Depuis que j’ai reçu le satané disque de Sylvia Hanschneckenbühl « Does Not Sing Christmas », il m’est impossible de m’en défaire. Une grâce est née. Une grâce venue de la lointaine Lorraine, amatrice de friches post-industrielles. Peut être même qu’elle n’a jamais vu la mer. Enfin, là je m’avance un
peu, vu que l’album à été enregistré à Brest, et qu’au bout du monde, c’est le festival des flots.

L’album est un délice de douceur. On y croise le meilleur de la pop sixties toute en harmonies vocales (Byrds, Zombies, Kinks, Beatles), le Velvet Underground avec Sylvia en Femme Fatale, et enfin les Breeders louchant du coté de « Off You« .

L’ensemble sonne diaboliquement moderne. Des guitares cristallines nappées d’arpèges délicats et la voix de Sylvia qui survole l’ensemble, se mêle et joue avec ses propres chœurs. Et puis la couleur de l’album, le son des guitares, de la batterie et de toutes ses petites choses qui accrochent l’oreille… le xylo, les claquements de mains, la guitare fuzz etc. Le mix est d’un équilibre désarmant.

Puis soudain au détour d’une chanson, les guitares s’affolent, deviennent agressives. Le ton change, la diction devient mordante et ironique. On est sans cesse ballotté entre chaud et froid, on navigue au gré des ses humeurs. Et ces morceaux, obsédants, comme « 17.30 Underground » , »Love Song » ou encore « Nicely Stupid« , chanson méprisante par excellence ou tout le dédain de la voix de Sylvia se trouve sublimé.

Et puis quel genre de fille peut balancer aussi angéliquement des horreurs comme « No One Will Make Love To You Anymore », « (You’re) The Worst Thing That’s Happen In My Life » … ou ce « I Close My Eyes As I Strangle Her » ??

Quel genre, hein ?? et bien, le genre qu’il faudrait donner en exemple. Une femme moderne, forte, capable de mener à bien ses rêves. Quelqu’un de créatif qui retrousse ses manches, enregistre quasiment seule son album, en assure la production, et nous sort une pochette superbe peinte par ses soins.

Et quelle pochette, énigmatique .. ou les plus candides y verront le cœur d’une rose.

L’album est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement mais si vous voulez encore un CD,
précipitez vous sur la page myspace de Sylvia, il en reste peut être encore quelques uns.