Les indemnités de l’ancien PDG d’EADS, Noël Forgeard, sont maintenant connues. L’ancien dirigeant de la maison mère d’Airbus a touché 6 millions d’euros d’indemnité, accompagnés d’un chèque de 2,5 millions d’euros de prime de non concurrence
. Son départ avait été annoncé au lendemain de la révélation des retards sur la livraison de l’Airbus A 380.
S’en sont suivies de nombreuses turbulences chez EADS et chez Airbus avec une succession de remplaçants pour aboutir à la nomination de Louis Gallois, ancien dirigeant de la SNCF. Dans le même temps, des commandes furent annulées et Airbus se fit ravir sa place de numéro 1 par son concurrent Boeing. D’emblée, un plan de restructuration avait été annoncé ce qui a abouti à la mise en place du plan Power 8. Ce dernier prévoit notamment la suppression à terme de 10 000 emplois.
Dans ce contexte, la révélation des indemnités de M. Forgeard est très mal perçue. Il ne s’agit pourtant pas d’une nouvelle méthode car les parachutes dorés sont une pratique courante pour les PDG quittant leur poste. Mais à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, le problème s’est déplacé sur le terrain politique, à l’instar du plan Power 8 lors de son annonce. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, comme de nombreux autres candidats, se sont ainsi prononcés pour la suppression de ces indemnités. Le président de l’UMP a ainsi estimé qu’on ne pouvait pas accepter qu’on dise qu’il n’y a pas les moyens de payer les sous-traitants comme des ‘airbusiens’ mais qu’il y a les moyens de payer des ‘golden parachutes’ pour le patron.
De son côté Ségolène Royal qui avait déjà parlé de scandale
et de provocation
, a estimé que les indemnités touchées par M Forgeard devaient être reversées à Airbus. De son côté, Olivier Besancenot a rappelé qu’il s’était passé la même chose pour le PDG de ELF-TOTAL et celui de VINCI. Il s’agit, pour le candidat de la LCR, d’un problème de répartition des richesses.
Enfin, cette polémique n’est pas terminée car le quotidien Marianne a révélé que l’ancien PDG d’EADS devrait toucher en plus, un salaire mensuel de 100 000 euros. Si la somme a été contesté par l’entourage de M. Forgeard, l’idée qu’il touche une salaire en plus de sa prime n’a elle pas été contestée. L’Etat étant actionnaire dans l’entreprise, il adviendra probablement au prochain Président de la République de trancher la question. De nombreux candidats ont en effet annoncé une législation sur les bénéfices des entreprises en cas de licenciement de salariés.