Avec le programme chargé en concerts de ces derniers jours, retards sur les retours…Explosion garage confirmée pour la soirée du jeudi 10 avril à l’Ubu où les « artisans » du club en manches et baguettes ont servi les petits plats chauds avant une pièce montée de rock à références dégoulinant de guitare saturée et farfisa. Orgiaque.
La combinaison avait de la gueule, la salle était donc bien remplie: avec quelques minutes de retard c’était déjà foutu pour déguster les déflagrations de rock garage concises et diaboliques des compères guingampais, perdus de vue dans la capitale bretonne depuis des mois. Fièrement costarmoricains, et dans un contexte de la renaissance d’une rivalité sportive douloureuse, côté rennais, les Craftmen Club ont pu apparaître un brin défiants… Tant mieux, l’efficacité de leurs titres n’en a pas pâli. Pour être tout à fait honnête, bien que leur nom circulait par ici depuis des années, je n’avais jamais eu l’occasion d’y mettre une oreille. C’est bigrement bien foutu, court et jouissif, un morceau des Craftmen Club! Moi, ça me fait penser à une voix genre Tom Verlaine, avec un taffetas de guitares bien tricotées, épurées, avec la basse qui bricole autour. Il paraît que le retour du second guitariste, Mikael Gaudé, a été bénéfique. Je sais pas comment ils étaient avant, alors on évitera le cliché « maturité », mais on y pense un peu. « We are animals »? des bêtes de scène, ouais, Back in town, bienvenue.
Alors forcément, y en a qui n’aimeraient pas, passer après. Les Néerlandais de Birth of Joy, pas vraiment dans le même trip, mais puissants aussi, eux, ça ne les a pas dérangés. Leur truc à eux, clairement, c’est la référence. Tiens, on vous citera même pas les noms, y en a marre. De toutes façons, ça saute aux oreilles, il vont même jusqu’à reprendre le titre d’un célèbre groupe de Los Angeles en fin de set, au cas où on aurait pas compris, pour caricaturer la référence un peu insistante. Un groupe sans bassiste, un peu comme eux, vous voyez? Bon, ok à voir les sourires et la sueur de tout le monde, on en conviendra: c’est efficace, comme recette. Et puis ces types jouent le son des 70’s avec une puissance inégalée, faudrait penser à installer un contrôle antidopage à la sortie de certains concerts, pour que ce soit accessible à tout le monde. Bon d’accord, on s’en fout. Les gens en ont eu pour leur argent. Ça coûte moins cher qu’un groupe de sosies australiens, qui se déguste assis. Vous imaginez, vous, Birth of Joy assis? On est d’accords, c’est pas un groupe de sosies.
Les photos de la soirée par Marco :
Défiants les CMC? Au moins ça, oui! Faire des bras d’honneur au public et les insulter hors micro, c’est moyen… Allez, je vais dire que c’est rock and roll parce que j’adore ce qu’ils font! Mais si le nouvel album est celui de la maturité, le comportement sur scène, sans doute pas. C’est le seul bémol de ma part parce que sinon, sans exagérer, depuis 10 ans, je n’ai pas entendu un meilleur truc que thirty six minutes!
Après un tel concert, birth of noise, c’est… mignon…