Bouillants #6 : Allons jouer à la laiterie

Après une édition 2013 riche et foisonnante qui nous avait plongés dans les vertigineux tourbillons du temps, la 6ème session du festival des arts numériques les Bouillants sera ludique et intime, avec comme double thématique enchevêtrée : Je[u]. Petit aperçu de ce qui vous attendra du 6 avril au 1er juin 2014 sur l’épatant site principal du festival : l’ancienne laiterie des Bouillants à Vern-sur-Seiche.

bouillants bandoC’est désormais devenu un de nos rituels bien ancrés. Chaque année, la découverte de ce que l’équipe des Bouillants nous a préparé sur le lieu central de leur dispositif, l’ancienne laiterie réhabilitée qui donne son nom au festival, est un réel plaisir. Situé à une dizaine de minutes à peine, au Sud de Rennes, le bâtiment caché derrière une bordée d’arbres ne paye pas de mine au premier abord. Ce n’est que quand vous commencez à parcourir ce joyeux labyrinthe de plus de 1200 m2, sur plusieurs niveaux, que vous réaliserez le plein potentiel de l’endroit. D’autant qu’au fil des ans, l’équipe maîtrise de mieux en mieux les milles possibilités du lieu.
Le double thème entremêlé de cette nouvelle édition : Je[u] raisonne de préoccupations très actuelles. Des selfy, aux consoles de toutes formes prenant une place de plus en plus grande dans notre quotidien, le jeu et l’intime s’entremêlent souvent et s’entrechoquent parfois. Autour de ces questions hautement contemporaines, le festival a réuni une sélection internationale d’une quinzaine d’œuvres. Nous vous proposons un panorama rapide de ce qui vous attend là-bas, tout en essayant de vous gâcher le moins possible le plaisir de la découverte.

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Nous retrouverons avec un plaisir inquiet, le duo allemand Volker Morawe & Tilman Reiff alias //////////fur//// art entertainment interfaces. Ces facétieux teutons nous avait permis l’année dernier d’entrer dans Facebox, le plus petit réseau social du monde. Soit deux moniteurs collés face à face, parodiant avec une malice féroce la plus connue de nos machines à lien. Leur terrible borne d’arcade sado-maso Painstation , qui nous avait laissé autant de bons souvenirs que des marques sur la main, fera son retour et vous permettra de tester les limites de votre envie de gagner. Leur installation Golden Calf sera également présente. Ce veau d’or oscillant dangereusement, vous permettra de vous transformer en trader/adorateur vénérant les marchés financiers et leurs courbes délirantes.

Le site de Vern vous permettra également de naviguer dans des flots d’images de façons très originales. Le VidéoPuncher 1.3 du français Adelin Schweitzer, sélectionnera en fonction de la puissance de votre direct du droit, des vidéos extraites de l’infini foisonnement pas toujours très ragoutant du web : Attention œuvre réservée à un public averti !

L’autrichien Julian Palacz vous proposera lui avec Algorithmic search for love, un surprenant moteur de recherche dont vos mots clés se traduiront en un montage vertigineux d’extraits de nombreux films. Cet impressionnant kaléidoscope cinéphile vous fera sans doute porter un regard inattendu et vertigineux sur vos propres propositions.

Autre proposition qui excite diablement notre imaginaire, la série de vidéo Entre deux de Donald Abad & Cyriac Allard suit en plan séquence deux hommes vêtus de blanc perdus en pleine nature et se livrant à d’étranges et fascinant duels ou duos. Ce très poétique terrain de jeu évoque aussi bien la solidarité que l’affrontement et pose la question de la place de nos actions dans la nature.

Nous brulons également d’impatience de trouver notre place dans Ideogenetic Machine, la splendide Bande Dessinée interactive imaginée par la néo-zélandaise Nova Jiang. Beauté des graphismes épurés, richesse des possibilités interactives, l’installation promet de superbes moments de jeu poétique.

Le jeu vidéo sera évidemment présent en force sauf que ce loisir sera bien sûr déstructuré et détourné à souhait. Vous pourrez ainsi assister à l’étrange ballet fantomatique du joystick du Ghostpad d’Antonin Fourneau, vous époumoner sur le karaoké révolté Revolustar de Gaspard & Sandra Bébié-Valérian, participer à l’autodestruction de l’acidulé casse brique Hommage à New York de Florent Deloison, assister à la spectaculaire évasion panoramique d’un personnage vidéoludique conçu par le japonais Jun Fujiki dans Game Border, assouvir votre soif d’espace vital du bout des doigts avec Finger battle de l’américain Rafaël Rozendaal ou carrément vous retrouver projeté dans la peau d’un tueur de la mafia avec Tempo Scaduto de Vincent Ciciliato.

L’association Mille au Carré proposera elle un triptyque autour du mythique Final Fantasy 7. Ce jeu vidéo d’aventure sorti à la fin des années 90 a marqué au fer rouge l’imaginaire de tous les gamers ayant exploré son univers baroque et foisonnant. Alexandre Berthaud, Susan Rescan-Garcin et Tony Vanpoucke, trois membres de l’association et étudiants en arts et technologies numériques à l’université Rennes 2, se sont réunis pour concevoir trois installations revisitant ce jeu. Gaïa, a view from space vous permet d’explorer le monde de Final fantasy, y compris dans ses zones d’ombres, Not a Fantasy projette avec humour les règles du jeu dans notre monde réel, enfin Wide-Pad est un instrument de musique détournant les effets sonores du jeu et prenant la forme d’une manette géante à utiliser seul ou même à plusieurs.

Le jeu se prolongera également sur le site des Bouillants où vous pourrez jouer au très troublant Vigilance 1.0 de Martin Le Chevallier. Devant un damier 4×4 d’écrans vidéos scrutant une isométrique ville acidulée, vous devez repérer les comportements malveillants et les dénoncer pour gagner des points. Tentez l’expérience, elle ne vous laissera sûrement pas indifférent.
Moins éprouvant, Planète 7 est un jeu conçu par sept enfants avec l’aide de Arnaud Pérennès lors de l’atelier de création Bouillants : « Jeu crée un je ↔ Je crée un jeu » en partenariat avec la MJC Bréquigny à Rennes et la DRAC Bretagne. Sept univers au doux psychédélisme enfantin, sept personnalités à découvrir.

Dernière proposition à ne pas louper, il y aura également l’extraordinaire Fort McMoney du franco-canadien David Dufresne. Déjà connu pour son impressionnant web documentaire Prison Valley, le monsieur a poussé l’interaction encore plus loin avec cette terrifiante plongée dans Fort McMurray, une ville touchée par une folie économique, où se joue actuellement une partie du sort énergétique de la planète et dont vous contrôlez l’avenir. Là encore, vous ne sortirez pas indemne de ce jeu.

Et tout ça n’est que le début. On vous parle prochainement des autres voyages du festival des Bouillants mais en attendant n’hésitez à écouter votre curiosité et à foncer sur le site des Bouillants, vous y serez surpris, intrigué, secoué, perturbé, interrogé… mais le jeu en vaudra la chandelle.

Du 6 avril au 1er juin 2014
Du mardi au vendredi : 10h00-18h00
Week-ends, jours fériés & vacances scolaires : 14h00-18h00

ENTRÉE GRATUITE

Le site est accessible par le métro, terminus La Poterie puis bus n° 59 (arrêt Solidor), 73 ou 75 (arrêt La Poste).

Visite accompagnée sur réservation au 09 64 06 19 83 ou mediation@lemilieu.fr
Visite commentée tous les mercredis, samedis et dimanches à 16h00.
La visite du mercredi s’adresse au jeune public.
La visite du samedi et du dimanche s’adresse à tous les publics.
Visite accompagnée sur réservation au 09 64 06 19 83 ou mediation@lemilieu.fr

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2 commentaires sur “Bouillants #6 : Allons jouer à la laiterie

  1. Ghild

    Petite rectification, Nova Jiang est une madame. Sinon mille mercis pour cet article qui donne diablement envie!

  2. Mr.B.

    De rien. Je rectifie illico et merci de votre vigilance.

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