Comme toujours, les articles avant, après et pendant la Route du Rock sont écrits à trois mains par Yann, Mr B. et Isa
Les amatrices et amateurs de rock (au sens large) et d’embruns iodés ont une nouvelle fois rendez vous du 14 au 17 août prochains pour découvrir la collection été de la Route du Rock. Pour cette 32 édition, le plus malouin des festivals posera une nouvelle fois ses tongs (ou ses bottes) à la Nouvelle Vague à St Malo pour la soirée d’ouverture, tout comme sur les plages de l’Éventail et Bon Secours pour des après-midis musicaux en bord de mer, en plus des enceintes du Fort St Père qui accueilleront comme toujours les trois folles soirées de concerts. Avec une programmation variée et toujours un peu en décalage de celle des autres festivals estivaux, la Route du Rock continue de tracer son chemin contre vents et marées. Petite revue de ce que vous pourrez y découvrir au Fort St Père cette année (première partie).
Retours Gagnants (?)
Y découvrir, ou plutôt y redécouvrir d’ailleurs, si vous faites partie des habitué.es du festival malouin. On ose en effet croire que certain.es artistes s’y sont déjà suffisamment plu pour avoir envie d’y revenir. Parfois même très régulièrement. La programmation de cette année ne déroge par à la règle avec les retours pour la quatrième fois des Kills (2004, 2009, 2011), ou Blonde Redhead (2004, 2011, 2015), pour la troisième fois de Metz (2013 et 2014), Protomartyr (2014 et 2018), ou encore pour la deuxième fois de Slowdive (2014), Air (2OO4), Étienne Daho (2018), Soulwax (2017), José Gonzalès (2008) ou Meatbodies (2015) -que certain.es soient venu.es en hiver ou en été-. On vous les (re)présente demain.
Newbies : première(s) fois à la Route du Rock
Pour d’autres, c’est une première fois à la Route du Rock. Si pour certain.es, on a déjà eu l’occasion de les voir jouer live dans les alentours, pour d’autres, ce sera une vraie découverte. Alors pour cette Face A, honneur aux new comers.
Kae Tempest, le flow sous les étoiles
On commence avec Kae Tempest, qui, on ne vous le cache pas, est l’une des raisons pour laquelle on se précipitera au Fort ce jeudi 15 août. Certes, on l’a déjà vu.e sur scène. Mais justement. Qui n’a pas pris les déflagrations poétiques de son flow directement en plein cœur aux TransMusicales en 2014 ou plus récemment sur la tournée accompagnant la sortie de son quatrième album studio The line is a curve (2022) n’imagine pas la tornade de vulnérabilité inébranlable qu’il.elle risque de se prendre direct entre les côtes. Enfant prodige venu.e d’un quartier bien pourri de Londres, poète.sse (on compte déjà 6 recueils à son actif, dont l’un a déjà reçu le prestigieux prix Ted Hugues outre Manche), figure du spoken word anglo-saxon, rappeur.euse, slameur.euse, romancièr.e (The Bricks that built the houses, 2016 –Ecoute la ville tomber), dramaturge, musicien.ne, Kae Tempest est depuis toujours multiple, tout.e autant nourri.e de Beckett que de hip hop US, de mythologie grecque que du Wu Tang, de Yeats que de Tupac ou Tirésias. Après les trois missiles à déflagrations multiples The book of traps and lessons (2O19), Let them eat chaos (2O16) et Everybody Down (2014), dont les fulgurances poétiques âpres et douces en même temps, nous ont tour à tour mis chaos, l’artiste non binaire a sorti The line is a curve une nouvelle fois aidé.e des fidèles Dan Carey et Rick Rubin. Des sonorités différentes (synthés dépouillés et minimalistes ici, sons électroniques qui ondulent et groovent là, cuivres lointains, guitare acoustique, batterie et basse plus loin), un album ouvert au partage et aux collaborations (Kevin Abstract de Brockhampton, Grian Chatten de Fontaines D.C., Lianne La Havas, Confucius MC), qui traite d’isolement et d’anxiété mais apparaît définitivement plus apaisé et lumineux. En même temps chaud et intime. Intègre et ouvert. Puissant et fragile. Et que le flow précis de Kae, dans un souffle continu, sans silence, envoie direct en plein cœurs. Définitivement un concert à ne pas manquer.
Kae Tempest jouera jeudi 15 août à 19h20 sur la grande scène du fort
Beach Fossils, pop ouatée
On poursuit avec la pop ligne claire de Beach Fossils. Même s’il s’agit de leur première venue à St Malo, les New Yorkais de Brooklyn sont loin d’être des minots eux aussi puisque depuis 2010, Dustin Payseur et ses comparses ont sorti pas moins de deux albums chez Captured Tracks (Beach Fossils en 2010, puis Clash the truth en 2013) puis le très orchestré Somersault (2017) sur la propre structure du leader Bayonet Records, avant un disque de reprises de leurs morceaux en version piano jazz plutôt léché (The Other side of life : Piano Ballads, 2021) qui confirmaient haut les choeurs, que la formation en avait sous le capot, sans compter d’innombrables eps et un dernier album en date, Bunny, sorti en 2023 (Bayonet Records) où leur dream pop éthérée continue de ravir les oreilles nostalgiques d’une pop aérienne et toute en délicatesse. Si vous aimez Wild Nothing, DIIV, Real Estate, voire the Drums, comme nous, nul doute que sur la scène des Remparts, le samedi 17 août, les douceurs cristallines de Dustin Payseur et sa bande vous mettront de la ouate plein les oreilles.
Beach Fossils joueront samedi 17 aout à 21h sur la scène des remparts
Nation of Language parle synth-pop
Également de Brooklyn, mais davantage fan de synth pop, Nation of Language le 15 août (aussi sur la scène des Remparts) rassemble Ian Richard Devaney (chant lead, synthés), Aidan Noell (synthés, choeurs) et Alex MacKay (basse), tous trois adeptes de sonorités synthétiques version eighties de la force. Notamment dans les effets qui accompagnent la voix de son chanteur Ian Devaney, froide et romantique telle celle de la cold wave versant Marc Seberg, Orchestral Manoeuvre in the Dark (dont le single Electricity a servi de point de départ incandescent à l’aventure Nation Of Language), les premiers Simple Minds ou Depeche Mode. En trois albums Introduction, Presence (auto-produit, 2020 -la légende raconte que l’habituelle liste de mariage de Devaney et Noell a été remplacée par un financement participatif à l’enregistrement de l’album), A Way Forward (PIAS, 2021) puis Strange Disciple (PIAS, 2023), le trio a su imposer sa marque faite de rythmiques mid-tempo rêches comme des coups de cravache électrique, de danse mélancolique, de pop romantique et d’arrangements synthétiques de plus en plus minimalistes qui devraient faire doucement danser le Fort.
Nation of Langage joueront jeudi 15 aout à 20h25 sur la scène des remparts
Enola, hargne australienne
Sur la même scène, le même jour, mais en ouverture du bal, vous pourrez également découvrir Enola. Derrière ce prénom solo se cache en réalité le projet de Ruby Marshall (chant /composition) entre guitares post punk et shoegaze. Auparavant en solo sous le nom d’Enola Gay, Ruby Marshall, marqué.e par les performances live de Shame ou Iddles a décidé d’étoffer le projet en s’adjoignant les qualités du guitariste Josh Pendergrast, de la bassiste Maya Alexandra et du batteur James Tyrrell. Le projet, devenu moins electro, mais plus grunge, post-punk et shoegaze a donc changé de nom. Avec une poignée de singles (It’s not love en mai, Strange Comfort et Metal Body en 2022) et un ep (All is forgiven en 2022) dans sa besace, l’artiste venu.e de Naarm/Melbourne, particulièrement sensible au vol des territoires autochtones, chante avec une urgence contenue dans la voix qui si on en croit ces quelques enregistrements, ne peine pas à faire mouche. Entre hargne et déchirements, sa présence scénique comme celle de ses comparses (si l’on en croit les échos qu’on a pu lire), devraient lancer le festival au Fort St Père sur les chapeaux de roues. C’est en tout cas tout le mal qu’on leur souhaite.
Enola jouera jeudi 15 aout à 18h30 sur la scène des remparts
Backxwash, émerger de la noirceur
On change de style mais toujours la hargne chevillée au corps avec la canado-zambienne Backxwash qui ramone profond du fond de la gorge avec son rap percutant à l’extrême qui devrait bien vite mettre tout le monde d’accord devant la scène des Remparts le jeudi 15 août après les Kills. Ashanti Mutinta, de son vrai nom, aime les productions uppercut qui collent la glotte loin dans le larynx, émergeant, jaillissant même, de stridences métal, indus et horrorcore. Avec des albums de haute volée, notamment God Has Nothing to Do With This Leave Him Out Of It qui a obtenu le prix Polaris en 2020, pour lequel son trap initial se teintait sérieusement d’indus – mais pas que, ce serait réducteur – premier volet d’une trilogie poursuivie avec I Lie Here Buried With My Rings And My Dresses (2021), album de souffrance queer et de dépression aussi envoûtant que cathartique, et qui se clôt avec le dernier mouvement en date, His Happiness Shall Come First Even Though We Are Suffering (2022) élargissant encore une fois sa palette musicale, l’artiste installée à Montréal exprimait sa douleur de manière directe et viscérale. Son plus récent single, Wake up, sorti en avril dernier, passant de notes de piano/batterie aux accents jazz, plongées dans un magma indus à un chœur soul aérien sur lequel son flow toujours impérial touche juste prouve que Backxwash ne s’interdit rien. Et c’est tant mieux. Ça pourrait être une des grosses claques de cette Route du Rock. Du moins pour nous.
Backxwash jouera jeudi 15 aout à 00h15 sur la scène des remparts
Deeper, post punk profond ?
Si Blackxwash jouera dans la nuit sous les Remparts, Deeper devrait lancer l’apéro sur la même scène le lendemain (le 16 août) avec un post punk plus lumineux qu’obscur. Du moins si on en croit son troisième album et dernier essai en date, Careful ! (Sub Pop, 2023) un poil plus pop que les précédentes réalisations du groupe chicagoan (Auto-Pain en 2020 et Deeper en 2018). Bien sûr questions sonorités, vous aurez déjà un peu tout entendu : post punk, cold wave, pop, en allant de Cure à Television en passant par Bowie. Mais ce qui est plutôt intéressant avec Deeper, c’est la façon qu’ont Nic Gohl (chant lead, guitare), Shiraz Bhatt (batterie, programmation), Drew McBride (guitare, synthés) et Kevin Fairbairn (basse) de mêler leurs influences d’un morceau à l’autre voire dans un même morceau (Build a bridge propose d’ailleurs le titre inaugural de ce dernier album). Des guitares bondissantes au groove dansant, un effet flanger à la Robert Smith, plus loin des synthés glacés ou une basse cold, voire quelques sonorités teintées d’indus ou une guitare toute en harmoniques : Deeper a su développer davantage sa palette, ce qui devrait promettre un concert varié, parfaite entrée en matière pour ce deuxième jour de festival.
Deeper joueront vendredi 16 aout à 18h30 sur la scène des remparts
Debby Friday, un vendredi (!)
Après la pop tout en douceur d’Etienne Daho, c’est à Debby Friday que reviendra la tache de nous faire entrer dans les touffeurs de la nuit. Avec son électro teintée d’indus d’abord rageuse désormais plus variée avec même quelques incursions dans une suave langueur, la Canadienne née au Niger tranchera franc et vif avec la prestation de son prédécesseur. Après deux eps assez agressifs dans le propos, Bitchpunk en 2018 puis Death Drive en 2019, l’artiste a sorti son premier album Good Luck chez Sub Pop en 2023. Si l’ancienne dj y conserve ses amours électro-indus en assénant ses rythmiques lourdes, puissantes, métalliques, en mode blitz compresseur, elle n’a pas peur de les mélanger à des moments plus doux, un refrain un peu pop sur So hard to tell, une voix à la Martina Topley Bird (toute proportion gardée) sur What a man pour créer au final un album plutôt varié dans le style qui est le sien. Ça devrait en tout cas nous aider à nous délier les guiboles.
Debby Friday jouera vendredi 16 aout à 23h55 sur la scène des remparts
Final terminal avec Dame Area
La plus belle des bombes atomiques de cette programmation est espagnole et elle conclura cette édition sur bang définitif. Dame Area est un duo barcelonais composé de Silvia Konstance et Viktor L. Crux. Ils avaient frappé très fort en 2018 avec un premier EP déjà redoutable. Tribal, electro, industrielle, post-punk, krautrock, EBM… leur musique se joue des étiquettes en embrassant tous ces genres avec une jubilation communicative. Le chant sauvage à souhait deSilvia et les sonorités soufflant le chaud et le froid avec la même intensité apportent une personnalité remarquable à leurs titres. On serait bien tenté de les résumer en « Dopplereffekt qui utiliserait des percus live » mais ce serait méchamment réduire leur champ d’action. Suite au EP, ils ont enchainé les collaborations de qualité : Nurse With Wound, Jochen Arbeit des Einsturzende Neubauten, Jesse Webb de Gnod et leurs titres ont fait le bonheur DJs de haut vol (Toulose Low Trax, Vladimir Ivkovic, Lena Willikens, Yamatsuka Eye de Boredoms…). Le duo a déjà sorti trois albums dont un second sur le très select label Berlinois Mannequins records (Résident au Berghain, Arnaud Rebotini, Groupe A…) déjà remarquables de puissance mais ce sont surtout leurs dévastatrices prestations live comme au jardin Moderne en septembre 2021 ou à l’Antipode en avril 2022 qui nous ont marqué au fer rouge comme nos plus exaltants moments de folie scénique récents. Nous n’avons donc qu’une hâte, c’est de remettre le couvert en guise d’apocalyptique final de cette Route du Rock. Le duo viendra de plus défendre son très prochain quatrième long format Toda La Verdad Sobre Dame Area que l’on annonce déjà comme un disque enfin à la hauteur de leurs concerts.
Dame Area joueront samedi 17 aout à 1h35 sur la scène des Remparts
et ils ne laisseront rien debout après leur passage
Bar Italia vous invite dans sa bulle
Moins définitif mais pas moins intéressant, Bar Italia jouera en début de soirée de vendredi. Le trio londonien a beau officier depuis déjà 2020, c’est seulement avec son troisième album Tracey Denim sorti en mai 2023 chez Matador que nous les avons découverts. Nina Cristante, Jezmi Tarik Fehmi et Sam Fenton nous avaient bien épaté.es avec leur délicat mélange de shoegaze nonchalant et d’indie pop tout en fragilité. Cet album généreux et contrasté nous avait charmé avec ses compositions faussement bancales, son irrésistible entremêlement des trois voix, même au sein d’un seul morceau, et son ambiance mystérieuse et brumeuse. En équilibre entre Cure et le Blonde Redhead des débuts, le trio y joue au funambule avec un insolent talent en jonglant avec des riffs et des rythmiques irrésistibles et un sens de l’émotion tout aussi imparable. Ils ont ensuite très rapidement enchainé avec leur quatrième album The twits (Les Gredins !) en novembre 2023 toujours chez Matador. Enregistré pendant huit semaines début 2023 et mixé par Marta Salogni (qui a bossé sur les disques de Björk, Depeche Mode, Black Midi, Porridge Radio, Animal Collective…), le disque est sorti donc à peine six petit mois après son prédécesseur. On y retrouve le savoureux mélange entre indie-ritournelles bien enlevées et mini-drames en trois actes malicieusement cafardeux. L’album est peut-être moins uniformément réussi que le précédent mais contient suffisamment de pépites pour nous satisfaire.
Sur scène, leur prestation à l’Antipode en novembre 2023. avait divisé le public du fait d’une interaction plus que minimale avec celui-ci. Nous faisions plutôt partis de celles et ceux qui avait apprécié cette délicieuse petite bulle indie rock et nous sommes donc très curieux de voir comment la bande va se sortir du format festival.
Bar Italia joueront vendredi 16 août à 19h20 sur la grande scène du Fort
La recette des Astral Bakers
Astral Bakers – Photo : Matthieu Torres
On reste dans la délicatesse avec le quatuor Astral Bakers qui ouvrira la dernière soirée du samedi. Le quatuor parisien est composé de Ambroise Willaume, alias Sage, Théodora De Lilez (basse), Nico Lockhart (guitare) et Zoé Hochberg (batterie), musicien·ne·s confirmé·e·s que vous avez déjà pu croisé chez Clara Luciani, November Ultra, Woodkid, Pomme ou Revolver. Ces parcours musicaux hautement contrastés ont finalement amené cette petite bande à s’aventurer vers une indie folk teinté d’americana. Cette belle alliance s’est concrétisée avec The Whole Story sorti en février 2024 chez Sage Music et Big Wax. L’album contient 10 perles à la fois chaleureuses et fragiles mais jamais lénifiantes grâce aux aspérités qui rendent encore plus touchantes leurs compositions. A la production du disque on retrouve Sam Evian, le magicien derrière le son du dernier album de Big Thief qui n’est sans doute pas pour rien dans cette belle réussite qu’on a plus que hâte de découvrir sur scène.
Astral Bakers joueront samedi 17 aout à 19h sur la scène des remparts
Fat Dog fait le beau
Fat Dog – Photo : Holly Whitaker
Sacré anglais. Il aura suffit à Fat dog d’une poignée de singles (King Of The Slugs, All The Same et Running…) et de concerts délicieusement bordéliques pour enflammer les esprits de la presse musicale britannique. La bande menée par Joe Love terminera, on l’espère en feu d’artifice, la seconde soirée du vendredi. Leur mélange d’énergie punk et de nappes de synthés taillées pour le dancefloor est en effet assez redoutable. Ajoutez à ça un humour bien tordu et un sens aigu de l’emphase et on se doute que ce bon gros chien a toutes les chances de nous offrir une conclusion de soirée hautement réjouissante.
Fat Dog joueront vendredi 16 août à 1h55 sur la scène des remparts
Jessica Winter is coming
Jessica Winter – Photo : Nan-Moore
Si cette année, la Route du Rock n’aura pas eu l’autorisation de continuer de proposer ses afters dansants dans les douves ainsi que l’expliquait François Floret à Ouest France, la programmation continue de faire la part belle aux fins de soirée dansantes et festives. Pour l’aftershow du samedi, ce sera la londonienne Jessica Winter qui aura la mission de vous emmener jusqu’au bout de la nuit. Connue par le duo Pregoblin ou dans l’ombre en tant que productrice de Metronomy, Phoebe Green ou encore The Big Moon, la dame officie en solo avec des compositions entre trap, lndie ou pop 80’s mais qui savent aussi faire la part belle à l’expérimentation.
after show du samedi 17 août à partir de 02h30
Retrouvez tous nos articles avant, pendant et après la Route du Rock 2024 ici
La Route du Rock Collection Eté aura lieu du 14 au 17 août 2024 à St Malo et au Fort de St Père