Pour Philippe Decouflé, c’est l’ombre qui est le fil conducteur de ce spectacle Sombreros qui est joué actuellement dans le cadre de Mettre en scène au Théâtre National de Bretagne (TNB). Une alliance de tous les arts pour une apothéose de tableaux, de beauté, de poésie, d’humour, de fantaisie. Quelques pas de danse, un peu de théâtre, des images, le tout bercé par quelques airs de musique.
Et pourquoi Sombreros ? Sombreros, vient de sombra, qui signifie ombre en castillan… ou alors est-ce l’histoire d’un sombre héros…
L’histoire commence par l’arrivée dans la salle de quatre personnages.. ou plutôt deux personnages suivis de leurs ombres. Telles donc des ombres, ces deux autres personnages de noir vêtus se prêtent au jeu de la lumière. Car sans lumière il n’y a pas d’ombre… mais qui sont vraiment ces ombres, que font-elles quand il n’y a plus de lumière ? Peut-être se cachent-elles ou alors se reposent-elles…
L’ombre… ombre chinoise, la silhouette, le fantôme, l’image… sera abordée dans ce spectacle sous toutes les formes, de toutes les manières… Notre regard se porte sur le sol, où les ombres se muent : seule ou à plusieurs, elles nous offrent un ballet qui nous berce au rythme des lumières, avec au centre le danseur lui-même, et non son ombre… On se prendra d’ailleurs au jeu de ces ombres oubliant parfois l’être qui les fait existés. Quand la lumière est là les ombres dansent…
« Mais au fait, un chromosome a-t-il une ombre ? … et si oui, qui a allumé la lumière ? N’est-ce pas dur pour une ombre de vivre dans l’ombre de quelqu’un ?»
Un décor noir et blanc, puis aux heures les plus chaudes, le soleil orange fera son apparition, sur la plage, dans le désert mexicain.. c’est l’heure de la pause soleil, de la baignade dans un bain de mer version hight tech… sombreros sur la tête, pour une plongée dans un écran…
Les tableaux se mêlent et s’enchaînent à nous en mettre pleins les yeux; de la danse, du théâtre, de la vidéo, du numérique. Nous aurions envie de faire un arrêt sur image pour pouvoir tout regarder . Puis la musique, avec un orchestre en live – piano, trompette, ..- nous entraîne dans cette folie, dans ce jeu de lumière, d’échange, de corps, d’espace, d’effets d’optique, d’inclinaison, de relief, de 3D.
Le corps, les mains, le visage, à chacun son expression, à chacun son ombre. Un véritable jeu d’ombres, un combat entre les petites ombres qui se font dépasser par les grandes ombres lorsque la lumière s’éloigne, lorsqu’elle se fait rase…
Tout est abordé avec finesse, beauté, pour un voyage poétique, teinté d’une pointe d’humour, de folie, de légèreté, de fluidité pour cette proposition magnifique de Philippe Decouflé au TNB à l’occasion du festival Mettre en scène qui se déroule actuellement sur Rennes, Vannes et Quimper et ce jusqu’au 21 novembre.
Sombreros du 5 au 14 novembre 2009 au TNB à Rennes // le 18 et 19 novembre au Théâtre du Cornouaille à Quimper.