Evening Hymns était en concert à la Bascule ce vendredi 17 septembre. Vraie belle claque de la rentrée (retrouvez le compte-rendu là), la prestation du Canadien a confirmé tous les espoirs qu’on avait placés en lui à l’écoute de son second album. C’est à l’occasion de l’édition française de cet album par Kütu Folk Records que s’était engagée cette tournée européenne. Silence intense dans le public pendant le concert, et l’impression de vivre un moment hors du temps. La folk de Jonas Bonnetta n’a pas fini de nous hanter.
Ceux qui n’avait pas eu la chance de découvrir le canadien d’Evening Hymns en 2010 à la Bascule se voient offrir une session de rattrapage à l’Aire Libre avec Top of the Folk ce samedi soir. A l’occasion de sa nouvelle venue à Rennes, retour sur l’interview que l’artiste nous avait donnée en septembre dernier.
Avant le concert, le Canadien a en effet pris le temps de répondre à nos questions, Sylvie Smith (qui chante et joue de la basse avec lui sur scène) à ses côtés. L’occasion de revenir avec lui sur la genèse de ce second album solo, sur l’influence de la nature dans ses compositions ou sur sa rencontre avec la famille Kütu Folk Records et l’aligot… Choisissez l’interview audio (en anglais) ou la version traduite en-dessous.
Ecouter l’interview (7 minutes) :
Extrait musical : Evening Hymns : « Lanterns » – Spirit Guides
Alter1fo.com : Evening Hymns, ça sonne comme un nom de groupe, et pourtant c’est une projet solo, avec 18 musiciens, est-ce que tu peux nous expliquer ça ?
Jonas Bonnetta de Evening Hymns : j’ai écrit toutes les chansons moi-même, et quand est venu le moment de les enregistrer, de faire l’album, j’avais à ma disposition tous ces supers musiciens. Comme la voix de Sylvie [Smith], des musiciens de Toronto et des environs… Ca m’a semblé naturel d’appeler mon amie Mika [Posen] pour jouer les parties de violon quand j’entendais du violon dans ma tête. J’ai écrit la musique seul de mon côté, et en enregistrant l’album, les chansons ont pris de l’ampleur. Rien ne pouvait nous arrêter, si on voulait faire quelque chose, on trouvait le moyen d’y arriver. Dans ma tête, ça sonnait déjà beaucoup plus riche.
Ton album est déjà sorti au Canada, et vient de sortir en France chez Kütu Folk Records. Peux-tu nous expliquer comment s’est passée votre rencontre ?
Oui, mon album est sorti en novembre 2009 au Canada. Le magazine Magic de Paris l’a découvert, ils l’ont vraiment aimé. Quelqu’un de Kütu Folk a lu l’article. Ils ont écouté ma musique, tous l’ont aimée. Ils m’ont envoyé un email et on a commencé à se parler comme ça.
Donc c’était par email ?
En fait, c’était via Myspace. Je m’en souviens, j’étais dans le sous-sol de l’appartement où nous vivons Sylvie et moi, à Toronto. J’ai vu le message sur Myspace et j’ai dit « Sylvie, il y a un label français qui veut sortir notre disque ! ». C’était très excitant !
Kütu Folk c’est un peu une famille, comment êtes-vous rentrés dans la famille ?
A l’origine, c’est 4 gars qui font de la musique, et maintenant comme leur label devient plus important, ils ont plus de ressources et donc ils essayent de s’agrandir. Nous sommes très flattés qu’ils nous aient choisis. C’est vrai que c’est une famille, on s’y sent vraiment comme dans une famille. Damien est venu nous chercher à l’aéroport, nous avons fait connaissance, mangé ensemble. Tout le monde fait différentes choses pour le label, nous avons été chez tout le monde. Nous avions un appartement à Clermont-Ferrand, celui de Bertrand de Pastry Case, qui s’était pour l’occasion installé chez Damien [Leopold Skin] à Lyon. On a filmé des trucs avec Alex, qui est l’un des fondateurs du label. On a rencontré François et sa famille, de St Augustine, donc oui c’est vraiment une famille, et nous nous sentons très chanceux.
On nous a même dit que tu avais goûté à l’aligot !
Oh « l’aligot c’est bon » . C’était chez la maman de Damien. Normalement dans un label, tu ne te retrouves pas en train de manger chez la mère de quelqu’un du label !(rires). Donc c’est vraiment à taille humaine. Et l’aligot était délicieux, c’était ma première fois…
Quelles sont tes influences musicales ?
… Neil Young est une grande inspiration…. Tom Petty, c’est le premier concert que j’ai vu, la première cassette que j’ai achetée. Il y a un très bon musicien canadien nommé Hayden, j’écoute encore beaucoup sa musique, qui m’inspire. J’ai grandi en écoutant Nat King Cole, Frank Sinatra… J’ai grandi à la campagne, donc on écoutait beaucoup de radios Country. Donc tout ça a dû avoir une incidence sur ma musique, mais quand j’écris des chansons, je ne pense pas consciemment à ce qui m’inspire. Peut-être que si quelqu’un me dit « ça me rappelle Hayden » je vais dire « ah oui, c’est vrai » et m’en rendre compte à ce moment-là.
Sur la plage 8 du dernier album, on entend un bruit d’orage, de la pluie… On a l’impression que la nature est une source d’inspiration. C’est le cas ?
J’ai grandi dans une grande propriété de 20 hectares, avec un étang, un chalet, des petites rivières… J’étais tout le temps dehors, et je continue d’aimer ça. Une bonne partie de ma musique contient des métaphores sur la nature. Je n’ai pas enregistré cet orage spécialement pour le disque, mais en fait je l’écoutais en permanence dans mon appartement, et donc quand on a enregistré l’album, je me suis dit que ce serait vraiment bien qu’il y soit.
Peux tu nous citer les trois disques sans lesquels tu ne pourrais pas vivre ?
C’est une question difficile…. Probablement « Wildflowers » de Tom Petty, j’aime toujours beaucoup ce disque. Neil Young « On the beach », et… Le groupe américain Superchunk « Come Pick Me Up », c’est le premier disque par lequel je suis rentré dans la musique indie. Il est important pour moi et je l’aime toujours autant.
Dernière question, quels sont tes projets à venir ?
On écrit des nouvelles chansons, on en joue des nouvelles ce soir, on va enregistrer un autre album cet hiver, qui sortira je l’espère au printemps 2011. On veut continuer à tourner donc on espère revenir en France, peut être en février.
Merci beaucoup !
Merci à vous !
Traduction, prise de son, photo : Caro
Interview : Isa
–Télécharger l’interview en MP3–
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