Maracu’Jah en interview (Jeunes Charrues 2012)

Maracu'Jah

Le vainqueur du Tremplin du Pays de Dinan- St Malo, Maracu’jah, propose un savant mélange de reggae avec de multiples influences musicales, du funk au hip-hop en passant par le ska. Sans oublier une bonne dose de rock, pour une formule qu’ils baptisent eux-mêmes Reg’N Roll. Après 2 maxis, ils s’apprètent à sortir leur tout premier album dans quelques mois. Jak, Yo, Vince et Papy accompagnent musicalement le chant engagé de Ti Dash, le quintet comptant à ce jour plus de 200 concerts à travers l’hexagone. Ils ont notamment assuré les premières parties des Skatalites ou encore Percubaba.

Une expérience scénique qui leur a permis d’embarquer avec eux le public présent ce samedi 21 juillet à Carhaix. Un set énergique, oscillant d’un style à l’autre, sans jamais perdre le fil du reg’n’roll qui leur est cher. Avec, en tête, Ti Dash, qui a réussi à transmettre son enthousiasme au public, en faisant participer les spectateurs : et ceux-ci se sont montrés réceptifs, si l’on s’en tient aux nombreux bras levés. Les musiciens étaient ravis, notamment lorsque le public a repris en choeur Maracu’Jah Freestyle. Nous avons rencontré Ti Dash, après leur concert, pour une rencontre aussi ensoleillée que leur musique. Interview.

Maracu'Jah

Alter1fo : Quelles sont tes premières impressions après le concert ?

Ti Dash : Énorme ! On a pris un pied d’enfer ! On savait que ça serait bien, on savait que ce serait un moment génial. On s’est vraiment marré, on a mis de l’énergie, on a mis tout ce que l’on avait.

Et un sacré retour du public !

Ti Dash : C’était un public incroyable : on fait beaucoup de festivals, donc on est habitué à un public assez festif mais alors là, c’est le public par excellence ! Je comprends les artistes, on les entend depuis hier soir, dire que Carhaix est un truc de fou. A plus petite échelle pour nous, forcément, mais on l’a ressenti sur cette scène des Jeunes Charrues.

Quand le public reprend « Maracu’Jah free style », c’est impressionnant, non ?

Ti Dash : Oui ! De voir toutes les mains en l’air ! On fait beaucoup de dates, il y a des moments où ça réagi comme ça et d’autres où c’est un peu plus dur, il y a des publics qui ne sont pas aussi réceptifs. Donc ce morceau là a pris vraiment toute sa dimension, c’est cool !

Vous êtes un vrai groupe de scène.

Ti Dash : On se revendique comme tel, notre envie c’est vraiment de jouer. Pour être honnête on avait tous un peu les pétoches avant de monter sur scène (rires).  Quand on s’est retrouvé sur scène pour les balances, on s’est regardé et ça nous a enlevé un poids. Parce que la scène, c’est là où on est bien, c’est là qu’on aime être ensemble. Tous les week-ends on est sur scène, c’est notre univers.

Comment est né votre groupe ?

Ti Dash : On avait tous des groupes qui tournaient plus ou moins : il y a quatre ans, ces groupes-là ont splité, et j’avais envie de remonter un groupe composé de musiciens qui avaient envie de tourner. Pour ça, il faut beaucoup d’implication personnelle, il n’y a que certaines personnes qui ont ces envies là, donc il faut les trouver ! On s’est rencontré et ça a pris tout de suite, dès les premiers échanges de guitare ou de basse. On se connaissait déjà un peu, on a monté un petit répertoire, ça a commencé à prendre et puis après on a pris goût à la scène. La première année, on a fait une cinquantaine de dates, après un petit peu plus.

Maracu'Jah

Ce qui est amusant c’est que les musiciens viennent d’univers différents.

Ti Dash : Complétement, on a cette chance ! Moi je suis originaire des Antilles donc c’est plus le ragga, le reggae, le zouk qui m’ont bercé, on a Papy le bassiste et Jack le guitariste qui sont d’univers plus funk, un peu rock, et même latino avec le pianiste. Justement ce n’était pas facile de trouver un univers qui corresponde à tous. Finalement on s’est écouté, et c’est venu comme ça. On a trouvé notre style grâce à çcette écoute, et maintenant on s’en sert.

Du reg’n roll !

Ti Dash : oui, du reg’n roll ! Du moment qu’il y a du soleil dans nos musiques, tout ce que l’on veut, c’est groover ensemble. Tant que l’on prend du plaisir et que l’on a de l’énergie, ça se ressent dans nos morceaux et c’est ça que l’on veut.

Ce qui fait un répertoire assez varié, parce qu’il y des moments qui sont très latinos, il y a des moments plus funk ou plus ska, rock, limite punk.

Ti Dash : Complétement ! On a eu de la chance de faire un stage d’une semaine avec Gambeat le bassiste de Manu Chao. Manu Chao, c’est une école très simple et efficace mais il faut que ça fasse bam bam, grosse caisse sur tous les temps ! C’était il y a deux ans et depuis on a peaufiné dans ce sens là. C’est vrai que l’on essaye toujours de garder un côté soleil mais justement on peut le partager avec le punk ou un esprit en 2/4, le ska parce que l’on a envie de faire bouger les gens et ça nous tient à coeur. Une base reggae au niveau des textes et puis le reste, c’est comme on le sent, à la vibe !

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Plutôt que de parler de tes influences,  si tu devais citer 3 disques sans lesquels tu ne pourrais pas vivre ?

Ti Dash : Free-Patri-Ation de Patrice, un artiste que j’adore… alors là, il faudrait demander aux mélomanes, Papy et Jack qui sont plus calés musique que moi ! (rires)

Comment vous composez au sein du groupe ?

Ti Dash : Au tout début, on ne se connaissait pas beaucoup et il fallait apporter des créations pour constituer un premier répertoire : on a donc pris les créas que j’avais à l’époque de mes anciens groupes. Maintenant, on est vraiment dans un esprit de groupe où chacun amène des idées, tout le monde écrit, tout le monde compose un peu, on voit ce qui groove, ce qu’il nous plait, et on voit comment on écrit dessus après. S’il y a une bonne base musicale, on la peaufine un peu en répet’ ou parfois sur scène. Et puis j’essaye d’apporter des paroles, certains apportent aussi des textes que l’on met en musique, c’est vraiment l’ensemble du groupe. C’est un beau mic-mac, mais on a trouvé une méthode de composition où l’on intègre tout le monde et c’est très important.

Ca peut aussi se jouer dans les arrangements ?

Ti Dash : Au niveau des arrangements, ça a toujours été tout le groupe parce qu’on travaille beaucoup en amont : on utilise tous ces moments là,  même si on est tous des fortes têtes issues d’univers différents, donc forcément il y a de la baston (rires). Mais on aime ça, on en tire toujours quelque chose de positif . Mais maintenant on ne se frite plus , on communique (rires), on a trouvé le moyen de faire les choses bien, notamment dans la manière de dire ou d’apporter les choses : les créations se font comme ça, à plusieurs.

Entre la partie studio où vous enregistrez et et le moments où vous arrivez sur scène ?

Maracu'Jah

Ti Dash : Nous on fait l’inverse (rires), on est vraiment un groupe de scène, on joue beaucoup : donc on crée notre répertoire, on le peaufine sur scène. Mais on n’était pas forcément très à l’aise en studio. On a enregistré 2 maxis en studio mais on n’avait ni le temps ni l’argent ni l’expérience pour les faire bien : et on se retrouvait avec un CD qui, finalement, ne nous plaisait pas forcément . Et c’est dommage de vendre ce CD quand tu viens de faire un bon concert.

Récemment, on a eu la chance d’enregistrer un album qui va sortir prochainement en automne : et pour la première fois, on est relativement satisfait du rendu. On est forcément loin de ce que l’on aurait aimé, comme tous les groupes qui sortent un disque je pense (rires) ! Mais on a trouvé cette synergie qui fait que les gens peuvent retrouver sur CD ce qu’ils voient en live : c’est ce que l’on s’est dit à l’écoute, et c’était notre but.

Un album qui va paraître à l’automne et au niveau des dates ?

Ti Dash : On a pas mal de dates. On fait une petite pause au mois d’août parce qu’on a enchainé pas mal de dates et au mois d’octobre, on a prévu d’aller tourner un clip en Belgique. On va utiliser ce temps là pour faire des résidences, et puis on va quand même prendre une petite semaine de vacances : c’est rare en été, car l’année dernière, on a tourné à bloc . On a des dates pour septembre, on a des contacts, ça commence à prendre : on touche du bois, de la peau de singe et on espère que ça continue (rires) !

Merci beaucoup Ti Dash !

Ti Dash : Merci à toi !

Un grand merci à Ti Dash pour son enthousiasme lors de cette interview !

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Retrouvez les photos des concerts du samedi 21 juillet, avec notamment Maracu’Jah :

Photos : Solène

Le site des Vieilles Charrues

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1 commentaires sur “Maracu’Jah en interview (Jeunes Charrues 2012)

  1. sago

    Bel interview, belle ascention, longue route à vous de la par du foyer des jeunes de Saint Gilles du mené 22330, « M’né le Barouf ».

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