Cultures Electroni[k] fête ses dix ans cette année avec une programmation très variée et plus qu’alléchante…

Jugez plutôt : vous pourrez entendre des concerts dans l’eau, ou bien dans le noir, aller voir un film dans un drive-in, danser lors de la soirée Clubbing ou jouer dans Play !, écouter des légumes (oui vous avez bien lu) ou des créations radiophoniques inédites, pénétrer dans la gare de Rennes fermée à 1h du matin ou bien arpenter des lieux insolites avec vos bambins, les écouteurs vissés sur les oreilles…

Et ce n’est qu’un petit florilège de ce que propose le festival car les manifestations proposées sont nombreuses et souvent atypiques. Ecouter et découvrir des propositions sonores et multimédia dans des lieux inhabituels pourrait en effet être l’un des credo des organisateurs du festival.

Petite présentation de la programmation qui mêle musiques, arts et technologies.

A l’honneur : Steve Reich et Herman Kolgen

En premier lieu, le collectif Electroni[k] a souhaité mettre à l’honneur deux artistes particuliers.

Steve Reich, tout d’abord, avec la présentation au Diapason de deux pièces essentielles du compositeur américain Different trains et City Life interprétées par l’Orchestre de Bretagne, dirigé par le jeune chef québecois Jean-Michaël Lavoie. Cette « Nuit américaine » permettra aussi de rencontrer le deuxième artiste mis à l’honneur durant ce festival : Herman Kolgen.

Peu connu du grand public, mais reconnu par le monde de l’art contemporain, Herman Kolgen est un artiste canadien qui mêle installations vidéo et sonores pour dire très vite.

Véritable coup de coeur du collectif Electroni[k], l’homme a d’abord accepté de travailler sur le projet Inject à la piscine Saint Georges (diffusion vidéo sur écran et diffusion sonore subaquatique).

Puis il a décidé d’intervenir sur deux autres projets : « La nuit américaine » et la création d’une carte postale sonore de la gare de Rennes (Different trains…) présentée en pleine nuit (1h et 2h du matin) dans la gare déserte : Geographic Words.

Electroni[k] aime les légumes : Vienna Vegetable Orchestra

Autre proposition atypique pendant ce festival : la rencontre avec les Autrichiens extraordinaires du Vienna Vegetable Orchestra. Pourquoi extraordinaires ? Et bien, parce qu’ils vont au marché le matin et qu’ils reviennent les paniers plein de légumes. Rien d’anormal jusque là, certes. Mais ensuite, ces Autrichiens déjantés s’emparent de leurs provisions pour en faire des instruments de musique ! Des carottes flûtes ou des courgettes taillées, sculptées, rognées, amplifiées vont servir d’instruments pour le concert du soir.

Mais c’est là où le Vienna Vegetable Orchestra dépasse amplement les simples blagues de potaches. Leurs créations musicales restent ambitieuses, naviguant entre expérimentations, classique et même house music. N’hésitez pas à regarder la vidéo pour en savoir plus, mis à part le gore de quelques situations (des carottes transpercées à la perceuse), elle donne un bel aperçu de ce que propose le Vienna Vegetable Orchestra.

Des créations spécifiques pour Electroni[k]

En plus de ces spectacles, plusieurs créations originales seront à l’honneur durant ce festival. Outre les résidences consacrées à la création de Métropole Electroni[k] (cartographie sonore de la Métropole rennaise avec Herman Kolgen, Jean-Philippe Renoult et Dinahbird cette année), on retrouvera la pièce Puzzle présentée plusieurs fois à l’opéra.

Dans le noir le plus complet, Boris Billier mettra en oeuvre un dispositif électro-acoustique diffusé par des hauts parleurs. Des objets sonores auront  été disposés parmi les membres du public. Ces objets sonores seront déclenchés à distance et manipulés par des processus mécaniques invisibles durant une cinquantaine de minutes.

Autre création du festival, la mise en place du projet de Jean Jullien et Niwoinwoin qui sera présenté à l’Antipode : Adventures in front of the TV. Mêlant dessins et musiques, ces aventures devraient retracer le parcours d’un personnage de série télévisé oublié qui se retrouve parachuté dans des émissions qui ne sont pas les siennes. Fort à parier que cette création devrait charmer aussi bien les adultes que les plus jeunes d’entre nous…

Familles Electroni[k]

Car c’est un fait notable, Electroni[k] s’adresse à tous les publics : adultes, jeunes, enfants, familles. Tous peuvent trouver des propositions culturelles adaptées à leurs envies. Ainsi, le concept Headphones se décline aussi bien pour les adultes (Heaphones sessions au Chantier avec Aymeric de Tapol, Essa.m, Iroskin, Wahn, Scouap et le V-Drips crew soit 4 univers musicaux diffusés dans une cinquantaine de casques en simultané dans un « espace visuel mix-media mêlant vidéo-mapping, sculpture et peinture en direct » ) que pour les familles avec une session Headphones Family.

Promenade auditive dans des lieux inhabituels (bureaux, magasins, appartements, lieux de vie…), enfants comme adultes sont invités à rencontrer trois univers musicaux différents (ceux de Bertùf, Julie Seillier et Aymeric de Tapol) le casque vissé sur les oreilles avec un niveau sonore adapté aux oreilles les plus fragiles.

Autre rendez-vous pour les plus jeunes et moins jeunes, les Wet Sounds de Joel Cahen qui se dérouleront à la piscine des Gayeulles. En maillot de bain, les oreilles immergées, vous pourrez découvrir les mix spécialement conçus pour cette diffusion assez peu usuelle. Réservés aux enfants l’après-midi, ces Wet Sounds seront aussi accessibles à un public plus noctambule dans le cadre de la nuit des 4 jeudis.

La soirée, euh pardon, l’après-midi de clôture, Familles Electroni[k], sera lui aussi recommandé aux familles avec la présence de l’Orchestre de Bretagne, d’Etienne Jaumet, du Prince Edmond et de David Lemoine (de Cheveu !). Concert picolo de l’Orchestre de Bretagne (Steve Reich), studio photos, ateliers de découvertes musicales, ré[k]réative party avec un dj set endiablé pour une boum familiale inédite, salles de jeux de vidéo et accueil spécifique des 3/6 ans seront à l’honneur pour cet après-midi festif à l’Antipode.

Durant tout le festival, beaucoup d’ateliers seront aussi proposés à destination de tous les publics : atelier soupes, légumes et herbes folles, atelier mémoire olfactive, ateliers autour du cinéma d’animation, ateliers autour du son (avec David Lemoine et Etienne Jaumet)… Bref, des propositions pour tous les goûts.

Cultures Electroni[k] sur le dancefloor

Si vous n’avez pas encore trouvé d’intérêt pour les propositions et rendez-vous évoqués les lignes précédentes, peut-être serez-vous plus attirés par la soirée Clubbing proposée à l’Ubu. Et il y aurait de quoi, étant donné que vous pourrez y entendre Superpitcher, artiste emblématique de Kompakt, pour un dj set mêlant house mélancolique et techno romantique et racée, les exigeants Bot’ox réunissant Cosmo Vitelli et Julien Briffaz (moitié de [t]ékël et fondateur d’Initial Cuts) pour un live entre éléctronique barrée et post-punk, ainsi que Logo, duo de Kitsuné et DyE, nouvelle signature de Tigersushi.

Les plus joueurs préfèreront peut-être la soirée Play ! avec Nat et Jojo, Le prince Edmond, Marklion, We are enfant terrible ou les Suédois de Slagsmalsklubben. Au programme, clubbing déjanté, salle de jeux vidéo, studio photos et bonne humeur devraient être au rendez-vous.

Drive-in

Pour les plus américanophiles et nostalgiques d’entre vous, n’hésitez pas à vous rendre au Drive-in sur le parking de Rennes 2 pour des projections de « courts métrages détraqués et de clips déjantés » en association avec Court Métrange. La bande-son sera diffusée en simultané sur les ondes de RCR. Vous y retrouverez peut-être l’ambiance de ces films américains pour teenagers, bien installé dans votre clio à défaut de chevrolet…

10 ans, ça se fête : Soirée Image et Son au Tambour

Pour les dix ans de Cultures Electroni[k], les organisateurs nous invitent à une soirée au Tambour, premier lieu de diffusion du festival, pour une soirée qui réussit à mêler intensément images et sons. Deux spectacles seront proposés :  Euphorie et Asyntome.

Le premier, Euphorie, mêlera les créations du collectif 1024 architecture et Exyzt (connus du public rennais pour sa création du « Cube » lors du set d’Etienne de Crécy aux Transmusicales) pour un spectacle entre théâtre contemporain et musiques électroniques. Le second, Asyntome, réunira les berlinois de Transforma (collectif qui a travaillé entre autres avec Chloé pour le live créé autour de son second album) et Yroyto pour des manipulations sonores et vidéo en direct.

En plus de tous ces spectacles, Cultures Electroni([k] donne un espace d’expositions à de multiples installations : Pierre Gordeeff proposera ses machines sonores au Jardin Moderne, les installations lumineuses et sonores de Tilman Kuntzel et le collectif R-ep.org, Licht/Klang seront visibles au Bon Accueil, le Collectif Théâtre Electronique mettra en scène ses créatures polymorphes Gramophonies au Grand Cordel. Autres parcours proposés, le travail sur l’absence de Baptiste Péron Renouer des liens usés à la Maison Internationale de Rennes, ainsi que les monographies de Pierre Vanni, auteur de l’affiche et du teaser du festival, dans l’exposition Ruines au Delkographic studio.

En bref et en résumé, Cultures Electroni[k] offre des propositions culturelles et des spectacles pour tous les goûts et tous les publics. Ce serait dommage de manquer le train…

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Cultures Electroni[k] – Rennes – du 6 au 17 octobre 2010

Retrouvez le programme complet, les tarifs et les lieux du festival ici