Exploitant la publicité sur le réseau STAR[1] depuis 2007, la société Métrobus[2] s’est vue renouveler son contrat jusqu’en décembre 2024. L‘entreprise accompagnera ainsi la mise en service de la seconde ligne de métro « avec la perspective d’implantation de 40 mobiliers numériques sur l’ensemble du réseau+d’1fos ». Preuve que Rennes poursuit sa fuite en avant et que la ville n’est plus épargnée par le syndrome de la « Consomm’-Nation», les panneaux publicitaires numériques pullulent dans l’espace public et remplacent sournoisement les classiques affiches grand format.+d’1fos
Pourtant, substituer le papier par des diodes électroluminescentes n’est pas sans conséquence(NDLR : relire notre article A Rennes, quand y en a pub, y en a encore). « Un panneau avec une face numérique consomme 7 fois plus que le plus énergivore des mobiliers non numériques », relève l’association Résistance à l’agression publicitaire[3] qui précise que les écrans sont généralement fabriqués à partir de « matériaux rares, extraits dans des conditions sociales et écologiques qui n’ont rien de durable et qui ne sont assurément pas climato-compatibles ».
A Rennes, il existe actuellement 4 écrans digitaux Full-HD dispatchés le long de la ligne A sur deux stations, à République et à Saint-Anne. Et… mauvaise surprise ! Le service Métro et Investissements Transports (SMIT) nous confirme par mail que ces panneaux ne sont « pas coupés pendant les heures de fermetures du métro ». Aberration écologique et accélérateur d’une surconsommation morbide, la publicité pollue donc 7 jours sur 7, 24 heures sur 24… et tant pis si personne n’est là pour la regarder. Comble de l’ironie, une campagne publicitaire[4] s’étalait devant les rennais·es en juillet dernier pour vanter la performance énergétique des panneaux numériques. (NDLR : voir la photo ci-dessous prise à la station métro République).
Dans nos échanges, le SMIT nous promet que ces 4 écrans seront remplacés en fin d’année par de nouveaux équipements qui, eux, ne fonctionneront pas pendant les heures de fermeture à l’instar des écrans d’information voyageur. Cette réponse nous amène à formuler deux autres questions :
- Que deviendra le matériel obsolète ?
- Quelle est la raison qui empêchait d’installer le matériel adéquat dès le début ?
- Et question subsidiaire : Sommes-nous confrontés à une obsolescence programmée et volontaire de ces écrans ?
Le directeur de communication de Rennes, ville & métropole a tweeté une étude démontrant l’inefficacité de la publicité numérique par rapport aux médias historiques (presse ou la télévision)+d1fos. Inutiles et énergivores, ces panneaux ont donc très peu d’atouts finalement. « Paysages de France » a lancé une pétition demandant leur suppression, à signer ici.
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[1] STAR : Le service des transports en commun de l’agglomération rennaise (STAR) est un service de transport public de voyageurs organisé par Rennes Métropole sur l’ensemble de son territoire. Exploité par Keolis Rennes, le réseau se compose d’une ligne de métro et une seconde en construction et de 145 lignes de bus.
[2] Metrobus est une société du groupement d’intérêt économique MédiaTransports, régie publicitaire spécialisée dans la communication au sein des transports publics. METROBUS est toujours actuellement l’unique régie de la RATP. Son activité s’est également développée sur le territoire français. Au total, une cinquantaine d’agglomérations françaises et de villes en Ile-de-France sont couvertes par les réseaux METROBUS via les bus, le métro ou encore le tramway. METROBUS a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 149 millions d’euros et dégagé un bénéfice net de 2,3 millions d’euros, selon le rapport annuel 2015 de JCDecaux.
[3] Voir le document sur la consommation énergétique des panneaux que s’est procurée l’association R.A.P.
[4] N’étant jamais mieux servi que par soi-même, le groupe MEDIATRANSPORTS a déployé une campagne publicitaire en son honneur, en affichage papier et digital, presse quotidienne et hebdomadaire… voir ici.
Chez Alter1fo : A Rennes, quand y en a pub, y en a encore
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