Bachar Mar-Khalifé @ l’Antipode MJC, la promesse de l’horizon retrouvé

Bachar Mar-Khalifé Dream Koala @ l'Antipode par PlasticbionicSûrement l’une des plus belles programmations de ce premier trimestre à l’Antipode 2016 ce samedi 30 janvier avec les concerts de Bachar Mar-Khalifé et Dream Koala. Présentation.

On se souvient d’avoir découvert Bachar Mar-Khalifé grâce à l’équipe de l’association Electroni[k] qui l’avait programmé un Premier Dimanche aux Champs Libres la veille de la sortie de son second album Who’s gonna get the ball from behind the wall of the garden today? (Infiné, 2013). Sur la scène de la salle de conférence, Bachar Mar-Khalifé s’était présenté seul face à quelques instruments, un piano à queue, de petites percussions, des pédales de boucles et un synthétiseur, et était sans peine parvenu à captiver un auditoire rapidement sous le charme de cette musique se jouant des frontières et des genres.

Piano au rôle tout autant mélodique que rythmique (les mélodies se transformaient souvent en patterns rythmiques plusieurs fois répétés), parfois mêlé à des boucles créées in situ à l’aide de percussions (claves, tambourin, sorte de crotales géantes ou baguette de batterie frappée sur le corps du piano) à la pulsation énergique, voire dancefloor, la musique de Bachar Mar-Khalifé offrait tout en même temps une réelle perméabilité aux influences plus orientales. Et ce, pas seulement du fait de la langue chantée (arabe, kurde), mais également par des chassés-croisés rythmiques ou harmonies particulièrement savoureux. Sans oublier le talent ineffable du musicien d’origine libanaise pour jouer sur la lenteur et les silences essentiels aux résonances de sa musique.

Pour ce troisième album Ya Balad (octobre 2015, Infiné toujours) -dont l’instrumentation s’oriente autour du piano, d’un clavecin (accordé aux quarts de tons, pour leurs sonorités orientales), de percussions, batterie, synthétiseurs, mélodica ou flûte nay- et la tournée qui le défend, Bachar Mar-Khalifé abandonne la formule solo et choisit de venir sur scène en trio piano-basse-batterie. Si ce qu’on a pu en lire et en voir se confirme, ses prestations y gagnent encore en relief et en nuances et se révèlent de plus en plus hypnotiques, se permettant même d’aller jusqu’à la danse (voire la transe).

Bachar Mar Khalifé par Caro alter1fo.com

Ce troisième album, Ya Balad (ô pays), cheminant entre nostalgie, déchirement et espace poétique ouverts par l’exil, entremêle ainsi les souvenirs d’un pays fantasmé que le musicien aura dû quitter à 6 ans et la cassure inhérente à cet exil. Mais comme pour s’affranchir à jamais des « des frontières remplaçant l’horizon » de son pays natal, Bachar Mar-Khalifé métisse et mélange les genres, du jazz à la musique orientale, de l’électro au tout acoustique, passant de l’émotion feutrée aux transes, de la comptine libanaise traditionnelle à une berceuse bretonne de Théodore Botrel. Pour parvenir au final à une densité émotionnelle bien souvent bouleversante. On vous le dit comme ça, mais on risque de se prendre une belle claque samedi.

Dream Koala par Damien Krisl

Le même soir, le franco-brésilien Yndi Ferreira aka Dream Koala proposera ses compositions feutrées et oniriques, dont les titres (on imagine) de son dernier ep Exodus. Après sa prestation aux TransMusicales avec Code et Superpoze mêlant électronique, guitare, voix et musique orchestrale, Dream Koala viendra faire vibrer ses machines, sa guitare (plutôt shoegaze) et sa voix tout en apesanteur en solo pour le public de l’Antipode.


L’ Antipode MJC présente Dream Koala et Bachar Mar-Khalifé en concert samedi 30 janvier à partir de 20h à l’Antipode MJC (2, rue André Trasbot – Rennes)

Tarifs  – Sortir ! : 5 € / Membres ADMIT : 13 € / Prévente : 15 € /  Sur Place : 18 €

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