Cartographie du Hip-Hop Rennais – Rekta

Placer le hip-hop Rennais sur une carte, donner la parole, petit à petit, à tous ses acteurs, rookies, vétérans, old timer ou jeunes pousses, qu’ils officient en tant que Djs, beatmakers, Mc’s, en groupes, comme beatboxers, réalisateurs, photographes ou clippeurs, et on en passe, qu’ils soient actifs aujourd’hui ou qu’ils l’aient été par le passé, tous contribuent à faire de la scène hip-hop rennaise un vivier foisonnant et bien souvent passionnant. Ce dossier, évolutif, leur est consacré.

(crédit visuel Marion Lépée)

Peut-être pas le rappeur rennais le plus connu dans nos contrées, Rekta est sans nul doute le plus connu à l’international. Véritable globe-trotter il a écumé un paquet de pays mais c’est aux États-Unis qu’il brille le plus et plus particulièrement dans le fameux quartier de Compton à Los Angeles. Il a notamment collaboré avec Lil Eazy E, Big Tray Dee, de grands noms de la West Coast américaine. Rencontre avec un des membres les plus influents du rap jeux rennais. Nous reviendrons avec lui sur son parcours ainsi que sur sa vision de la capitale bretonne aussi bien en termes de musique que d’évolution de la scène locale !

Fiche de présentation

Origine : France
Lieux de résidence: Paris / Los Angeles
Blaze/pseudo/nom: Rekta
Crew: La Niche
Année d’activité: 2005
Genre musical: Rap / G-Funk
Nombre d’album ou projets: 9
Projets majeurs de ta carrière: « La Niche » / « Rennes City » / « HUSTLE Life »

 

Alter1fo : Salut Rekta peux-tu te présenter en quelques ligne pour ceux qui ne te connaissent pas !

Rekta : Salut poto ! Rekta 30 ans, 13 ans que je rap. J’ai commencé petit, sous l’influence de mes frères qui m’ont bercé avec toute la culture afro-américaine. Que ce soit des films classiques de l’époque (Boyz N The Hood, Menace 2 Society, Friday, New Jack City…), les classiques Soul, Funk, P-Funk, New Jack et beaucoup de sons west-coast depuis le début des 90’s. Car il faut savoir qu’à la maison c’était déjà la Californie (rires). Du coup, naturellement jJ’ai commencé à gratter mes premiers textes une dizaine d’années plus tard avec cette même influence californienne.

Tu es un membre influent de la scène rennaise. Comment vois-tu ta place dans ce rap jeu rennais ?

A vrai dire je ne me vois plus dans ce « rap jeu » depuis des années déjà. Je suis quelqu’un d’ambitieux. À mes débuts je me comparais beaucoup avec les autres Mc’s de la scène locale. Puis très vite, après mes différentes collaborations avec des Mc’s tels que Kamelancien, LIM, Lacrim, Sofiane etc. j’ai acquis une certaine fan base. Ce qui fait que tu commences à ouvrir ta vision sur un mouvement national ! Puis aujourd’hui au monde entier, de par mes collaborations avec des artistes de renommée internationale. Je prends en compte que des gens me suivent aux 4 coins du monde, à l’affût de la moindre connexion avec un de leurs artistes californiens favoris. Mais je n’oublie pas d’où je viens et j’essaye de temps en temps de jeter une oreille sur ce qui se fait à Rennes.


Comparé à ton activisme dans le rap, tu n’es pas assez reconnu par le grand public rennais à notre avis. Comment vis-tu ce manque de reconnaissance par rapport à ton parcours ? D’où penses-tu que vient ce manque de visibilité sur Rennes ?

Les gens de ma génération me connaissent, les plus anciens aussi. Il faut savoir que cela fait maintenant 12 ans que je ne vis plus à Rennes. Je reviens uniquement voir mes parents et mes amis. De plus, le créneau musical actuel que j’utilise va à contre-courant avec ce qui se fait actuellement. Un créneau que les plus jeunes ne peuvent pas comprendre en partant du principe que beaucoup ont une culture musicale proche du néant. Les plus jeunes ne vont me connaître que grâce à mes sons avec Lacrim, Sofiane ou bien sur les mixtapes de Dj Hamida (rires). Je travaille actuellement sur un projet bien plus ouvert avec des sonorités « actuelles » tout en gardant cette touche « west » pour faire le lien entre les plus anciens et les plus jeunes.

Tu as beaucoup voyagé. Plus particulièrement à Los Angeles où tu fais des allers-retours réguliers. Peux-tu nous parler de cet aspect de ta carrière ?

Je suis parti là-bas sur un délire. Puis j’ai réellement été piqué. Climat, codes, mentalités, mode de vie. Je suis fait pour la cité des anges.

Comment arrives-tu à connecter autant de gens sur place ?

L.A. bas j’ai été reçu en 1er lieu par l’un des gangsters les plus influents du gang des Crips, Big Tray Deee (membre du groupe Tha Eastsidaz composé de Snoop Dogg, Tray Deee, Goldie Loc). C’est lui qui m’a appris à protéger mon dos là-bas et qui m’a donné toute crédibilité. Il m’a mis le pied à l’étrier en me présentant à Xzibit, Tha Dogg Pound, Rbx etc. Ce qui m’a donné beaucoup de force. Rares sont les artistes qui ne répondent pas présent quand Tray Deee les appels.

Quelle importance accordes-tu au visuel dans ton travail car depuis un certain temps les clips et l’image représentent une grosse partie du travail pour avoir de la visibilité ?

Je mise beaucoup sur le visuel. J’ai une WebTV sur ma chaîne Youtube qui en est déjà à la saison 3. Et j’essaye de clipper un maximum de morceaux. Ma chaîne YouTube totalise plus d’un million de vues. Ma force c’est surtout mes clips que me réalise Karim Yatrib.

Quel est le titre ou la collaboration dont tu es le plus fier ?

Mon 1er clip à Long Beach avec Tray Deee & Smokey Lane « Hard On A hoe ». Fruit de mon 1er voyage en Californie. Tourné au World Famous VIP dans le Eastside de Long Beach. Exactement là ou Snoop Dogg avait tourné son 1er classique « Whats M’y Name ».

Vis-tu de ta musique vue la conjoncture actuelle ?

Non ! Mais j’en tire quelques bénéfices. Je suis quelqu’un qui aime ne manquer de rien et plutôt dépensier. Donc à moins de faire un disque de platine en indé, je ne vivrai jamais du rap.

Comme Mekah avec la compilation « Rain-City » tu as toi aussi sorti (en 2017) un projet couvrant une bonne partie de la scène rennaise. Quand et comment as-tu eu l’idée de réaliser cette compilation « Rennes City » ?

Yes ! Je voulais faire un truc officiel qui réunissait uniquement des Mc’s actifs rennais et connus des Rennais. Le projet a été distribué dans toutes les Fnacs de France. Pour moi cela n’a rien à voir avec les projets faits auparavant visant à réunir la scène rennaise. Il n y a que des morceaux enregistrés exclusivement pour ce projet. Pas de morceaux récupérés à droite et à gauche. On y retrouve toutes les générations, tous les quartiers de la ville et des univers différents. Zéro copinage ! Je n’ai gardé que les morceaux qui frappent le plus. Les gars ont fait le job ! Je suis fier de ce projet. En l’espace de 4 mois « Rennes City » était plié.

Quelles sont tes attaches avec la ville de Rennes et comment trouves-tu l’évolution de la scène locale actuelle depuis tes débuts ?

Ma famille, mes amies… Ville de cœur. La scène locale est active malgré le manque de structures (studios, ingés etc.) Il y a du bon et du moins bon. Des gars qui innovent et d’autres qui font du copié coller ! Comme partout finalement. Mais je suis, dans l’ensemble, fier de la diversité du rap rennais.

La question que tu aimerais que l’on te pose ? (et y répondre).

Quels sont les artistes rennais présents sur ma mixtape « Boyz N The Hood » qui sortira au printemps prochain ?

Abd, Kenyon, Ktastrof, Mowdee.

Le mot de la fin ?

Le positif attire le positif, continuez de soutenir et de croire au rap de votre ville. La scène locale n’a rien à envier aux autres villes. Restez vous-même et continuez de frapper ça fort.

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