Lundi 10 octobre, Rennes
En fin d’après-midi, à l’appel de plusieurs organisations, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées place de la République pour témoigner une nouvelle fois de leur soutien à Vincenzo Vecchi. En effet, c’est demain (11 octobre, NDLR) que la Cour de Cassation statuera sur l’application ou non du mandat d’arrêt européen qui vise l’italien, âgé de 52 ans aujourd’hui. « Une décision juridique avant tout politique », insistent ses soutiens.
Pour rappel, Vincenzo Vecchi fait partie de ces manifestants connus sous le nom des « 10 de Gênes », tous condamnés à de lourdes peines pour le fait d’avoir participé en 2001 aux mobilisations contre le G8, au cours desquelles l’étudiant Carlo Giuliani sera abattu par la police, et 600 autres personnes blessées. Ecopant de 12 ans et demi de prison en 2012 sur la base d’une loi de 1930, au cœur de l’appareil répressif mussolinien1, et substituant la présomption de culpabilité à la présomption d’innocence, l’altermondialiste a préféré quitter son pays pour se réfugier pas très loin d’ici, dans le Morbihan.
Malgré deux refus d’exécution du mandat d’arrêt européen prononcés successivement par la cour d’appel de Rennes puis celle d’Angers au motif de l’absence de la double incrimination (l’infraction de « dévastation et saccage » n’a pas d’équivalent en France, NDLR), la Cour de Justice de l’Union européenne a estimé cet été que la France ne pouvait s’opposer à sa remise aux autorités italiennes. « Au nom de quelles valeurs l’exécutif s’acharne-t-il contre l’altermondialiste Vincenzo Vecchi2 ? » demande justement l’écrivain et fer de lance du comité de soutien à l’altermondialiste, Eric Vuillard.
Réponse sans doute demain.
1 Eric Vuillard (Goncourt 2017)
