Lorsqu’on arrive au Café des Bricoles pour y rencontrer Billie, qui joue une heure plus tard dans le cadre de Bars en Trans, le serveur nous lance un regard entendu, un café à la main. Il passe derrière le rideau, et nous emmène au deuxième étage de la bâtisse.
Dans une petite cuisine se tassent Billie et son manager. La chanteuse nous accueille -grand sourire- au son d’un « ah, tu tombes bien, je parlais de changer de sexe ». Pas déstabilisés pour un sou, nous lançons l’interview…
Bon. Commençons par du classique. À partir de là, on tirera sur la ficelle… D’abord, d’où vient le nom du groupe, Billie ?
Alors… Beaucoup de choses à dire là-dessus. Déjà, c’est un prénom que j’aime beaucoup, aussi bien masculin que féminin.
Qui renvoie à un univers musical qui m’a influencé, un univers très varié. Billie Holiday, mais également Billie Jean. Le clip humoristique Billie the funkyman. Et c’est aussi le nom de la guitare de M…
Parles-nous un peu de ton parcours. Par quoi as-tu commencé ?
J’ai d’abord fait de la danse. Un peu de classique, puis je suis allé au conservatoire de jazz. Après ça, j’ai enchaîné sur le conservatoire de Villeurbanne, près de Lyon, pour y suivre un cursus diplômant. Un cursus de… chanson française. C’était incroyable, on y étudiait des textes d’Aznavour, de Gainsbourg, Souchon…
Ensuite, j’ai chanté et joué dans pas mal de groupes, à droite, à gauche. Plusieurs styles de musique, pour pouvoir m’exprimer pleinement.
Et de quand datent vos débuts avec Billie ?
De 2007. J’avais un beatbox, des pédales à boucle évoluées, je chantais. Théodora King, ma partenaire, maitrisait le violoncelle. Nous avons fait quelques concerts, toujours plus de concerts… Nous voulions débuter par une formule très légère, jouer dans les bars, cafés-concerts etc… Mais est-il possible de faire de l’argent dans les bars, ça, c’est un autre problème…
Et des premières parties, en avez-vous fait beaucoup ?
Oui, on a fait un paquet de premières parties. Carmen Maria Vega, de Kent… Tu veux que je te les cite toutes ? Il y a eu aussi Brigitte, Java, Mickey 3D, Tété…
Pas mal. Et qu’en est-il de vos influences (assumées) ?
C’est très large. Emilie Simon, bien sûr, j’aime réellement beaucoup ce qu’elle fait, Camille, mais aussi de la chanson française. Pas du Brassens ou du Brel, plus du Gainsbourg, du Baschung, c’est une autre culture. The Cure, aussi.
Delphine, elle, est plus branchée musique rock. Du Muse, du Radiohead. Ah, et elle a un grand amour pour les années 80 !
Mais ça ne se limite pas à ça, il y a aussi une grande influence hip hop dans notre musique, sur scène, qui permet d’avoir un public assez large. C’est la même chose pour le classique.
D’où est-ce que tu tires ton inspiration ?Au-delà de l’univers musical, j’entends… Essaies-tu de créer une ambiance, une esthétique, sur scène, qui découlerait de lectures, d’expériences personnelles ?
L’inspiration vient toute seule. Quand je suis chez moi, dans la rue, avec des amis… En regardant les infos, en lisant des livres, le journal… Il n’y a aucune règle. On ne se prend pas trop la tête avec ça.
Bien sûr, l’atmosphère de mes compositions emprunte à ce que j’ai lu ou ce que je lis. À l’univers du conte, par exemple. J’ai toujours été fascinée par les contes de fée. Le chaperon rouge… L’univers de Tim Burton, également, l’étrange Noël de Monsieur Jack. L’ambiance dépend plus de la patate qu’on a sur scène, de la jolie lumière qui se diffuse…
Parfois, pour l’écriture, nous bénéficions d’une aide extérieure. Kent, par exemple, nous a écrit certains textes.
On arrive à la fin de l’année. Il est temps de faire des projets…
Oui, j’aimerais ouvrir le groupe, que nous soyons trois sur scène. Notre concept actuel a peut-être atteint ses limites. Il faudrait une batterie en plus, pour pouvoir nous libérer un peu.
Qui compose, qui écrit les textes, dans le groupe ? Et avez-vous un album en préparation, pour l’année prochaine ?
C’est moi, généralement, qui compose et écris les textes. Théodora s’occupe de composer les parties de violoncelle. Et oui, nous prévoyons de sortir un EP 6 titres en octobre 2012. La plupart des chansons de l’album sont déjà écrites, elles sont en cours d’arrangement. Bon, on verra, il reste encore du temps. Ce que je souhaitais, c’était donner une ligne directrice claire à l’ensemble. De la clarté ! Maintenant, on cherche des partenaires.
Passons aux anecdotes. Le pire concert que vous ayez joué ?
Montauban ! Lors d’une tournée dans le sud-ouest. En plein hiver, on s’est retrouvé coincés sous la neige, perdus je ne sais où.
Et une prochaine date à retenir ?
Au Transbordeur de Lyon, le 14 janvier.
Leur Myspace : http://www.myspace.com/billiegirls