Le dimanche s’annonçait plus sec, la boue a quelques poches de résistance mais rien d’infranchissable. Nous arrivons pour All Shall Perish. Une dose de deathcore dans le week-end, c’était un minimum. Les gars d’Oakland ont le bagage technique nécessaire au genre, le batteur à mèche remportant bien sûr la palme catégorie monstruosité.
Nous nous posons ensuite pour la deuxième fois sous le double chapiteau, à nouveau vers le Temple et sa croix inversée. C’est le jour du seigneur, le moment de Liturgy. Qui s’installe tranquillement, ils passeraient presque inaperçus. Il faut dire qu’ils ne sont que deux, aux guitares, et que Hunter Hendrix commence par poser son chant clair dans le micro. Il n’attrapera son instrument qu’au bout de quelques minutes. On se rend déjà compte d’un problème qui reviendra dans cet autre moment calme où il accumule des couches de voix grâce à sa machine à boucles : le double chapiteau c’est bien mais quand la balance de l’autre scène empiète sur la musique qu’on vient écouter, ça gâche un poil. Le reste du temps, vu le déluge de son qu’on reçoit, plus de risque.
La boîte à rythmes, les samples, le non-rythme, les sons. Ecouter ce groupe pour savoir pourquoi My Bloody Valentine est totalement dépassé en 2012.
La chance nous a fait croiser le petit chanteur de Brooklyn un peu plus tard. Nous avons pu lui dire ce que nous pensons du fond du cœur : sa musique est ce que nous avons entendu de mieux durant les trois jours.
Après ça il faut aller voir Monkey 3 en essayant d’apprécier leur set parce qu’on doit les rencontrer pour une interview plus tard dans la journée. Objectif facile à remplir. Leur stoner psychédélique instrumental nous permet de planer tout là-haut, là où Liturgy nous avait envoyés. Mention spéciale au claviériste qui apporte la touche german from 70’s, impeccablement placée dans le mix. Le Boris à la guitare n’est pas un manchot non plus.
Suite à une courte pause, on se replace pour Acid King, qui apparaît tout de suite plus classique après les deux groupes enquillés précédemment. Nous ne sommes pas en train de dire qu’ils ne sont pas bons. La barre était simplement trop haute pour une Lori S toujours aussi photogénique.
Il nous reste à boucler l’entretien sus-mentionné et choper des bribes de la conférence de presse de Ben Barbaud. On en retient la satisfaction. Elle est partagée.
Blue Öyster Cult conclura pour nous. Lundi matin, il faut être au taf.
De bonnes chansons, un guitariste à l’ancienne. La conclusion parfaite. Ou quasi. A l’ancienne, ça veut dire plein de feeling, qui tricote, un peu trop à notre goût.
Au milieu d’un solo, la foule où nous sommes s’écarte en deux brusquement : un joyeux festivalier s’est mis en tête de shooter façon Jonny Wilkinson la bouteille plastique qu’il a sans doute patiemment remplie de son urine. Il vise la scène qu’il n’atteindra pas. On pense à Moïse fendant les flots. Il a dû être moins mouillé que nous à Clisson mais on le réaffirme : le nouveau lieu est très bien, la pente qui mène aux scènes principales est une putain de bonne idée, la visibilité y a sacrément gagné. On a très vite pris nos marques. Vivement 2013.
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