Clap de fin ! L’édition 2018 du festival « Caméras Rebelles » est désormais terminée. Amnesty International a refermé soigneusement les bobines de ses films mais la thématique des lanceurs et lanceuses d‘alerte reste toujours d’actualité. Edward Snowden, Erin Brockovich, Antoine Deltour, Denis Robert… pour ne citer que les plus connu·e·s font partie de la longue liste de femmes et d’hommes ayant pris d’énormes risques pour dénoncer une vérité, un fait ou une situation au nom de l’intérêt général. C’est d’ailleurs avec une vraie générosité et une liberté de ton salutaire qu’Irène Frachon(1) est venue dialoguer avec les nombreuses personnes présentes dans la salle du Ciné-TNB à l’occasion de la rediffusion du long-métrage « La fille de Brest(2) ».
Alors que James Dunne a raconté récemment sur son fil twitter son calvaire depuis 5 ans et toutes les difficultés qu’il a dû surmonter, ce dernier sera présent à Rennes lors d’une table ronde intitulée « Alerte à la surveillance ! Échanges avec et sur les lanceurs d’alerte » le 13 février 2018 à l’occasion du Festival des Libertés Numériques, coordonné par les bibliothécaires de l’INSA Rennes. Ainsi, le débat animé par Grégoire Pouget, membre fondateur de l’association Nothing2hide permettra de confronter son témoignage avec les éclairages juridiques de Jean-Philippe Foegle, doctorant en droit public.
Pour rappel, en 2012, James Dunne dénonçait l’implication de son entreprise, Qosmos, dont il était salarié depuis sept ans en tant que responsable du service de documentation technique, dans la fourniture des technologies de surveillance de masse aux régime syrien de Bachar El-Assad. Soupçonné d’être à la source des plaintes de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme visant Qosmos, il fut licencié pour « faute lourde », pour « avoir manqué à ses obligations de loyauté et de confidentialité ». James Dunne a également révélé le liens entre son employeur et les renseignements français, et en particulier la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), dans le cadre du programme « Kairos », démontrant par là même que la France ne pouvait ignorer la participation de Qosmos au système de surveillance de masse installé en Syrie. Poursuivi ensuite par Qosmos pour diffamation, James Dunne a gagné l’ensemble des procédures le concernant, aux Prud’hommes et au tribunal, victoires confirmées par la cour d’appel de Paris.
La parole précieuse de James Dunne montre à la fois les difficultés que peut rencontrer un lanceur ou une lanceuse d’alerte, devant faire face à un combat inégal durant plusieurs années, et la possibilité de faire valoir un choix éthique malgré les obstacles. Il soulève également la question de la surveillance de masse dans nos sociétés connectées.
J’ai témoigné au Pôle Crimes contre l’humanité du Tribunal de grande instance de Paris, le 23 mai 2013, concernant la livraison des technologies de surveillance de masse au régimes dictatoriaux de Kadhafi et Assad. C’était une semaine avant les premières révélations Snowden. pic.twitter.com/Lyr2hr2wUy
— James Dunne (@jamesinparis) 29 décembre 2017
|PLUS D’1FOS|
- Où ? Amphi D, INSA Rennes, 20, avenue des Buttes de Coësmes, 35708 Rennes ; Bus C4 – Arrêt Beaulieu INSA
- Toutes les infos ici sur le Festival des Libertés Numériques coordonné par les bibliothécaires de l’INSA Rennes.
(1) Irène Frachon a mis en évidence la cause du Médiator dans les cas de certaines valvulopathie
(2) http://www.telerama.fr/cinema/films/la-fille-de-brest,510806.php