Deux concerts, deux ambiances entre groove balkanique et musique électro-caribéenne mais avec l’accordéon en fil rouge : voilà ce que vous proposait le Grand Soufflet ce vendredi 03 octobre au Thabor. D’un côté Pad Brapad, de l’autre Hugo Mendez. Combo gagnant pour un vendredi soir ensoleillé ! 

Un vent d’Urban Tzigan a soufflé sous le chapiteau du Grand Soufflet hier soir… Urban Tzigan ? c’est une création de Pad Brapad, ce collectif de musiciens qui métisse musiques des Balkans, musiques urbaines oscillant entre hip hop et électro et visuels scotchants.

Ils sont donc six sur scène : Mathieu Boccaren à l’accordéon ; Loran Bozic au violon ; Niko Chompré à la batterie ; Fred Fruchart entre basse et contrebasse ; Dj Topic aux platines et Thomas Lampis au Vjing. Prêts à retourner le chapiteau.

Et de fait, on entre dans leur univers à pas feutrés, sous les 4 yeux de Big Brother. Le violon, l’accordéon et la contrebasse posent les bases de cette musique balkanique si entraînante tandis que les beats et scratchs des platines sont entêtants.
On oscille entre l’électro manouche, l’oriental electro balaknique de Dog, le klezmer  hip hop de Moustache, le son planant et psychédélique de Nine Steps Forwards… Ce subtil métissage entre balkans, hip-hop et manouche tzigane est un régal pour les oreilles et un plaisir pour les mollets qui sautent tressautent, sursautent et jumpent à tout va.

Un set énergique, puissant, virtuose. Le Vjing est un régal pour les yeux. Et on lirait presque dans ce morceau où défile de vieux cartoons de Betty Boop une allusion à la thématique Swing qui prendra place demain  sous le chapiteau. Alors quand Shiva se met à onduler sur une platine, c’est tout le public qui succombe.

Les derniers morceaux sont une explosion de genres : entre tango, oriental, klezmer, yiddish… Ces gadjos ont l’art du métissage poussé à outrance et leur mélange des genres et des cultures nous transportent bien loin. Leur énergie est explosive et le battle accordéon / platines remporte un franc succès.

Difficile de les laisser partir ! Et quand au moment du rappel, le visuel prend la forme d’une horloge qui tourne à l’envers, on se prend à rêver qu’une faille spatio-temporelle ait lieu et nous ramène au début du concert… Trois morceaux et puis s’en vont ? non, non non, le public en redemande. Un dernier rappel et une ovation à la hauteur de ce set furieusement festif.

Hugo Mendez, dénicheur de pépites afro-latines et agitateur de platines

C’est LE spécialiste des musiques caribéennes qui assurait la seconde partie de soirée sous le chapiteau du Grand Soufflet. Hugo Mendez, le crate-digger parisien qui manie la pépite afro-latine comme personne, avait préparé une cuvée particulière pour le festival : entre calypso, funk, afro groove, mambo, samba sur le fil rouge de l’accordéon…

Et pourtant, le dance-floor du chapiteau était quasi vide quand nous avons rejoint les lieux ! Quelques danseurs, quelques couples qui profitent d’un parquet bien huilé… ça danse tout doucement au son des rythmes caribéens et des multiples platines du DJ.

On est un peu gênées et déçues pour lui, même si les danseurs rejoignent tout doucement la chaleur du chapiteau pour onduler gentiment. Dommage que le public si énergique devant Pad Brapad soit parti rejoindre Morphée ou les pelouses du Thabor… Dommage de ne pas profiter de l’autorisation tardive (2h) dont bénéficie dorénavant le Festival au Thabor. Dommage de ne pas se laisser transporter sur ces rythmes ciselés par un un tel spécialiste…

Retrouvez toutes les informations sur le Festival Grand Soufflet : http://www.legrandsoufflet.fr/