[2022] Des bouqu’1 sous le sap1 #3 : Pourquoi faut-il lire le comics Sandman ?

Marre de l’esprit de Noël ? Marre des infos cataclysmiques ? Marre du ballon rond qui pue l’exploitation ? ça tombe bien, nous aussi ! Bienvenue dans notre 5è calendrier de l’Avent Altérophile, dont on espère qu’il sera original et divertissant ! Tous les jours (ou presque) jusqu’au 24 décembre, une idée de truc en papier à mettre sous le sapin. Bon pour l’âme, bon pour nos petits libraires-amis, bon pour nos papetiers-amis, bon pour nos neurones. Sans prétention aucune, des coups de cœur qu’on a envie de partager, pas forcément des nouveautés, pas forcément des trucs inouïs. Juste des morceaux de papier, souvent imprimés, en format origami, d’une épaisseur à glisser dans les poches ou de gros pavés pour caler le sapin, qui nous ont émus, interpellés, questionnés, emballés ou intrigués… Et qu’on a envie de vous faire (re) découvrir. Ouvrez donc les pages jour après jour…

La première saison de Sandman est un des grands succès de l’année pour la plateforme de streaming dont on n’a peu envie de faire la promotion dans nos colonnes. Grâce au contrôle vigilant de son scénariste et créateur principal Neil Gaiman (avec l’aide de David S. Goyer) ce passage à l’écran d’une BD essentielle dans la production américaine de la fin du XXème est une étonnante réussite là où de nombreux autres comics n’ont eu droit qu’à de bien piteuses transcriptions., Malgré ces indéniables qualités, nous invitons toutes celles et ceux qui l’ont apprécié (et les autres) à vous plonger dans les pages à l’origine de ce récit. On vous explique pourquoi.

A la fin des années 80, l’éditeur américain DC comics décident de faire appel à la très dynamique scène anglaise d’auteurs pour redynamiser et moderniser ces séries. Le succès de la brillante reprise de Swamp Thing par Alan Moore va mener à la création en 1993 du label Vertigo dans lequel va se rassembler une impressionnante pléiade de talentueux auteurs d’outre-manche. Dirigé avec un flair remarquable par Karen Berger, la collection va regrouper une foule de séries dont les auteurs sont les propriétaires (!) et où ils vont pouvoir laisser court à leur imagination fertile sans les censures et les limites éditoriales habituelles aux série de super-héros. Le label va en effet aborder les genres les plus variés, en reprenant parfois des personnages connus, mais surtout en poussant le format comics dans ses retranchements.
C’est dans cette collection que les plus de 2000 pages de The Sandman vont paraitre de 1989 à 1996 au fil de 75 comics de 24 pages. Créé au départ par Neil Gaiman et Sam Kieth. La série va accueillir une foule de dessinateurs avec toujours Gaiman à l’écriture. Kieth quitta la série après le premier volume en expliquant qu’il se sentait « comme un Rolling Stone chez les Beatles« . Les dessins de Mike Dringenberg, Malcolm Jones IIIKelley Jones, Jill Thompson, Marc Hempel, Michael Zulli, Charles Vess, Yoshitaka Amano… vont illustrer la saga de Morphée, incarnation des rêves et de sa famille d’infinis. Cette variété graphique est un des grands plaisir de la BD impossible à retranscrire pleinement sur un écran. Elle ajoute au sentiment d’onirisme et d’universalité des incarnations des grands concepts humains et animaux. Chacun et chacune aura bien sûr ses préférences mais l’histoire y gagne grandement en surprise, en ampleur et en richesse. il y a aussi un jeu très délicat de références et une utilisation ultra maitrisée et follement inventive de la narration en Bande Dessinée. Ajoutez à ça que le jeu d’écho, de reprise, de retour et de disparition des nombreux personnages qu’on croise dans la série y gagne encore en richesse et en complexité, jusqu’au vertige parfois.
Fans de la série (ou pas), n’hésitez donc pas à vous plonger dans une des séries les plus essentielles et les plus attachantes d’un des âges d’or de la Bande Dessinée anglo-saxonne. Il y a de fortes chances que, comme pour nous, elles deviennent une de ces œuvres pour laquelle on a un attachement aussi intime que particulier et dans laquelle on se replonge régulièrement pour se regarder vieillir en compagnie d’une famille de personnages dont on fait un peu partie.

The Sandman de Neil Gaiman et plein de dessinateurs
Série parue chez Urban Comics de septembre à février 2016
8 tomes de 0 à 7

entre 250 et 500 pages chacun et de 24€ à 35 € chaque

Nos autres idées de « bouqu’1 sous le sap1 » pour cette année 2022 par ici

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires