C’est un Petit Singe. Qui croise d’autres animaux, et, malgré tout, semble de plus en plus triste… Perdu ? Abandonné ? Seulement seul ?

 

Une lumière finit par l’attirer. Il trouve la Lune, en pleurs, par terre dans une forêt. Tombée ? Perdue ? Seule ?

 

Qui d’autre que lui pour la porter jusqu’en haut de l’arbre pour la ramener chez elle ?

 

Dans ce très bel album sans texte (juste deux petites notes tout à la fin du livre), on suit le Petit Singe, on devient le Petit Singe. On cherche nous aussi, parmi les autres, avec l’autre, et au fond de soi, ce qui nous rend capable, ce qui nous rencontre, ce qui nous donne conscience de notre propre valeur, ce qui fait un ami, ce qui crée la confiance.

 

Valeur, couleur, quête de soi… c’est la « lecture » qui est proposée après les images (une fable ?), mais tournons encore une page et Tomonori Taniguchi ouvre tous les yeux, donne à tous la parole qu’il n’a pas « prise » : chacun racontera (ou taira) sa propre histoire sur ces magnifiques peintures qui accompagnent le cheminement du Petit Singe.

 

On n’a pas envie d’en dire trop par ici. Pour garder la magie…

 

Quelques clins d’œil quand même : des formes qui se répondent, un cœur drôlement placé, le tout petit, le très grand… Et puis la matière des illustrations, merveilleuse matière peinte qui se mêle, se griffe et s’illumine.

 

Rendons hommage à Tomonori Taniguchi qui, par ce premier album (en 2004 au Japon) enfin publié pour nous (et tout près, l’éditeur le Petit Lézard se cache et s’imprime à Poitiers), fait montre, sans parole, d’une sacrée grandeur et d’une simplicité parfaite : l’évidente sensibilité d’un conteur universel.

 

On ira donc avec plaisir et curiosité visiter le reste de son univers, en commençant par le rencontrer, peut-être une autre fois, puis, ses autres parutions, si l’on nous permet d(e s)’offrir encore plein de livres, qui nourrissent le monde, nécessairement !…

 

 

Le Petit Singe et la Lune, Tomonori Taniguchi, le Petit Lézard, 2011, 14€ (pour l’instant)