Samedi 29 avril 2017, le 1988 Live Club accueillait les groupes Reliefs et Fragments, et c’est devant un public clairsemé, weekend prolongé oblige, que Reliefs entame son set. Chacun d’un côté de la scène, guitariste et bassiste se font face, leur rangée de pédales d’effets respective pointée vers leur vis-à-vis comme deux armées en ordre de bataille pour une joute sonique, alors que le batteur, au centre et en retrait, sonne le début des hostilités de ses premiers coups de caisse claire : c’est parti pour une petite heure de concert. Tout comme les origines de Reliefs sont communes (francophones) mais néanmoins multiples (France, Canada), il n’est pas forcément facile de les situer précisément sur la carte des styles musicaux. Leur tronc commun est le rock (le lineup guitare/basse/batterie en atteste), mais c’est un rock multiple : alternatif, progressif, post(-rock)… ce qui n’empêche pas le groupe de dégager une certaine cohérence sur scène. C’est le batteur, indubitablement québécois, qui est au micro… mais seulement pour s’adresser au public entre les morceaux, distillant quelques allusions au contexte électoral actuel dans une ambiance bon enfant.
Si la musique de Reliefs s’écoute bien, elle sera néanmoins un peu éclipsée par l’arrivée sur scène du régional de l’étape: Fragments. Opérant également sous forme de trio instrumental, les Rennais s’installent, piano acoustique sur la gauche de la scène, synthés au centre (avec un Moog bien en évidence), batterie à droite. Au fil des morceaux (voire parfois en plein milieu), des guitares électriques au son éthéré se substituent parfois aux claviers. Si le groupe a déjà un EP et un album a son actif, le concert se compose essentiellement de nouveaux titres tels que Saint-Nazaire ou Wendy (figurant sur un 45T paru la semaine précédente) qui laissent espérer la sortie d’un nouvel opus prometteur. Même s’il se dégage parfois l’impression qu’il manque un petit quelque chose à certains titres pour passer de « bons » à « excellents », le concert n’en reste pas moins séduisant. Et s’il est un reproche qu’on pourra lui faire, ce ne sera que celui d’avoir été trop court : le groupe disposant maintenant d’un répertoire plus étoffé grâce à ces nouveaux titres, on aurait eu plaisir à les écouter plus de cinquante minutes.