Comment faire une enquête « Fraude » sans dire que c’en est une ? Hein, dis ?

Puisque la gratuité inconditionnelle n’est pas à l’ordre du jour dans les transports en commun de l’agglomération rennaise, la métropole souhaite connaître deux fois par an les titres utilisés par les voyageuses et voyageurs, et précisément les différents cas de fraude les concernant. Un marché public vient d’être lancé dans ce sens pour des missions d’enquêtes.

Sauf que, comment demander à la personne si elle est en infraction ? En posant simplement la question du genre, « euh, bonjour, vous avez deux minutes, c’est pour une enquête. Fraudez-vous ⊗ oui ⊗ non ⊗ ne sait pas ? » Assurément, non. Pour résoudre ce léger problème, le cahier des clauses techniques particulières (document contractuel fixant les dispositions techniques propres au marché public, NDLR) est sans équivoque. Il faut mentir sur la véritable intention comme le montre cet extrait qui donne explicitement une astuce pour récupérer le titre de transport de la personne sollicitée :

« L’objectif, est d’avoir le minimum de refus de présentation de titre. C’est pour cela que l’enquêteur doit avoir une force de persuasion ( « c’est juste pour m’assurer du titre exact par rapport à ma grille. »). Une fois, le titre en sa possession, l’enquêteur procède aux contrôles de validité. »

extrait du CCTP

De plus, il est aussi spécifié dans le CCTP que les « enquêteurs auront un badge leur permettant d’utiliser le réseau STAR pour aller sur le lieu d’enquête. » Par contre, « les enquêteurs ne devront pas mettre ce badge en évidence dans le bus ou le métro » Cacher ce badge que je ne saurais voir. !

À bon entendeuse, et entendeur !

 

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