Le tant attendu album des aventures acoustiques de Thomas Le Corre est enfin sorti ! Il s’appelle malicieusement Finished et il sort évidemment sur l’indispensable label rennais InMyBed. Invitation à faire vibrer vos cordes sensibles.
On connait d’abord Thomas Le Corre pour sa participation au somptueux duo/duel de guitares tortueuses et noisy qui est un des nombreux atouts de la musique des essentiels Møller Plesset. Parallèlement à ce travail de démolition/reconstruction à grands coups de six cordes, le bonhomme se livre également à de délicates explorations personnelles de sa collection de guitares plus ou moins bancales. On l’a ainsi vu, installé au ras du sol sur un minuscule siège en osier, explorer avec une tranquille dextérité le manche de ses instruments de toutes tailles sous les dessins projetés du dessinateur rennais Nylso. Nous avons depuis eu également le grand plaisir de suivre de très près ses voyages sur frettes sur les scènes les plus variées (dont un mémorable concert en appartement) où grâce aux malicieuses vidéos intitulées « Unfinished n°… » qu’il nous a régulièrement offertes.
Voici donc, qu’enfin, ces morceaux qui nous accompagnent depuis des années, en live ou sous forme de brouillons, sont finalement gravés sur un superbe vinyle confié aux bons soins du méticuleux label rennais InMyBed. Sous les hachures aériennes mais indociles du dessin d’Eve Le Trévédic, on retrouve ces douze titres dans toute la splendeur du son peaufiné par le talentueux Thomas Poli. La musique de Thomas Le Corre est délicate et tranquillement expérimentale. Ses arpèges tortueux, épurés et envoutants rappellent les sublimes explorations improvisées de Gastr Del Sol mais également le rapport malicieux aux musiques dites savantes d’un Pascal Comelade. Les titres des morceaux nous offrent d’ailleurs de savoureux clins d’œil en forme de grand écart entre Satie et la noise hardcore de Today is The Day. Disque immense et minuscule, Finished a le douloureux privilège de figer des morceaux qui vivaient jusque là une délicieuse dérive au fil des interprétations, des lieux dans lesquels ils étaient interprétés et de nos mémoires plus ou moins sélectives et défaillantes. L’album réussit pourtant l’exploit de conserver l’esprit de liberté et la poésie si particulière de la musique du bonhomme. Chapeau bas.
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