La Marche des Fiertés, souvent plus connue sous le nom de Gay Pride, a eu lieu samedi 6 juin après-midi dans les rues de Rennes, rassemblant selon le CGLBT de Rennes (Centre Gay Lesbien Bi et Trans) environ 3000 personnes. Du soleil, des arcs-en-ciel, des danses, des confetti, un village associatif sur l’Esplanade du Général de Gaulle, de la mousse et des sourires : un programme festif et coloré qui ne doit pas faire oublier que cette marche haute en couleurs est avant tout là pour faire passer un message.
Tous les ans, SOS Homophobie publie un rapport détaillé sur l’homophobie en France. Le rapport de 2014 (sur des faits de l’année 2013) était particulièrement alarmant « En 2013, SOS homophobie enregistrait une hausse sans précédent du nombre de témoignages d’actes LGBTphobes (lesbophobes, gayphobes, biphobes et transphobes). Dans le contexte des débats sur le mariage pour tou-te-s, cette hausse s’expliquait à la fois par une libération de la parole homophobe, mais aussi par une libération de la parole des victimes, qui hésitaient de moins en moins à réagir face à leurs agressions et osaient davantage témoigner. »
Le rapport 2015 montre que malgré une baisse du nombre de témoignages reçus, le niveau reste élevé et toujours préoccupant. (« 2 197 témoignages ont ainsi été enregistrés au cours de l’année écoulée, soit 41 % de plus qu’en 2011 -dernière année hors contexte « mariage pour tou-te-s »).
Selon Julien Fleurence, Président du CGLBT de Rennes, la situation des personnes LGBTI à Rennes est meilleure que dans d’autres villes de France : « La vie des gays, lesbiennes, bi, trans et intersexe à Rennes se passe bien dans l’ensemble comparé à d’autres villes en France. Cependant des propos, des regards malveillants, LGBTphobes sont toujours d’actualité, de nombreuses personnes sont agressées chaque jour et gardent le silence, se replient sur elles. »
« Nous nous rendons compte chaque jour, à chaque accueil d’une personne venant au local, à chaque échange avec le public qu’on reçoit, que souvent leur liberté, leur dignité est mise à mal par les LGBTIphobies. La violence s’est banalisée, s’est ancrée dans le quotidien par des propos (lesbophobes, homophobes, biphobes et transphobes) ou des actes dans tous les domaines de la vie, y compris sur internet. Marcher chaque année est capital pour rappeler que depuis Stonewall [NDLR : Les émeutes de Stonewall sont une série de manifestations spontanées et violentes contre un raid de la police qui a eu lieu dans la nuit du 28 juin 1969 à New York, au Stonewall Inn, un bar fréquenté par des homosexuels – La Marche des Fiertés est une commémoration de ces événements], la violence n’a pas disparu.
Il est indispensable de former les professionnel·le·s (médecins, forces de l’ordre, enseignant·e·s…), de faire progresser les droits afin qu’aucun acte, aucun propos violent ou discriminatoire ne soit toléré. » (Retrouvez l’interview complète ici)
Une prise de parole militante qui a été entendue par environ 3000 personnes aux couleurs arc-en-ciel rassemblées sur la place du Parlement, avant que le cortège ne se mette de nouveau en marche dans les rues de Rennes mêlant dans la bonne humeur revendications scandées, mot d’ordre non violent adressé aux opposants (« on vous fait des bisous » ) et musique festive à danser les bras en l’air sous des tonnes de mousse, parfois salués par les applaudissements et sourires de passants (de tous âges).
Retour en images sur la Marche des Fiertés 2015
(Photos : Caro, Isa)