À Rennes, des pics en bois pour dissuader de s’asseoir !

Picots, grilles, poteaux, bambous, sièges inconfortables, grillages… En matière de dispositifs contre les personnes en situation de précarité ou d’exclusion, l’imagination hostile et malveillante est au pouvoir dans nos villes.

 

Tous les ans, sans relâche, la fondation Abbé Pierre dénonce les politiques urbaines consistant à « invisibiliser, éloigner ou criminaliser » les personnes sans-abri dans les centres-villes sans chercher à apporter de réponse au problème de l’exclusion. Ainsi, à travers l’organisation d’une cérémonie satirique, Les Pics d’or, ladite fondation « récompense » le pire-du-pire du mobilier urbain ou des mesures qui empêchent, intentionnellement ou non, de s’asseoir ou de s’allonger dans la rue. En 2020, la ville de Rennes a été mise à l’amende en étant nommée dans deux catégories. La faute aux bancs de la place de la République (que la fondation appelle Le Gouffre à cause de leur trou central), et au dispositif très agressif devant la laverie de la rue de Penhoët (voir ci-dessous, NDLR) 

[03 Mars 2020] – Un jour, une photo : Rue de Penhoët, la laverie nommée aux « Pics d’Or »

Aujourd’hui, le compte Rennes 2 vivra ! a diffusé une photo du tout-nouveau-tout-pas-beau mobilier installé sur la dalle Kennedy, dans le quartier Villejean. On y voit des pics en bois qui, à moins d’avoir des dons de fakir, dissuadent d’aller s’asseoir dessus. Cette mesure accompagne la décision préfectorale d’interdire la vente d’alcool à emporter dans la quartier (qui devrait s’appliquer jusqu’au 22 juillet, NDLR).

Certain·es ont bien tenté d’alerter la ville de la dangerosité du machin, ces bouts pointus pouvant faire de vilaines blessures, mais rien n’y fait. Cette dernière, via son service des Jardins et de la Biodiversité, répond laconiquement que même si : « ces éléments peuvent générer des blessures », cet équipement a pour but « d’être dissuasif vis-à-vis des personnes qui s’alcoolisent et s’assoient quotidiennement sur les barrières vertes présentes en face des commerces et qui, de ce fait, nuisent à la bonne activité de ceux-ci. » À ce jour, la municipalité n’envisage pas de l’enlever.

Personnellement, nous recueillions régulièrement ce genre de dispositifs disposés dans tous les quartiers à Rennes. Quelques exemples ci-dessous, sinon voir ici sur twitter

Clic pour agrandir

 

[12 Octobre 2018] – Un jour, une photo : Ici, à Rennes, on les appelle les « sans-bancs »

 

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires