On entre dans ce film de manière frontale. Deux « cartons » sur fond noir nous explique le contexte de ce qui va nous être donner de voir, un grésillement de radio et tout va très vite… Un générique audacieux monté en « split-screen » façon bande de station de radio, les images glissent de gauche à droite, de haut en bas et vice versa, sur un son dément qui plante l’ambiance… Rock’n’ Roll ! De quoi véritablement regretter de ne pas avoir connu les années 60-70.
Sur une bande musicale (voir ci-dessous) qui comprend on peut le dire un nombre de bijoux du Panthéon musical des hommes, c’est l’histoire de la lutte contre la censure en Angleterre qui fait le sujet de ce film réalisé par Richard Curtis (4 mariages et 1 enterrement, Love actually…). La méthode du réalisateur pour impliquer les spectateurs est ingénieuse. Par des valeurs de cadrage serrés voir très serrés sur les personnages, ou sujets filmés, celui-ci nous rend compte de l’omniprésence des bonnes mœurs qui en 1966 commencent à s’effriter. Aussi dans les nombreux champs contre champs (figure qui consiste à filmer deux personnages face à face, d’abord l’un puis l’autre etc etc etc) on a toujours une portion d’image (angle en bas à droite ou en haut à gauche) flou qui inscrit malgré la volonté d’un champ contre champ les deux personnages dans le même cadre. Le peuple et sa nounou la bien pensante. Tout au long du film les prises de vues prennent de plus en plus d’ampleur, à la manière de l’histoire de cette radio pirate et de sa version romancée par Richard Curtis.
C’est durant le premier quart d’heure que le réalisateur confine les spectateurs dans les conditions qui furent celles des huit animateurs déjantés de « Radio Rock »: l’espace contigu d’un bateau de pêche aménagé en radio pirate, ancré au large de l’ile Britannique en mer du nord. Les histoires des personnages, tous dévoués à pervertir les oreilles des « rosbifs » s’emmêlent, et ces sacrés bonshommes deviennent en tout points attachant. Par sa durée, ce film permet au spectateur de se délecter de voir « Big Brother » s’étioler, ne plus maîtriser la situation et c’est bon de voir les puissants perdre le contrôle. On ressort de la salle requinqué, pendant 2h15 on renoue avec l’envie d’insouciance et de révolte qui a servie de leitmotiv à cette décennie. S’il est un film d’aventure à voir cette semaine c’est « Good morning England ».
Ressortis ciné-TNB salle Louis Jouvet.
Tellement bien qu’il y a une bande annonce :
Bande Musicale du film :
Disque 1 :
01. Duffy – Stay With Me Baby
02. The Kinks – All Day And All Of The Night
03. The Turtles – Elenore
04. John Fred & His Playboy Band – Judy In Disguise
05. Martha Reeves – Dancing In The Street
06. The Beach Boys – Wouldn’t It Be Nice
07. Smokey Robinson – Ooo Baby Baby
08. Herb Alpert & The Tijuana Brass – This Guy’s In Love With You
09. Tommy James and The Shondells – Crimson And Clover
10. Jeff Beck – Hi Ho Silver Lining
11. The Who – I Can See For Miles
12. The Troggs – With A Girl Like You
13. The Box Tops – The Letter
14. The Hollies – I’m Alive
15. Chris Andrews – Yesterday Man
16. Paul Jones – I’ve Been A Bad Bad Boy
17. The Tremeloes – Silence Is Golden
18. Skeeter Davis – The End Of The World
Disque 2 :
01. Easybeats – Friday On My Mind
02. The Who – My Generation
03. Cream – I Feel Free
04. Jimi Hendrix – The Wind Cries Mary
05. Procol Harum – A Whiter Shade Of Pale
06. Otis Redding – These Arms Of Mine
07. Jr. Walker & The All Stars – Cleo’s Mood
08. The Supremes – The Happening
09. The Turtles – She’d Rather Be With Me
10. The Bystanders – 98.6
11. The Kinks – Sunny Afternoon
12. Cat Stevens – Father And Son
13. The Moody Blues – Nights In White Satin
14. Dusty Springfield – You Don’t Have To Say You Love Me
15. Lorraine Ellison – Stay With Me (Baby)
16. The McCoys – Hang On Sloopy
17. The Isley Brothers – This Old Heart Of Mine (Is Weak For You)
18. David Bowie – Let’s Dance