Impeccable concert de Dominique A. samedi soir à l’Antipode.

L’Antipode est une salle de concert, elle remplit cette fonction de belle manière, ce soir elle affiche complet, elle accueille Dominique A.; femmes, la quarantaine, possibles lunettes, sagement habillées, au chic mystérieux, elles escamotent l’énigmatique « A », elles s’autorisent « Dominique ».

L’Antipode donc, accueille l’artiste et son public dans une chaleur étouffante qui me fait regretter le Damart de culture familiale qui, j’en conviens, manque nettement de sex-appeal (expression surannée à l’instar du dit maillot), mais qui protège efficacement de la fraîcheur nocturne de ce post été indien.

La première partie de la soirée est assurée par le messin Louis Warynski alias le Chapelier fou sur scène ; le musicien est entouré de machines et construit ses morceaux à coups de boucles superposées, judicieux mélange de samples rythmiques aux reflets presque organiques, de nappes de synthé, de mélodies vobulantes, de riffs (oh surprise ! on dirait du bois !) à l’alto (oh ! une antiquité du siècle dernier !) ou à la guitare ; car ce qui fait l’originalité de la silhouette élancée et couronnée d’un chapeau contractuel, c’est l’utilisation de sonorités acoustiques qui participent surtout dans la deuxième partie du concert à une atmosphère onirique, genre « ambient tiersenienne ».

Hormis la performance du jongleur de boucles, à un moment juste, une balle échappée mais rien de grave, le musicien nous emmène aux environs du cinquième morceau dans l’aventure savoureuse de la désagrégation, l’accident qui s’immisce dans la répétition, j’adore, dommage l’érosion est superficielle, pas de sable plein les doigts ce soir, une route agréable, mais pavée, nous conduit au terminus.


Petite pause, passage au bar, impossible de l’atteindre, ce sera pour plus tard, je puise dans les réserves. Arrivée du tant attendu Dominique A., chemise noire, Telecaster jaune en bandoulière, le chanteur au glabre crâne est accompagné de David Euverte « aux tambours et percussions » (dixit Dominique A.), de Sébastien Buffet « aux synthétiseurs » (encore lui), et de Thomas Poli « aux synthétiseurs et à la guitare électrique » (toujours lui), ces derniers sévissent aussi dans Tanger et Montgomery : les gars jouent à domicile (sur le terrain Rennes sera fort aussi ce soir). Applaudissements timides et néanmoins chaleureux d’un public assurément fan et réservé.

« … je donne tout ce que j’ai… »

Comme pour son album La Musique, le Sens entame la soirée : « … aujourd’hui braderie ! je donne tout ce que j’ai… » et effectivement suivent deux heures de musique, voyage entre électro-pop, pop-rock, chanson française, belles envolées rock au manche de la jazzmaster du guitariste rennais, superbe En secret, et suspensions extatiques avec le très beau Dans l’air.

« Dominique, ton concert il est … »

La force de Dominic A., c’est de nous guider à travers ce paysage de fragments d’une discographie, souvent mélancolique, parfois sophistiquée, juste avec une belle générosité, une attitude tantôt de maître de danse battant la mesure avec grâce, tantôt de pantin punkisant hochant le buste, et une simplicité communicative : une voix, de femme, de fan ? de derrière moi, la quarantaine ? une heure que ça joue, entre deux titres Dominique A. bataille à accorder sa guitare, dans le silence respectueux qui suit la claque, elle se lance avec un enthousiasme palpitant : « Dominique, ton concert il est … »
Dominique A. dans un sourire : « Qu’est-ce qu’il y a ? »
Elle : « …ton concert il est vraiment cool… »
Dominique A.: « Merci. »

L’intégralité du dernier album est présentée plus les incontournables dont Le Courage des oiseaux qu’il annonce avec humour comme « …sa meilleure carte dans le genre succès… ». Deux rappels (prévus sur la set list) et la soirée s’achève dans un engouement partagé et les sourires que dessinent les lèvres, les plus lents à sortir de la fournaise ont la chance de croiser Dominique (allez j’escamote le A. !) qui traîne sur les lieus où la chose à eu lieu.

Pour les empêché(e)s de samedi, Dominique A. est programmé
– le 4 mars 2010 à Dinan au Théâtre de Jacobins,
– le 1er avril 2010 à Bruz au Grand Logis.

2 commentaires sur “Impeccable concert de Dominique A. samedi soir à l’Antipode.

  1. Sandrine

    Je suis fan devant l’éternel de Dominique A aussi quel bonheur ce soir là, en plus j’étais presque aux 1ères loges(yep yep yep), ça me gênait presque d’ailleurs… Ses textes, sa musique je n’ai que ça à en dire: « Tout y parlerait à l’âme sa douce langue natale ». Un très grand merci pour ce que ça nous apporte à nous tes plus fidèles auditeurs.
    Myrtdu22

  2. Sandrine

    Merci d’avoir partager ces très belles photos de concert. Elles font pro et tout ceux qui auront assisté au concert pourront en conserver une trace.

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