Avis d’incendie aujourd’hui place des Lices: de l’aveu de Joey Ramone lui-même, c’est « une boule de feu Punk indienne » qui débarque aux Tombées de la Nuit, sous le crachin. Activistes de la cause indienne Navajo, résistants de tous les combats environnementaux outre-atlantique, la famille Benally poursuit sa croisade pour la reconnaissance, armés de chants et danses sacrées navajo, et de la puissance de leur trio… Punk.

Chants de route en langue navajo, verbe haut, une poignée d’albums et collaborations, la famille Benally, a.k.a. Blackfire débarque à Rennes pour deux performances sur les lices aujourd’hui.

Deux facettes de leur personnalité artstique, à priori peu concordantes: danses Navajo sur la place à 14h (gratuit), concert du trio punk à 21h (gratuit aussi). Du Punk navajo, vous en avez déja écouté? si l’on ajoute le combat politique à leurs compositions tirées de leur album « Silence is a Weapon » , ça devrait détonner. Le silence comme arme, donc? « il y a plusieurs sens dans ce titre, explique Klee, le guitariste de la fratrie.D’abord, il y a la référence à Leonard Peltier, prisonnier politique amérindien et auteur du poème qui nous a inspiré cette chanson, qui résiste en prison depuis plusieurs années. Et puis le silence évoque aussi la désobéissance civile comme moyen de résistance« .

Des combats politiques, l’opposition aux projets destructeurs de l’environnement et des sites sacrés navajo par l’administration Bush, Blackfire en mène depuis 1989 sur les routes américaines et européennes. La dernière en date? La longue marche, que nous supportons, d’Alcatraz à Washington DC, soit 8000 km, qui arrivera le 7 juillet prochain et portera le message de milliers d’amérindiens défendant leurs droits .

A la fois gardiens de la mémoire navajo (« nos premières influences musicales restent les chants de veillées, les chants traditionnels navajo écoutées auprès de notre père« ), activistes politiques et musiciens punk, la famille dansera cet après-midi puis portera son message délivré à grand renfort d’effluves ramonnesques ce soir place des lices, comme ils l’avaient fait au festival dans le désert l’année dernière auprès de Robert Plant et Tinariwen, auxquels on pourra les comparer facilement.