Plus qu’un simple groupe de musique, le duo new-yorkais Silver Apples est un mystère et un légende. Rendez-vous immanquable donc à l’Ubu le mardi 1er novembre.
Quand Silver Apples déboule en 1967 dans la scène hippie, Danny Taylor (percussions) et le chanteur Siméon font déjà figure d’exception. D’abord parce que contrairement à la majorité de ces groupes, ils ne viennent pas de la côte ouest mais aussi parce que leur musique ne ressemble à rien d’autre. Leurs longs morceaux répétitifs et psychédéliques se distinguent par l’usage d’un instrument unique et étrange : le siméon. Cet improbables assemblages constitué de douze oscillateurs, de multiples filtres, d’un interrupteur de télégraphe mais aussi de tout un tas d’éléments de radio ou bidules électronique de seconde main… le tout étant joué avec les mains, les coudes mais aussi les pieds et les genoux. Copain et voisin de studio de Jimi hendrix, on entend même le Siméon sur sa fameuse version studio de l’hymne américain.
Leur goût pour les rythmes lancinants et les dissonances préfigure tout simplement une bonne partie de la musique des 30 années qui suivront, du Kraut Rock à la musique électronique expérimentale en passant par l’indy-rock. Il est donc tout à fait logique qu’ils soient cités comme influence par un nombre d’artistes ahurissants.
Leurs deux premiers albums : silver apples (1968) et Contact (1969) restent deux monuments de musique étrange et hypnotique, qui bien avant Suicide ou Spacemen3 s’emparent des rythmes et sons électroniques avec un appétit gourmand.
Histoire d’ajouter à la légende, le groupe stoppera mystérieusement sa carrière en 1970 avant de réapparaitre accompagné de nombreux musiciens amis ou admirateurs en 1996. Le groupe entame alors une seconde carrière qui se concrétisera par la sortie de trois nouveaux disques en 1998, dont leur troisième album que l’on croyait définitivement perdu et un autre enregistré par l’inévitable Steve Albini.
Malgré un tragique accident de van au cours duquel Siméon se brisera la nuque, le duo retrouvé se produira avec succès sur de nombreuses scènes. Ils collaboreront avec Peter Kember (de Spacemen3) ou les anglais de The Alchemysts.
Depuis le décès du batteur Danny Taylor d’un arrêt cardiaque en 2005, Siméon se produit seul sur scène. Il a joué à deux sessions du prestigieux festival ATP ainsi qu’à de nombreux autres dans le monde entier et semble encore travailler sur de nombreux projets.
Il serait donc dommage de laisser passer l’occasion de voir ce précurseur dont l’énergie créative semble encore intact malgré plus de quarante années d’une carrière mouvementée.
En première partie, vous pourrez voir Eternal Tapestry de Portland. Ce jeune groupe fondé en 2006 propose un rock-psychédélique sombre et hypnotique qui devrait être une mise en bouche parfaite pour la suite. Leur premier album Beyond the 4th Door est récemment sorti chez Thrill Jockey dans un packaging absolument somptueux.
mardi 1er Novembre 2011 à 20h – à l’UBU, 1, rue saint hélier, Rennes – 4€ (Sortir!) / 9€ à 13€