire ici). Les titres font de nouveau mouche, avec notamment l’excellent Done Me Good, sans oublier les choeurs qui forment une belle harmonie d’ensemble. Rencontre avec Fabien (basse) et Marion (clavier, guitare) le lendemain de leur concert.
Alter1fo : Si vous deviez présenter The Same Old Band en 2 ou 3 mots, que diriez-vous ?
Marion : Blues, psychédélique, atmosphérique.
Pour éviter la question classique des influences, si vous deviez citer chacun trois albums sans lequels vous ne pourriez pas vivre ?
Fabien : Howl de Black Rebel Motorcycle Club, leur troisième album. C’est difficile parce que c’est par période…
Marion : After The Gold Rush de Neil Young, Gentle Spirit de Jonathan Wilson et Veneer de José Gonzales.
Fabien : Le premier de Led Zeppelin. Et InnerSpeaker de Tame Impala.
Comment avez-vous vécu ce concert ? Ce n’est pas évident de jouer sur une grande scène comme Grall, de plus aux Vieilles Charrues.
Fabien : Quelques minutes avant, on se dit qu’on n’est finalement pas trop stressés, et quand on arrive sur scène, on se rend compte du truc et la peur commence à arriver. Mais une fois qu’on a commencé à jouer, on se lâche et ça va beaucoup mieux.
Marion : Ca passe vite, très vite. C’est trop rapide, on a envie d’y retourner (rires). Dès qu’on monte sur scène, on a envie de vivre ça à fond. Ça fait des mois qu’on bosse dessus, et on avait hâte que ça arrive. On n’avait pas trop de pression parce qu’on avait bien travaillé pour se sentir à l’aise.
Ce n’est pas évident de faire un set de plus de trois quart d’heure. Ça peut paraitre court, mais c’est relativement long lorsqu’il faut le composer, non ?
Fabien : Quand le public ne connait pas les chansons, il ne faut pas faire plus je pense (rires). Il faut surtout trouver des astuces pour que le set monte.
Marion : C’est difficile parce qu’on travaille ce set depuis plusieurs mois : on a eu la tournée Label Charrues, et le set a changé quasiment à chacune des dates.
Fabien : Mettre la bonne chanson au bon endroit, et essayer de trouver la bonne progression dans le set. Alors que lorsqu’on s’appelle Artic Monkeys, on balance les tubes un par un, et c’est gagné (rires).
On s’est d’ailleurs demandé quand alliez vous placer votre tube, l’excellent Done Me Good, très progressif ?
Fabien : Au départ, on le plaçait à la fin du set, mais on le met maintenant au milieu pour essayer de donner un impact pendant le concert, et monter en puissance.
Le groupe s’est formé il y a quatre ans seulement, mais les choses vont vite ! C’est la victoire au Tremplin des Indisciplinés qui a tout déclenché ?
Fabien : Au début, on était en trio avec Thibault et Antoine : on a fait une maquette en une semaine avec les moyens du bord, parce qu’on savait qu’il y avait un Tremplin. On l’a gagné, et notre deuxième concert s’est passé aux Indisciplinés ! Ça a lancé le projet puisqu’on a ensuite été accompagné par les Studios MAPL de Lorient.
Vous avez été soutenu par les studios MAPL mais aussi l’Echonova. Comment s’est passé l’accompagnement ?
Fabien : Sur plusieurs aspects : on avait surtout des répétitions accompagnées par des intervenants qui nous donnaient leur point de vue sur la mise en place, la structure des chansons… On nous donne des éléments et on prend ce que l’on veut, parce qu’artistiquement parlant, il n’y a pas de formule magique. On a eu aussi des résidences pendant lesquelles on a travaillé le son du live, l’agencement du set… La communication aussi, avec l’utilisation des réseaux sociaux notamment. Ils nous ont aussi fourni des outils, comme la mise en avant dans leur com’. D’ailleurs grâce à l’Echonova, on a joué aux Trans Musicales !
Vous étiez présentés comme un trio avant votre passage aux Trans Musicales (et pour la Tournée des Trans), mais Marion était déjà présente, non ?
Marion : Oui, je suis présente depuis un an. Le trio a gagné la tournée Esprit Musique, et ils avaient déjà fait des arrangements sur leurs chansons : ils avaient besoin d’un autre musicien pour jouer leurs arrangements, une deuxième guitare électrique, un claviers, quelques percussions. Ils ont fait appel à moi pour jouer sur la tournée qui s’est vraiment bien passée : je les connais depuis un moment, on était amis au lycée. Ça s’est fait assez naturellement : à la base, je fais de la musique folk, mais le courant est bien passé et ça me permet de me lâcher plus sur scène. Je joue seule habituellement, et la formule groupe est vraiment très appréciable. On a su dès la fin de l’été qu’il y avait les Trans Musicales, donc on a continué ainsi.
Vous cherchiez une multi-instrumentiste, pour étoffer le live notamment ? (claviers-guitare-chant)
Fabien : Oui parce qu’en enregistrant, on rajoutait toujours dans nos arrangements des claviers, des percussions… et à trois, je me retrouvais par exemple à jouer de la basse et du clavier en même temps, c’était n’importe quoi : je mettais des scotchs sur les touches. Et on savait que Marion était multi-tâches (rires)
Marion : J’ai remplacé le scotch ! (rires)
Fabien : C’était aussi important de rajouter quelques éléments de percussion, des nappes de claviers, de la guitare.
Marion : Je cherchais aussi à rajouter plein de choses : on se prend vite au jeu et c’est très agréable.
Je suppose que la résidence au VIP de St Nazaire vous a apporté pas mal de choses : qu’avez vous bossé prioritairement ? c’était vraiment axé Vieilles Charrues ?
Marion : Oui mais aussi pour préparer la tournée Label Charrues : le but était avant tout de bosser notre set.
Fabien : Ça nous a aussi permis de tester des trucs : on a testé des emplacements scéniques différents, le positionnement des amplis, de la batterie, etc… Au niveau du son aussi, où on a essayé pas mal de choses : enlever certaines parties de morceaux, l’agencement du set. A la sortie de cette résidence à St Nazaire, notre set était fixé. Mais on savait très bien qu’il allait encore évoluer, parce qu’on n’avait pas pu tout tester en trois jours.
Vous avez sorti l’EP Done Me Good sur Last Exit Records il y a quelques mois. Avez-vous des projets d’enregistrements ?
Fabien : Oui on est en plein enregistrement : l’album sera fini avant la fin de l’été et sortira fin 2014-début 2015.
Vous avez des dates après les Vieilles Charrues ?
Marion : Pour la rentrée, oui. Cet été, on va se focaliser sur l’album, et on repartira à la rentrée parce qu’on aime surtout ça !
On parlait d’outils de communication, et les vidéos en font partie. C’est quelque chose que vous envisagez ?
Marion : Oui bien sûr. Grâce aux Vieilles Charrues, on repart avec une captation de Sombrero : ils sont très bons et on va avoir un beau support. C’est une bonne chose pour pouvoir démarcher : ça permet aux programmateur de voir ce qu’on donne sur scène. On a déjà sorti un clip au moment des Trans Musicales. Aujourd’hui la vidéo est essentielle : c’est ce qui se partage le plus.
Fabien : Et puis on a maintenant des outils qui nous permettent de faire ça tout seul, via internet. Antoine (guitariste) est plutôt calé en vidéo, et il est doué pour ça : ça nous permet d’avoir le contrôle sur ce qui est produit. On n’a pas à faire de compromis entre notre vision du morceau et la vision d’une personne extérieure. Avec Antoine, on est complètement libre.
Merci beaucoup.
Merci beaucoup à vous.
Le site du Label Charrues / Vieilles Charrues
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Photos : Solène