Son numéro est tombé un vendredi 12, le ticket gagnant à la tombola du néant. Schultz le chanteur de Parabellum est mort d’une embolie pulmonaire. Merde … lui qui avait un si grand coffre. Il va laisser un grand vide et pas uniquement physique, car il en imposait. Il fallait au moins ça pour repousser les hordes de sauvages que drainait le groupe. Les rockers ont du cœur, mais il est plus fragile que le commun des mortels. C’est le lourd tribut du Rock’And Roll. Mais Schultz est comme un chat, il a eu 9 vies.
Depuis ses débuts, il arpente toutes les scènes alternatives des 4 coins de la France. D’abord avec les Portes Mentaux, où il remplace un guitariste chilien excentrique, Sven Lava Pohlhammer. Rapidement l’orientation musicale du groupe ne correspond plus à Schultz et au bassiste, Roland « Chamallow ». Avec Géant-Vert futur porte plume chez Rock et Folk, ils montent en 84, les Parabellum, le plus punk des groupes de rock. Le Duo et le parolier seront ensuite rejoints par le batteur Cambouis, Stakhanoviste de la cause Rock, puis par Sven Lava Pohlhammer, l’ex-guitariste écarté des Portes Mentaux. Le premier mini-LP (Gratuit 2 morceaux en moins) est un classique du Punk Français. On y trouve les 2 titres qui feront la gloire de Parabellum, Cayenne et une reprise du Port d’Amsterdam. Le style est du rock’and roll sur-amphétaminé (voir le génial « La Bombe et Moa ») qui deviendra la marque de fabrique du groupe.
Les textes de Géant-Vert collent aussi parfaitement au groupe, oscillant entre nihilisme et humour noir. La Gouaille de Schultz et les clins d’œil réguliers vers les années 1900 forgeront durablement l’identité du groupe. Après l’iconoclaste, « Anarchie en Chiraquie » et l’excellent « 4 garçons dans le brouillard » et ses hilarantes notes de pochette : « Parabellum est au Rock’ n’Roll, ce qu’une braguette coincée est à une envie de pisser », Parabellum enregistre enfin son premier véritable album, l’album éponyme « Parabellum ». Le groupe a eu les moyens de ses ambitions et a même pu se payer des guitares et des amplis décents. L’album est un monument et à mon humble avis, l’un des meilleurs que le rock français ait connu. Le groupe est en symbiose, la production parfaite et les textes de Kick, ex chanteur du groupe Bordelais Strychnine frôlent la perfection. Enfin musicalement, le groupe a des ailes. Tour à tour, Punk, Rock flamboyant, folk et limite psychédélique sur l’instrumental « Quinto Centenario ». Les paroles sont toujours ancrées dans le registre social avec une large dose d’humour noir. Le disque s’adresse aux parias, aux fauchés et en toute logique, il ne se vend pas du tout. La suite de l’histoire est une course effrénée vers un succès qui ne viendra jamais. Le groupe se saborde après une tournée foireuse au pays de l’érable.
Schultz poursuit ses aventures musicales avec les Tontons flingueurs. Entre temps, il participe au premier et seul super groupe punk, los Carayos. Le groupe se forme autour de Manu Chao et de Schultz, qui seront rejoints par Alain Wampas, le frère de Manu, Tonio Chao et surtout François Hadji-Lazaro. Le groupe évolue dans une sphère folk/rhythm and blues. François amène sa touche « réalisme français », Manu sa patte latino festive et Schultz son rhythm and blues. On pourrait dire rétrospectivement que les Carayos sont la fusion du futur fond de commerce des principaux intéressés (je pense à la Mano Negra, Pigalle et La Clinik du Dr Schultz, le dernier groupe de Schultz). Le groupe n’aura jamais vraiment de succès malgré ses qualités certaines. Il s’agit plus d’un défouloir pour les soirs de relâche. De toute manière, Manu avec sa Mano Negra devient difficilement disponible. Puis un jour il doit faire un choix. Les Carayos sont mort.
En 1997, la demande est si forte que Parabellum se reforme pour un unique concert à Marmande. Le résultat est tel, que le groupe décide de reprendre la route, et entame son « Never Ending Tour », la tournée « Post Mortem ». Au fil des années Parabellum va sortir régulièrement de nouveaux disques qui sonneront toujours comme du Parabellum. Quelques fois, un peu heavy, c’est ce qui peut se passer quand 2 excellents guitaristes officient dans le même groupe, mais en tout cas toujours résolument Rock. En 2000, premier coup du sort, leur batteur Philippe Leffray meurt électrocuté. Puis c’est à Roland de tirer sa révérence en 2011. Avec la disparition de Schultz, c’est un nouveau pan de l’histoire du groupe qui s’efface.
Parallèlement, Schultz continuera toujours à jouer à droite et à gauche, comme avec la Clinik du Dr Schultz, une version électrique de ce qu’il faisait avec les Carayos. C’est le destin des Troubadours. Car c’est ça qu’il faut retenir. Schultz était un formidable guitariste qui avait un sens inné de la chanson. Et sa vie, son leitmotiv étaient de donner du plaisir à son public… et il était doué le bougre. Il avait du mal à quitter la scène quand il l’avait prise d’assaut et cela pour notre plus grand bonheur. En tout cas, merci ! Merci à toi d’avoir rendu supportable mes 18 ans, et j’espère que 400 putains à poil viendront crier très haut, « C’est le roi des Julots que l’on mène au tombeau ».
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Bientôt deux ans … Schultz , mon pote de jeunesse , né comme moi en Lorraine … Putain , qu’est-ce qu’on en a fait des conneries ensemble ! Hey Schultz , t’as même pas eu le temps de me faire la bise avant de partir … T’inquiète , on se retrouvera … Je t’aime fort mon ami , tu me manques … Caroline
on se souvient de cayenne, putain maintenant le 07/04/17 ou est vous tous, les groupes antifaf !!!
Exellente necro j avais quite’ les parrabelum pendant quelleque annees et quand je l ai appri ca m a fait mal au cul putain ca fait chier et du reste j en ai rien a foutre