Dark Dark Dark @ l’Antipode, Antipode, Antipode

Affiche Dark Dark Dark Antipode MJC by Delphine VauteDark Dark Dark reviennent à l’Antipode ce 27 novembre après un Instant Thé en 2010 durant lequel leur prestation avait littéralement envoûtée nos chroniqueurs. Il va donc sans dire qu’on attend la formation américaine avec impatience. Et on est loin d’être les seuls !

Orchestre de chambre indie, Dark Dark Dark s’est bien sûr fait remarquer par ici avec son second album Wild Go (Melodic Records, 2011 pour l’Europe) alors qu’il avait déjà un premier album The Snow Magic (2008) et trois eps dont le joliment nommé Bright Bright Bright (mars 2010) dans sa besace. La faute à un talent indéniable pour mêler les influences, qu’il s’agisse d’une folk plutôt minimaliste, de pop, d’americana ou de folklore des Balkans, sans oublier quelques incursions jazz tout en subtilité, et cela avec une classe insolente.

Emmené par Nona Marie Invie, sa chanteuse à la voix chaude qui vous file des frissons en deux acrobaties mélodiques, mais qui tâte aussi du piano et de l’accordéon, le sextuor est désormais devenu quintet, avec Marshall LaCount (banjo, clarinette, voix et également parolier), Walt McClements (piano, accordéon, trompette), Mark Trecka (batterie et autres percussions) et Adam Wozniak (basse).

Avec Who Needs who, sorti en début de mois, le groupe raconte l’histoire d’une séparation, avec toujours ce mélange d’influences savamment dosées. Pour exemple, déjà le premier morceau : après une intro piano-voix, suivie d’arrangements de trompette méditative et mélancolique, une petite incursion dans le folklore des Balkans réellement surprenante fait rebondir Who Needs Who de façon totalement inattendue. Ou encore : le piano jazz de It’s a secret qui se pare d’un pont à la clarinette, à la justesse inouïe et  grave. Plus loin, encore, quelques accents brass band se dissimulent sous un piano mélancolique sur la fin de  The Great Mistake. Et ce ne sont que quelques exemples de ce que peuvent être les arrangements de Dark Dark Dark, qui tout en ayant l’air de ne pas y toucher, se révèlent vertigineux de nuances et d’inventivité.

Certains critiques trouvent ce nouvel album plus lumineux. On craint que ce ne soit surtout pour des jeux de mots du type « bright, bright, bright » (Télérama), « clair, clair, clair » (les Inrocks), ou « belle, belle belle » (Claude François Magic), parce que pour notre part, on ne trouve pas ça vraiment joyeux. Certes, le disque ne donne pas envie de se pendre avec une corde de piano, ou de s’étouffer avec une anche de clarinette, mais bon, tout ça ne respire pas pour autant les festivités débridées. Néanmoins, on le reconnaît, la voix de Nona Marie Invie vous ferait prendre les vessies pour des lanternes, tant on s’y accroche, envoûté, par tant de justesse mélodique, de vibrato incandescent ou d’emballements déchirants.

En première partie, Love Like Birds devrait également ravir les aficionados de folk délicate et mélancolique. On doit avouer qu’on n’attendait pas beaucoup d’une énième chanteuse folk. Et pourtant, la demoiselle venue de Gand, a un petit quelque chose dans la voix, un grain qui vous accroche l’oreille. Elke De Mey a déjà sorti un premier ep à l’automne 2011, et après avoir assuré la première partie de Dark Dark Dark du côté de la Vieille Albion, retrouve le groupe américain sur sa tournée française et dans le nord. Les ambiances feutrées et tout en délicatesse de la jeune femme devraient préparer l’arrivée de Dark Dark Dark de belle manière.

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L’Antipode MJC présente Dark Dark Dark et Love Like Birds à l’Antipode (2 rue André Trasbot, Rennes) le mardi 27 novembre à 20h30.

Tarifs : Sortir ! : 4€ – Membres : 12 € – Location : 14€ – Sur Place : 16€

Plus d’1fos : le site de l’Antipode

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