Quartiers d’été fête sa majorité les 19 et 20 juillet prochains au Parc des Gayeulles. Le festival qui souhaite allier « du son et du sens » a été conçu à l’origine pour les jeunes de Rennes Métropole et leurs familles qui ne partent pas en vacances. Au programme : concerts, animations sportives et culturelles. Programmée une nouvelle fois sur deux jours (à cause de la rigueur budgétaire en vigueur), la manifestation s’articulera comme toujours autour de deux moments : les soirs et les après-midis. Si l’après-midi, carte blanche a été laissée à l’Elaboratoire, les soirées s’organiseront elles aussi en deux temps différents : des concerts consacrés le mardi aux musiques du monde et le mercredi au Hip hop (avec comme chaque année un battle de danse Hip Hop).

Mardi 19 juillet : une soirée musiques du monde avec quatre concerts et un feu d’artifice final offert par le ville de Rennes.

Les têtes d’affiche, tout d’abord avec Staff Benda Bilili. Ce groupe pour le moins singulier puisque parmi ses huit membres originaires de Kinshasa en République Démocratique du Congo, une majorité se déplace en fauteuil roulant, produit une musique sur des instruments bricolés maison, mêlant « la pulsion de la rumba kinoise éternelle, les grooves chaloupés du reggae et ceux sauvages du funk » .

Leur récent succès au festival de Cannes leur a permis de se faire connaître du plus grand nombre.  Benda Bilili !, un documentaire de quatre-vingt-dix minutes consacré au groupe, a en effet été retenu dans la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes et en fit même l’ouverture. Réalisé par Florent de La Tullaye et Renaud Barret, le film revient sur la genèse de ce groupe de musiciens qui vivaient dans la rue. Ce sont d’ailleurs les deux réalisateurs qui ont présenté le groupe à Crammed Disc, label essentiel et plus que souvent gage de qualité, qui signa aussitôt les huit musiciens.

Vincent Kenis enregistre alors leur premier album « en plein air, notamment dans les jardins du zoo de Kinshasa, à l’aide d’un ordinateur portable MacBook, d’une douzaine de micros (dont l’un fut utilisé par Jacques Brel, ce qui a fortement impressionné le groupe), et d’un câble secteur de 100m connecté à la prise d’une buvette désaffectée » … L’album Très Très Fort sort  en avril 2009 et rencontre aussitôt un succès unanime. Le groupe part donc en tournée et la plupart des festivals musicaux internationaux se les arrachent. Sur cette tournée, les Staff Benda Bilili ne feront que deux dates en France, dont l’une ce mardi à Quartiers d’été. Fort à parier que leurs rythmes festifs et communicatifs devraient enchanter le public de Quartiers d’été et amener les festivaliers à « voir au-delà des apparences » comme y invite leur patronyme.

Sûrement moins connus mais tout aussi essentiels, Mash el’Falesteen devraient aussi remuer le cœur des festivaliers. Tout droit venus du camp de réfugiés d’Askar en Palestine (Cisjordanie), ces jeunes danseurs traditionnels devraient emporter la foule dans leurs rythmes joyeux et dansants. On se souvient de la venue des jeunes Roms des bidonvilles de Kezmarok en Slovaquie avec la troupe de Kesaj Tchavé qui avait proposé chant, danse et musique traditionnelle dans un déluge de couleur et avait su susciter l’émotion l’an dernier. On n’a pas de mal à penser que les jeunes danseurs de Mash el’Falesteen rencontreront le même succès.

Véritable habitué du festival avec ses différents projets, HK du groupe MAP viendra jouer avec ses Saltimbanks sur la grande scène. Musique joyeuse, rythmes entraînants, les morceaux d’HK et les Saltimbanks n’oublient pas les messages que leur compositeur veut faire passer. Textes engagés qui se font l’écho de ses révoltes, parfois placées sous le signe de l’humour, ses chansons invitent « au rassemblement dans une France cosmopolite, plus ouverte, plus tolérante et plus solidaire » .

Enfin, Leïla et ses Koalas réchaufferont très certainement eux aussi l’ambiance. Accompagné par le CRIJ, le groupe rennais multiplie les scènes et a sorti un premier maxi il y a quelques mois. On y retrouve un mélange au shaker d’influences à la fois jazz, folk ou reggae, qui vont de Tété à Pink Martini en passant par Keziah Jones ou le Buena Vista Social Club, des dires-mêmes des musiciens. Chant, guitare, claviers, contrebasse, basse, batterie, trombone, saxo ou trompette s’entremêlent pour créer une chanson résolument jazzy. Leur premier single Le bien du mal est d’ailleurs accompagné d’un clip à l’ambiance très rétro réalisé par des étudiants en cinéma de  Rennes. L’enthousiasme des musiciens sur scène devrait très certainement emporter le public de ces Quartiers d’Eté ce mardi soir. Ah oui, Leïla était finaliste de la Nouvelle Star en 2009. Mais… Vous aviez vraiment besoin de le savoir ?

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Le site de Quartiers d’été : http://www.crij-bretagne.com/quartiersdete/