Pour notre nouvelle rubrique, c’est le groupe Rennais La Fab’ qui est mis à l’honneur. Précédemment, nous nous étions entretenus avec chacun des membres du groupe séparément. Maintenant c’est une interview commune que nous vous proposons pour clôturer ce premier focus consacré à toute l’histoire du hip-hop Rennais. Dans le futur, tous les articles s’articuleront autour de ce modèle. Nous en profitons pour encore remercier les bougs de la Fab’ pour leur confiance et leur totale implication dans cette première ébauche d’une rubrique qui s’annonce désormais comme incontournable sur notre site.

 

 

Alter1fo: Une petite présentation pour ceux qui ne vous connaîtraient  pas ?

La Fab’: La Fab’ est un groupe de rap rennais construit à partir de l’amour de son prochain, un goût pour le gros son et les grosses soirées.

Dans un premier temps comment vous êtes-vous rencontrés et à quel moment avez-vous décidé de monter ce groupe ?

On s’est rencontré chez Dj Kopt dans les années 2007-2008. On faisait de la musique chacun de notre côté avec nos groupes respectifs. Le feeling entre nous, ainsi que l’éclatement de nos formations nous ont rapprochés. Il paraissait évident de passer à la vitesse supérieure (#nohomo). On avait collaboré sur un titre : «  le revers de la médaille » pour une compilation de Rain City initiée par Mekah. Les bons retours et l’envie de continuer dans cette voie nous ont poussé à bosser sur un premier album. Tu connais la suite…

Qu’essayez-vous d’apporter avec votre musique ?

Un style à nous… On n’est pas militants ni superficiels. Certains titres peuvent évoquer des sujets sérieux, des angoisses, quand d’autres parlent juste de nos travers ou de nos délires. Tout le monde peut se reconnaître dans ce que l’on fait.  Le but premier c’est de faire bouger les têtes, les boules et les boobs.

Comment travaillez-vous les morceaux ? Chacun de son côté, ensemble, par studio interposé ?

Jamais de studio interposé. C’est important d’être ensemble en studio afin de dire ce qui va ou ce qui ne va pas. Pour l’écriture, c’est quand on a validé un beat, le premier qui a une idée intéressante, un thème, quelques lignes, la soumet à l’autre et ensuite on avise. Chacun peut écrire de son côté mais on se concerte toujours pour finaliser le morceau.

Quel est le projet dont vous êtes le plus fier ?

Le live de Pink Floyd – The Wall, bien qu’aucun de nous n’y a participé. (rires)

Sans rire, chaque projet a sa particularité musicale : sur «Crash Test» on est fier car c’est un 20 titres qu’on a bossé avec nos faibles moyens et c’était également notre première signature sous le nom de La Fab’ [anciennement La Fabrique NDLR]. Pour «Déviance(s)», on en tire une fierté car on a réussi à amorcer un tournant musical important sans se perdre et on a commencé à prendre beaucoup plus de plaisir et à travailler d’une façon bien plus efficace. Et puis «ALIEN» qui arrive sous peu, c’est la confirmation de nos styles.

Accordez-vous de l’importance aux visuels dans votre démarche artistique ?

Oui. De plus en plus. Les covers de chacun de nos projets (en groupe ou en solo) sont faites par un bon ami à nous qui bosse dans ce domaine. Il arrive à créer des visuels sur certaines de nos idées tordues !

Les clips sont importants aussi, mais pour avoir quelque chose d’original et de bien travaillé, cela a un coût. On essaie de faire au mieux, avec l’appui de quelques potes qui se débrouillent vraiment bien là dedans.

C’est important et on pense qu’à cette époque, on n’a clairement pas le choix. Il faut une présence régulière et quelques bons visuels pour ne pas tomber dans l’oubli.

Quel sont vos futurs projets à venir ?

Brother Jorge veut monter un food truck avec les produits les moins biologiques de l’histoire… Al Bundy veut monter une affaire hôtelière avec Dodo la Saumure… De vrais projets complètement réalisables !

Plus sérieusement, après avoir passé un peu de temps à travailler sur la sortie de notre tape « ALIEN », on a déjà d’autres choses sur le feu : Bro’J travaille sur un EP solo qui sortira en 2018. La Fab’ bosse également sur un autre EP produit entièrement par Foch… Bref on ne dort pas, et des morceaux sont déjà en construction !

Qu’a changé l’émergence des réseaux sociaux pour vous car Rennes est plus considérée comme une ville rock et nous savons qu’il est difficile de rayonner quand on n’habite pas sur Paris dans ce rap jeu ?

Beaucoup de bons MC’s ayant eu de la visibilité sur les dernières années ne sont pas parisiens. Tu peux prendre les exemples de Bruxelles, de Genève pour les villes francophones étrangères… Mais aussi de Montpellier, Perpignan, etc. Internet fait qu’on se fout un peu de la provenance, tant que le son est cool. Les réseaux permettent de partager plus facilement sa musique, puis de communiquer d’avantage avec les autres. C’est aussi un premier moyen de se faire sa pub gratuitement…

Quelles sont vos attaches avec la ville de Rennes et comment trouvez-vous l’évolution de la scène locale actuelle depuis vos débuts ?

On le dit dans nos interviews individuelles respectives : Rennes c’est la maison !! Il y a une scène riche et intéressante, sur plusieurs générations et dans plusieurs styles ! La scène hip-hop de cette ville mérite plus d’attention.

Trouvez-vous que la ville de Rennes supporte assez ses artistes ?

Absolument pas… Le rap n’est pas assez pris au sérieux. Certains artistes peuvent avoir un peu de chance et bénéficier d’un accompagnement mais vu le nombre de talents dans cette ville, c’est largement insuffisant.

On entend souvent dire que le public rennais est un des plus chauds de France aussi bien en terme d’énergie que de difficultés à convaincre. Quel est votre avis sur le sujet ?

Tu n’as pas tort. Le public rennais est ultra chaud quand il est bourré et/ou sous autres substances (Rires)… On pense que tant qu’il y a une bonne énergie et du bon son, le public se laissera porter.

Vos principales influences ?

Martin Scorcese et toute son œuvre (ainsi que la clique De Niro, Pesci, Pacino etc.), et plus largement beaucoup de cinéma.

Beaucoup de musique : ce serait bien trop long de lister tout ça…

Et pour finir, Gérard Jugnot ! Ou pas…

La question que vous aimeriez que l’on vous pose et y répondre ?

Question : « Que pensez-vous du conflit israélo-palestinien ? »

Réponse : « Calmez-vous, mangez des donuts et écoutez La Fabzer »

Le mot de la fin ?

Shoot out à tous les potos qui soutiennent, ceux avec qui on a bossé et ceux avec qui ça viendra ! On fait ça par plaisir, pas le temps de se prendre au sérieux! Big up à vous pour cette belle initiative, et longue vie au hip-hop, sous toutes ses formes !

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Pour continuer de découvrir l’univers artistique du groupe La Fab’ nous mettons ci-dessous des liens vers leurs réseaux

Bandcamp de La Fab’: Ici
Soundcloud de La Fab’ :Ici
Youtube de la Fab’: Ici

Vous pouvez trouver tout notre dossier sur le hip-hop Rennais = > Ici

De plus, vous trouverez ci-dessous notre carte interactive regroupant tous les artistes par quartier, ainsi qu’une fiche présentation de chacun d’eux et les liens vers leur article respectif :

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