Après les résultats de la présidentielle et en attendant les législatives, cela bouge fort dans les Etats Majors des partis. Chacun doit assurer sa victoire, sa mutation ou sa survit. Assurément, le paysage politique français sortira fortement transformé de ces élections de l’année 2007. Les mouvements ne devraient d’ailleurs pas s’arrêter au soir du 17 juin, mais bien au contraire s’accélérer.
Mouvement Démocrateou Modem en abrégé. Au cours du Conseil National, le troisième homme de la présidentielle, fort de ses 7 millions d’électeurs, a eu un mot pour les députés ralliés à Nicolas Sarkozy :
vous n’avez le choix qu’entre céder ou résister et ma conviction profonde est que c’est plus facile de céder, mais c’est sans avenir. Il a ensuite dénoncé l’engagement de ces députés UDF sortant
à voter tous les budgets qui seront présentés à l’Assemblée Nationale et tous les budgets de la Sécurité Sociale qui seront présentés à l’Assemblée Nationale. Il a ensuite précisé que
L’UDF ne disparaît pas, elle décide, au contraire, de construire un mouvement plus large qu’elle, elle décide de se dépasser. Il a souligné à cette occasion le ralliement de Corinne Lepage (centre droit), Azouz Begag (ministre du gouvernement Villepin) et Jean-Luc Bennhamias (député des Verts au Parlement européen). L’objectif de ce nouveau parti est avant tout de s’affranchir de la tutelle des autres mouvements, comme l’a rappelé M. Bayrou
J’ai résisté hier, je résisterai aujourd’hui, je résisterai demain, parce que c’est de résistance que la France a besoin. Les prés adhésions afflueraient déjà, elles étaient au nombre de 30 000 ce week-end selon les responsables du Modem.
Le Parti socialiste n’est pas en reste. En effet, depuis dimanche s’est installé une course au leadership du PS. Ségolène Royal, dès son discours suivant les résultats a annoncé qu’elle souhaitait continuer le mouvement et la rénovation de la gauche. Pour cela deux options s’offrent à elle, être le leader de l’opposition à l’Assemblée Nationale ou prendre la tête du parti. Etant opposé au cumul des mandats, elle a annoncé la semaine passée ne pas se représenter à la députation dans sa circonscription des Deux Sèvres, enterrant la première solution. Il reste la deuxième… De son côté Dominique Strauss Kahn s’est lui aussi déclaré disponible
dès dimanche soir, pour mener à bien la rénovation du PS. Il avait alors en point de mire François Hollande et sa gestion du parti depuis 2002. Pour l’instant, la bataille des législatives devrait être mené de façon collégiale. Mais déjà on se demande qui prendra la tête du PS après le mois de juin, pour mener à bien la mue du parti.
L’UMP n’est pas épargné par les guerres intestines car la succession de Nicolas Sarkozy à sa tête est ouverte. Jean Claude Gaudin, le maire de Marseille devrait en assurer l’intérim, mais derrière lui de nombreux cadres de la droite comme Jean Pierre Raffarin ou Brice Hortefeux pourrait prendre la direction du parti. Cette place sera d’autant plus un enjeu que le gouvernement réduit pourrait ne pas contenter tout le monde. Les places devraient être chères, en particulier si certains postes sont réservés à la gauche et au centre, comme le ministère des affaires étrangères. Problème, le futur Président de la République ne souhaiterait pas que quelqu’un prenne sa suite mais plutôt une direction collégiale avec un secrétaire générale. Les différentes sensibilités accumulées avant et pendant la campagne, craignent déjà pour la prise en compte de leur existence. Les premiers éléments de réponse arriveront jeudi avec la composition du gouvernement.
Pour les autres partis, l’enjeu est avant tout la survit. C’est le cas notamment des Verts qui n’ont pas réussit à trouver d’accord avec le PS. L’avenir s’obscurcit donc pour le mouvement écologique qui souhaite maintenant reprendre son indépendance mais au risque d’être marginalisé. De son côté, le Parti Communiste négocie toujours avec les socialistes. L’enjeu pour le PC est de garder son groupe à l’Assemblée. Avec l’absence de score probant à la présidentielle, ce résultat est impératif pour le parti, qui pourrait bien ne pas se relever d’un nouvel échec.