Harpiste depuis l’âge de 15 ans, Cécile Corbel signe aujourd’hui la bande originale d’Arrietty, le monde des petits chapardeurs, nouveau film d’animation des studios japonais Ghibli, au cinéma depuis le 12 janvier. Cette musicienne nous prouve qu’elle a donc plus d’une corde à sa harpe…
Ses longs cheveux roux ondulés masquent son visage. Au troisième étage du Virgin Megastore de Rennes, les clients se sont rassemblés autour de la harpiste et de ses musiciens. En une demi heure, Cécile Corbel va envouter le public au son de son instrument. Gracieusement, ses mains effleurent les cordes pour produire des sons profondément celtiques. Les airs d’Arrietty claquent dans les rayons du magasin et enivrent les passants. Charmés par l’aura et la douceur de sa voix cristalline, les spectateurs sont ensorcelés. Pas un bruit.
Plus déroutant encore est le récit de sa rencontre, « digne des histoires de leurs films », avec les studios Ghibli. Depuis plus d’un an et demi, la harpiste travaille à la réalisation et à la promotion de ce conte de fée qu’elle n’aurait jamais imaginée vivre. « C’est une histoire un peu magique qui est due beaucoup au hasard et au coup du destin que la vie m’a joué », déclare-t-elle. Un hasard ? Pas tant que ça. En effet, la jeune femme a envoyé son dernier album, Sound book volume 2 à l’époque, aux studios en guise de remerciement. Un geste qu’elle qualifie « de geste de fan, un peu naïf ». Ce que le destin lui réserve alors, c’est que le cd tombe sur le bureau du producteur en chef qui, en l’écoutant, craque sur le talent de la petite française. Plus que française même, puisqu’elle est bretonne et que sa musique s’inspire des sonorités et de la culture celtique. Des influences qui feront la différence par la suite.
De la Bretagne au Japon
Nous sommes en mai 2009, à Paris. Cécile Corbel est sur un petit nuage. Le producteur en chef lui demande de composer une chanson pour le film, qui n’est alors qu’une ébauche. Le scénario, les premiers dessins et deux poèmes en mains, la jeune harpiste et son équipe doivent les mettre en musique. C’est de là que naitra Arrietty’s song, chanson du générique, interprétée en japonais et adaptée en français à l’occasion de la sortie du film dans l’Hexagone. « J’aimerais aussi leur proposer une version en breton », explique-t-elle en rigolant. Et pourquoi pas ? Le rêve ne s’arrêtant pas à une chanson, elle finit par en composer 27 et signe intégralement Karigurashi no Arrietty soundtrack. De nombreux séjours au Japon, de multiples concerts dans l’archipel nippon, et la voilà propulsée sur le devant de la scène « car la musique est très associée au film et, par conséquent, à sa promotion ».
Cécile Corbel en profite alors pour faire la promotion de sa terre natale, la Bretagne, à l’aide de l’association « Les Bretons au Japon ». Un sourire radieux aux lèvres, elle explique : « C’est dingue parce que j’ai eu l’occasion de faire beaucoup de voyages et partout où j’allais des Bretons y avaient créé une association ». Ainsi, la télévision japonaise est venue sur place « pour tout filmer de la Bretagne, en trois jours. Typique des Japonais (rires) ». Même si la harpe celtique existe au Japon, la musique bretonne est bien peu connue, voire carrément inconnue. « Ils ignoraient qu’une partie de la France gardait des influences celtes », précise-t-elle.
Une Arrietty celte
Ce sont donc des airs celtes qui accompagnent les aventures de la minuscule Arrietty, qui elle vit près de Tokyo, cachée « sous les herbes folles », comme le dit la chanson. Elle rêve de voir le monde en grand et malgré l’interdiction de ses parents de se révéler aux mondes des humains, la petite chapardeuse va tisser des liens très forts avec Sho, un petit garçon. Leurs émotions et leurs périples vont être rythmées par les musiques de Cécile Corbel qui donnent une intensité aux images animées. Cornemuses, violons irlandais, harpe, le monde celtique a fait son nid dans les studios Ghibli, qui ont fait appel à une étrangère pour la toute première fois. « Nous avons travaillé exactement comme nous l’avons fait pour nos précédents albums. Les mêmes sonorités celtique, les mêmes instruments celtiques et les même musiciens », précise cette amoureuse de la musique… celtique évidemment. Et cet amour lui vient de son enfance et de son adolescence. Son coupe de foudre pour la harpe lui permet de découvrir la culture celte et tout ce qu’elle englobe : Alan Stivell, la musique irlandaise, les contes… Et depuis ses 15 ans, cette idylle n’en finit pas.
Et ce n’est pas pour déplaire aux Japonais qui lui ont décerné récemment le disque d’or, faisant d’Arrietty la bande originale de l’année. Le conte de fée ne fait donc que commencer puisque ce joli cadeau lui ouvre bon nombre de portes : « Depuis, je reçois beaucoup plus de mails, de sollicitations et d’invitations à faire des concerts ». La jeune femme n’a pas peur des étiquettes et souhaite poursuivre sur sa lancée. Selon elle, « au Japon, je suis collée à l’image d’Arrietty mais en France, j’existais déjà modestement avant donc j’espère que cela va continuer ». Les mois qui viennent risquent d’être folklos. Entre sa tournée de promotion, son projet de terminer son nouvel album « mis entre parenthèse le temps de cette aventure » et les festivals d’été, le programme est chargé.
Signer la bande originale d’Arrietty (écrit par Hayao Miyasaki et réalisé par Hiromasa Yonebayash) permet alors au Japon de s’ouvrir sur le monde, et sur la France en particulier, qui compte parmi les meilleures audiences des studios Ghibli mais aussi à Cécile Corbel de s’offrir une véritable ascension vers le succès. Comme quoi, de la Bretagne au Japon, il n’y a qu’une harpe…
Elle est auteure de plusieurs albums et co-signe notamment en la bande originale du film du …… Elle decouvre la harpe celtique a l adolescence lors d un concert de la harpiste grecque au et suit ensuite des cours avec cette derniere . A 18 ans apres avoir obtenu un elle demenage a pour y suivre des etudes .