Un an après la mort de Babacar, vérité et justice se font toujours attendre…

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Dans  un contexte post-attentat et d’état d’urgence, Babacar Gueye, jeune sénégalais de 27 ans, alors en situation de détresse psychologique dans la nuit du 3 décembre 2015,  a été tué de 5 balles dans le corps lors d’une intervention de la police à Rennes (quartier Maurepas). Quelques jours plus tard, une marche commémorative rassemblant près de 300 personnes  était organisée tant l’émotion était grande. Émotion allant bien au-delà de la seule communauté sénégalaise. Ce rassemblement fut digne et émouvant. De nombreux témoignages se firent entendre nous rappelant au souvenir du jeune homme. Arrivé à Rennes en septembre 2014, investi dans plusieurs associations rennaises comme le centre social Carrefour 18, Babacar était apprécié de son entourage. Un portrait qui contrastait avec le terme de « dangereux forcené » utilisé par une presse locale reprenant sans doute trop rapidement la version « officielle » du procureur (voir ci contre). « Mes cheveux sont noirs comme la nuit, mes yeux noirs comme des hiboux » écrivait-il lors d’un atelier d’écriture quelques semaines avant le drame.

Après cette mort tragique, ses ami-e-s, des citoyen-ne-s et des militant-e-s associatifs se sont constitué-e-s en un collectif appelé « Vérité et justice pour Babacar Gueye ». Celui-ci a pour but de soutenir sa famille et de suivre l’évolution de l’enquête et de la procédure judiciaire (ndlr : la famille s’étant portée partie civile et ayant déposé une plainte pour homicide volontaire auprès du procureur de la République de Rennes). Depuis, le collectif ne cesse de rappeler que « jusqu’à présent rien n’a été fait du côté de la justice » tandis que ses proches s’interrogent toujours sur le déroulement des faits. Certaines de leurs questions restent encore sans réponse : « Pourquoi un appel aux secours a fini par le meurtre de la personne en détresse ? Pourquoi une huitaine de policiers dont quatre d’une brigade anti-criminalité (BAC), entraînés et armés, ont-ils immobilisé une personne qui tenait un couteau de table en lui tirant cinq balles mortelles dans le haut du corps ? ».

En Août dernier, le Parquet de Rennes a classé sans suite l’affaire suivant les conclusions de l’enquête de l’IGPN  concluant à la légitime défense des policiers (cf. Le Mensuel de Rennes). Peu importe, la détermination reste intacte. « Je veux que la justice soit faite et que tout le monde sache que je ne lâche pas l’affaire » a réaffirmé la sœur de Babacar (lire ici). Ainsi, pour ne rien oublier, pour exiger vérité et justice, le collectif appelle à une nouvelle marche commémorative qui partira le samedi 3 décembre prochain à 14h30 du square du Gast à Maurepas. Non, cette tragédie ne doit pas rester qu’un simple fait divers.

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PLUS D’1FOS :

Marche commémorative –  Samedi 3 décembre 2016 à Rennes – 14h30-18h30
rendez-vous au Centre Commercial du Gast, quartier Maurepas- Bus 9 arrêt « Gast »

Retour sur les faits
La mort de Babacar n’est pas un fait divers
► Chronique d’Acrimed35 pour Canal B dans l’émission Le Plan B sur l’affaire : (à partir de 10:20).
► À Rennes, un jeune homme désemparé abattu de cinq balles par la police


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