Le débat Royal-Bayrou a finalement eut lieu

Après de nombreux rebondissements, le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou s’est déroulé samedi dernier sur BFM TV, en partenariat avec RMC. Retour sur une semaine de tractations et de rebondissements, qui auront occupés toute la première semaine de l’entre deux tour.

A l’issu du premier tour de la présidentielle, la gauche totalisait 36% des suffrages. Avec ses 18%, M. Bayrou apparaissait alors comme la clé du scrutin, d’où une bataille pour les électeurs centristes entre les 2 finalistes. Ségolène Royal avait alors tendu la main à François Bayrou, lui proposant une discussion afin de voir quels sont les points de convergences entre leurs deux programmes. Le candidat de l’UDF ayant répondu favorablement à cette invitation, à la condition que le débat soit télévisé, restait à fixer le jour et l’heure de l’entrevue. Mme Royal proposait alors le vendredi au cours d’un forum avec la presse quotidienne régionale. Ce à quoi le Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale (SPQR) s’opposa par la suite. Dans la foulée, Canal + se proposa pour organiser le débat, avant de se rétracter peu de temps après. Le motif alors invoqué était le temps de parole devant être égalitaire pour les deux finalistes. Le CSA ne tarda pourtant pas à publier un communiqué rappelant que l’organisation d’un tel débat ne posait aucun problème, du moment que le temps de M. Sarkozy était récupéré à un autre moment. Face à ce double refus, MM. Bayrou et Royal accusait alors Le candidat de l’UMP d’avoir usé d’influence afin de faire annuler la rencontre. Etait alors dénoncé, le rapprochement entre le candidat de l’UMP et les puissances « médiatico-financières ». Finalement le débat pu avoir lieu grâce à BFM TV, qui rappelait alors que l’ancien ministre de l’intérieur avait de l’avance sur sa rivale socialiste quant au temps de parole.

Sur le contenu, le débat s’est déroulé dans une ambiance plutôt détendue. Globalement M. Bayrou et Mme Royal sont apparus en accord sur les institutions et en désaccord sur le plan économique. D’emblée, l’un comme l’autre ont précisé qu’il n’était pas question de ralliement. Le candidat centriste a, par ailleurs, annoncé qu’il restait disponible pour un autre débat avec Nicolas Sarkozy. Sur la réforme des institutions, les deux candidats sont d’accord sur la nécessité d’une VIème république. M. Bayrou ayant rappelé qu’il fallait bâtir le pluralisme, notamment par une dose de proportionnelle aux législatives. Mesure qui est présente dans le pacte présidentiel de Mme Royal. Ensuite, sur le traité européen, M. Bayrou s’est prononcé pour un texte court et devant passer par un référendum, là aussi une convergence avec la candidate du PS. En revanche, sur la question de la dette, le candidat centriste a estimé que le programme de Ségolène Royal pourrait être un déficit considérable pour les dépenses publiques. Cette dernière a alors cherché à montrer que les dépenses publiques de son pacte ne rapportent plus qu’elles ne coûtent. Enfin les candidats sont apparus en accord sur les questions des relations entre la police et la population, la carte scolaire, l’immigration et en désaccord sur les retraites, le nucléaire, voir les 35h, même si pour M. Bayrou, les 3 candidats disent à peu près la même chose sur ce point.

L’organisation de ce débat a constitué une étape de plus dans la séparation entre l’UDF et la droite, et surtout dans son rapprochement déjà amorcé avec la gauche. Bien que François Bayrou ne se soit pas prononcé en faveur de Mme Royal, il s’est associé à elle pour critiquer Nicolas Sarkozy. Il s’est d’ailleurs déclaré certains des pressions exercé par ce dernier pour que le débat n’est pas lieu. Reste à savoir si ce rapprochement aura une incidence sur le vote de dimanche prochain, voir sur les élections législatives à venir.

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