Le festival rennais des Embellies qui se déroulait du 26 au 30 mars proposait donc sa dernière douceur dimanche en fin d’après-midi avec les enchanteresses Lidwine et Emily Jane White à l’UBU. Un moment doux et envoûtant, c’est toujours un plaisir de revoir Emily la californienne dans la petite salle de L’UBU.
C’est dans une ambiance décontractée que la salle de l’UBU s’est ouverte en cette fin de dimanche après-midi, encore collante de la veille et pas trop réveillée, trop habituée de son rythme nocturne. Mais cette fois, il faisait jour et les noctambules ont laissé place aux badauds folkeux de cette journée électorale. Journée de devoir et de logistique, il s’en fallait peu d’avoir oublié de remonter sa montre ou de manquer de vérifier l’horaire précoce de ce concert.
Malgré toutes ces embûches, nous sommes tout de même parvenus à arriver à l’heure au concert de Lidwine, une voix sublime porté par les mélodies de son talent de multi-instrumentiste, que ce soit à l’orgue, au clavier ou à la harpe, son instrument de prédilection. On se laisse porter par ce timbre de voix qui ne nous est pas étranger, et l’on prend part au voyage. L’univers de Lidwine mériterait presque de s’y voir attribuer quelques compagnons de route, pour l’enrichir de percussions ou doubler le jeu de mélodies et soutenir à plusieurs cette voix puissante et pénétrante.
Encore plus dark que lors de son dernier passage à l’UBU il y a trois ans, la ténébreuse Emily Jane White nous revient de sa Californie natale chargée d’un nouvel album « Blood / Line ». Plus électrique et plus mélancolique encore, c’est drapée de rouge qu’elle est apparue sur scène telle une divinatrice des temps anciens. Une égérie mystique armée de sa guitare électrique, accompagnée cette fois-ci seulement de trois musiciens pour le clavier, le violoncelle et la batterie.
Il est désormais loin le folk aux racines blues que portait et chantait la douce Emily, la voix se laisse à présent porter par une musique plus envoûtante et transcendante, guidé tantôt par le clavier ou le violoncelle pour s’envoler finalement avec les mélopées lancinantes de la guitare ; elle s’échappe enfin cette voix libérée pour finir par laisser jaillir les chœurs qui éclatent sur la crête des notes du piano qui s’affole. Un univers divinatoire que l’on découvre avec plaisir et envoûtement, les incantations mystique prenant effet sur le public sage et concentré de l’UBU. Un doux dimanche de printemps que les Embellies ont sublimé pour notre plus grand plaisir.
Les photos des concerts :
Merci aux Embellies pour cette très belle édition !