Il n’y a pas si longtemps encore, l’ex-première ministre Elisabeth Borne déclarait que le manque de personnel dans les hôpitaux était l’une des « urgences » du gouvernement. Et pour cause, l’ensemble des services de santé sont actuellement confrontés à une crise absolument sans précédent. À rennes aussi, et cela provoque parfois des histoires… cocasses.
En tant que représentant du personnel, et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, un infirmier titulaire employé par un grand centre hospitalier rennais est convoqué le 9 septembre 2021 à une réunion extraordinaire du CHSCT. Cette session a pour ambition d’évoquer le « manque d’effectifs récurrent des professionnels soignants au sein de l’établissement ». Mais voilà, sa direction lui refuse une autorisation spéciale d’absence pour y assister. La justification est sans appel ! La faute au sous-effectif !
En effet, l’infirmier apprend qu’il sera affecté ce jour-là dans un EHPAD afin d’assurer la continuité du service, du fait de l’absentéisme et du manque d’infirmières et d’infirmiers. Autrement dit, le centre hospitalier refuse à une personne de participer à un comité ayant pour objet le manque récurrent de professionnels soignants à cause du manque de professionnels soignants.
Cocasse, non ?
Après avoir constaté qu’une infirmière affectée à l’EHPAD était bien présente le 9 septembre 2021, le tribunal administratif de Rennes a jugé après l’audience du 22 décembre 2023 que le directeur du centre hospitalier avait commis une erreur en refusant l’autorisation spéciale d’absence, portant ainsi atteinte à la liberté syndicale.
Source : Tribunal administratif de Rennes – 4ème Chambre – 29 décembre 2023