« Très honnêtement, j’ai peur que Rennes rate le coche de #MusicToo… »

Après le monde du cinéma, de la littérature et du sport, la vague #MeToo oblige aujourd’hui l’industrie musicale à se confronter à une réalité brutale. Peut-être pensait-elle y échapper en brandissant le célèbre étendard « Sex, Drugs and Rock n’roll » comme un totem d’immunité ? Eh bien, c’est raté… Et c’est tant mieux ! En effet, depuis quelques semaines, la parole, étouffée sous une chape de plomb patriarcale et machiste, se libère, est mieux écoutée et se relaie de plus en plus. De nombreuses femmes témoignent sur ce qu’elles ont vécu en côtoyant ce milieu à forte dominante masculine (ceci expliquant sans doute cela, NDLR). Violences sexuelles et sexistes, misogynie, inégalités liées au genre, rien ne leur est épargnée. La musique adoucit-elle vraiment les mœurs ? 

La question se pose aussi dans la capitale bretonne, qui est loin d’être irréprochable. L’image d’Épinal de la grande famille réunie autour du quatrième art où « tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil » cache aussi ses prédateurs, ses personnes toxiques et malintentionnées. Il suffit juste de gratter le vernis en surface pour découvrir la vérité dissimulée dessous. Encore faut-il le faire. Prenant au pied de la lettre le slogan « ne me libère pas, je m’en charge », Morgane Provost n’a pas hésité à endosser ce rôle d’étincelle et à allumer la mèche. En un seul tweet, elle a réussi à imposer un travail d’introspection. Et la suite, on la connait…. De nombreux témoignages de femmes victimes lui parviennent, le « Mensuel de Rennes » y consacre un large dossier en novembre dernier et Philippe Astruc, procureur de la république, annonce l’ouverture d’une enquête. Malgré tout, les réactions du monde culturel local restent timides, presque frileuses. Rennes va-t-elle rater le coche de #MusicToo comme la France a raté le coche de #MeToo pour reprendre les propos d’Adèle Haenel ?

Ici, à Alter1fo, on parle principalement de culture, de celle qui s’écoute avec les oreilles et avec les yeux. Il nous semblait donc impossible de faire l’impasse sur le sujet. Trop grave, trop douloureux, trop important. Ne voulant pas « parler à la place de », nous avons interrogé Morgane Provost pour connaitre son état d’esprit, ses doutes et ses espoirs.

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Manifestation Juillet 2020 / Rennes

ALTER1fO : Le 17 septembre dernier, tu as posté le message suivant depuis ton compte Twitter : « Peut-être qu’un jour lumière sera faite sur les agresseurs et violeurs de la scène pop rennaise. Vos potes là, vous savez pertinemment lesquels, qui tweetent parfois des trucs féministes, qui nous ont agressées, moi, mes copines ou d’autres meufs du milieu… » Peux-tu nous rappeler le contexte de cette publication ?

Ce jour-là, Médiapart publiait un article intitulé « Dans la musique, #MeToo commence à résonner ». Il faisait suite aux révélations concernant deux célèbres rappeurs. Je voyais alors pas mal de personnes sur les réseaux sociaux se focaliser uniquement sur le comportement des rappeurs. En échangeant avec une copine, on se disait que le rap était la cible habituelle et idéale car, pendant ce temps, on ne s’intéressait pas autres styles musicaux plus « politiquement corrects » et que cela arrangeait certains ! Le rap n’a pas l’exclusivité des mauvais comportements, loin de là. Rap, pop, rock, classique… Il n’y a pas de profil type.

ALTER1fO : As-tu parlé avec tes proches de ton intention d’écrire ce message ?

Je n’avais pas du tout prémédité ce tweet. Il est venu très naturellement après une journée à lire et écouter des choses sur la silenciation que s’imposent les victimes de viol, notamment à travers le podcast « Ou peut-être une nuit ». Ce soir-là, j’étais en colère. J’ai tweeté ça spontanément, sans hésiter et surtout sans imaginer tout ce qui allait arriver ensuite…

ALTER1fO : Justement, raconte-nous la suite

Dans un premier temps, j’ai d’abord reçu des messages de filles qui me disaient « Merci, il était temps qu’on en parle ». Et ensuite, les premiers témoignages sont arrivés, avec dès le départ, des agresseurs communs. Je n’avais pas prévu ça… Je n’avais pas du tout imaginé que plusieurs victimes du même agresseur viennent me parler. À partir de ce moment-là, je me suis dit que c’était un sujet à traiter avec sérieux. J’ai donc décidé de poster un appel à témoignages officiel sur mes réseaux sociaux. Ce dernier a été largement partagé et a fait, je crois, pas mal de bruit à Rennes.

Copie écran Facebook : « appel à témoignages »

ALTER1fO : Effectivement, ton message a été largement relayé. T’es-tu sentie dépassée par tout ce qu’il se passait autour de toi ?

Tous les témoignages ne me sont pas arrivés d’un seul coup, ce qui m’a aidée à ne pas trop me sentir dépassée par les événements. Il faut du temps pour que les victimes osent parler. Surtout comme ça, à une inconnue… Livrer quelque chose d’aussi intime, qui est parfois resté enfoui pendant de nombreuses années, est extrêmement compliqué. Pendant plusieurs semaines, je recevais, quasiment tous les jours ou tous les deux jours, un nouveau témoignage. Cela a été assez difficile à vivre pour moi. Jamais je n’aurais imaginé recevoir autant de matière…

ALTER1fO : Est-ce que cela a eu un impact direct sur ta vie personnelle au quotidien ?

Évidemment moralement, c’est extrêmement difficile de lire les détails d’un viol. Cela m’a mise encore plus en colère quand j’ai constaté l’étendue des dégâts, le nombre de musiciens rennais mis en cause, les conséquences à long terme sur les victimes. Par moments, j’ai eu besoin de prendre un peu de recul et de m’accorder quelques journées sans lire mes messages. Mais je ne pouvais pas laisser ces filles sans réponse. Elles m’ont accordé leur confiance, je ne pouvais pas les abandonner.

ALTER1fO : Les réseaux sociaux étant un repère à trolls ayant l’injure facile, as-tu reçu des messages négatifs ou revanchards ?

Je me considère extrêmement chanceuse car je n’ai eu aucun retour négatif direct, ni tentative d’intimidation non plus. C’était pourtant une possibilité, j’en avais pleinement conscience. Personne ne m’a fait comprendre que ce que je faisais était mal, bien au contraire, ce qui revient en permanence c’est qu’il était temps que tout cela sorte !

ALTER1fO : Tant mieux ! Faut-il comprendre que le milieu culturel rennais s’est engagé à tes côtés pour dénoncer publiquement ces problèmes de violences sexistes et sexuelles ? 

Je n’irais pas non plus jusqu’à dire que j’ai ressenti une grande solidarité. Je n’ai pas eu énormément de retours de la part des professionnel·les ou de personnes proches de ce milieu avec qui je parle pourtant régulièrement. Certain·es ont préféré faire l’autruche. Iles ont probablement leurs raisons mais quoi qu’il en soit, de mon côté, ça me permet de faire du tri dans mes contacts. Je retiens surtout l’aide précieuse d’une juriste qui s’est proposée spontanément pour aider les victimes, et le soutien de l’équipe de Music Too France qui suit tout ça et qui prend toujours le temps de répondre à mes questions. Mon entourage a été présent, il m’a surtout conseillé de faire attention à moi, aux éventuelles représailles et de penser à me préserver. Mais sinon, j’ai porté ce projet toute seule durant des semaines, avec le soutien sans faille des victimes qui m’ont bien aidée et encouragée, il faut le dire…

ALTER1fO : Ton tweet a forcément été lu par des journalistes qui surveillent de près les réseaux sociaux. Est-ce que les médias t’ont contactée ?

Dès le lendemain du tweet, j’ai été énormément sollicitée par des journalistes travaillant pour des médias locaux et parfois nationaux. Cependant, les victimes et moi-même n’avons pas souhaité donner suite à tout le monde. Nous n’avions aucune envie de dévoiler autant d’intimité à des journalistes que nous ne connaissions pas. Certains d’entre eux m’ont contactée dès le soir même du tweet pour un papier qu’il fallait rendre dès le lendemain… c’est complètement irrespectueux envers les victimes. Traiter ces sujets-là demande du temps, de la confiance et de la délicatesse. Nous avons donc refusé la quasi-totalité des demandes que nous avions eues.

Photo Twitter de Morgane Provost : « Grosse journée Biceps en flexion Aujourd’hui sortent 2 magazines qui mettent en lumière la libération de la parole dans le milieu musical à propos des violences sexuelles qui gangrènent absolument tous les milieux d’ailleurs. »

ALTER1fO : Et puis fin novembre, « Le Mensuel de Rennes » publie un long reportage…

Notre choix s’est finalement porté sur ce magazine car le journaliste qui a rédigé le dossier, Julien Joly, m’a été recommandé par plusieurs personnes de confiance. Au passage, je déplore que Ouest-France n’ait pas montré le moindre signe d’intérêt pour ce sujet. C’est très regrettable.

ALTER1fO : Effectivement, entendre que le premier quotidien de France ne daigne pas parler du sujet pose questions. Estimes-tu qu’il existe une omerta ou à minima des freins qui expliqueraient une certaine « tiédeur » à en parler ?

L’omerta dans le milieu musical est une réalité. C’est un milieu où les places sont chères. Ce sont souvent des « métiers-passions » pour lesquels les horaires, le droit à la déconnexion, la limite entre la vie personnelle et professionnelle n’existent pas. Beaucoup de personnes redoutent d’être blacklistées, d’être mises au placard, d’être rejetées si elles parlent. La réputation et les contacts font tout ! C’est terrible car les agresseurs profitent de cette situation et de cette spécificité.

ALTER1fO : Avec le recul, comment juges-tu l’article publié dans « Le Mensuel » ?

Je suis très contente de la place accordée aux témoignages mais malheureusement il y a plusieurs choses qui ne vont pas. La couverture du magazine, déjà. Les artistes du label queer, féministe et anti-raciste, « Black Lilith Records » se retrouvent exposées en pleine page alors qu’elles n’ont absolument rien avoir avec le dossier. Certes, dans l’absolu, on peut trouver un lien, car c’est un label féministe qui s’est donné pour mission de défendre et soutenir les femmes artistes mais quand on regarde la « Une », on pense que les filles en couv’ sont les victimes qui témoignent. C’est inadmissible, cela peut avoir des conséquences sur leur vie professionnelle, leur vie personnelle… Pourquoi vouloir tout mélanger et les associer à nos dénonciations ? Elles se sont senties instrumentalisées et manipulées, et on les comprend.

Je trouve également le titre racoleur : « Les Rennaises balancent ». Être une balance, c’est peu flatteur. Les victimes n’ont « balancé » personne. Elles racontent simplement leurs histoires et leurs traumatismes pour pouvoir avancer. Aucun nom n’est cité, c’est un titre mensonger. Il aurait été plus approprié de choisir une formulation plus sobre, plus neutre comme « Les Rennaises témoignent », tout simplement… Sans parler du fait d’ouvrir l’article sur un mea-culpa grossier et opportuniste du groupe Kaviar Special, à qui cela n’a posé aucun problème de protéger un agresseur pendant plusieurs années. Ils savaient qu’une de leur victime allait témoigner, que les histoires d’agressions sexuelles qu’ils essayaient de cacher par tous les moyens allaient sortir publiquement. Ils ont senti le vent tourner. C’est une tentative lamentable et honteuse de s’approprier la parole, de redorer leur image auprès de leurs fans (cf. leur communiqué sur leur page Facebook). La victime (« Lucie », dans l’article du Mensuel) l’a très mal pris alors qu’elle souhaitait que le groupe, aujourd’hui devenu « Carambolage », soit cité explicitement…

ALTER1fO : Vous savez pourquoi cela n’a pas été le cas, finalement ?

Non, c’est un choix de la rédaction visiblement. La plupart des autres victimes ne souhaitaient pas rendre public le nom de leur agresseur, peut-être que le Mensuel a préféré uniformiser et a choisi de ne citer personne.

Manifestation Juillet 2020 / Rennes

ALTER1fO : Malgré ces erreurs et maladresses, qu’un média local s’empare du sujet reste malgré tout positif ?

Oui, c’est un numéro très important. Il est rare de lire dans la presse autant de témoignages qui ne soient pas résumés à quelques lignes. Tout n’est pas à jeter, loin de là. Le cœur du dossier reste les témoignages. Nous avons d’ailleurs appris récemment que le Procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, avait décidé d’ouvrir une enquête concernant certains faits évoqués dans l’article, c’est une très bonne nouvelle ! Cela n’aurait pas été possible sans l’aide du Mensuel.

ALTER1fO : J’ai pu voir sur ton profil que tu signalais certaines paroles et pochettes d’albums de groupes rennais, comme celle des Wankin’ Noodles, par exemple. Pourquoi ?

Pour moi, les paroles des Wankin’ Noodles que j’ai publiées récemment sont problématiques et sont un exemple très clair de ce qu’est la culture du viol. Qu’on juge ces paroles un peu dérangeantes mais pas répréhensibles, je peux le concevoir. Cependant, je les analyse avec tout ce qui va avec. Notamment, le comportement de certains musiciens du groupe envers les femmes. C’est un tout : les paroles ne sont pas à isoler du reste.

ALTER1fO : On imagine bien que cela doit déranger du monde, surtout les adeptes de la team « ouin-ouin, on ne peut plus rien dire… » ou « ouin-ouin, vive le droit d’importuner… »

On me rapporte certains faits, certaines paroles de chansons sorties à l’époque. Quand je le peux, je continue à révéler ce qui me semble problématique et représentatif de tout cet environnement toxique qu’est le monde de la musique. Tout le monde n’est pas d’accord avec moi. Certains pensent que je cherche la petite bête, que ces paroles sont le reflet d’un autre temps. Mais c’est précisément ce que je pointe ! C’est complètement symptomatique de ces années 2010 où les consciences n’étaient pas encore éveillées sur ces questions. À l’époque des faits qui sont dénoncés dans les témoignages, on évoluait dans une société où l’on pouvait écrire une chanson sur un viol sans que cela ne choque personne ; où les musiciens que l’on côtoyait étaient des hommes qui avaient une vision rétrograde de la femme, qui pensaient pouvoir se servir d’elles comme bon leur semble. L’époque peut rappeler un contexte mais elle ne peut pas être mise en cause, contrairement aux musiciens concernés.

Quand j’entends « on ne peut plus rien dire », évidemment, ça me fait rire, c’est faux et tout le monde le sait. Le fait est qu’effectivement, on ne peut plus TOUT dire, et c’est très bien comme ça. La liberté d’importuner, si ça peut faire plaisir à certain·es d’accord, mais dans la limite de ce que la loi permet. Faire l’apologie du viol, harceler, agresser… ce n’est pas importuner. Les mots ont un sens, « importuner » ne signifie pas que tout est permis.

Sur Médiapart, édition spéciale consacrée aux violences sexistes et sexuelles dans la musique

ALTER1fO : Récemment, Néon Mag et Mediapart ont publié des enquêtes édifiantes et inquiétantes sur le milieu musical. Avec ton expérience, quelle analyse en fais-tu ?

J’ai travaillé quelques années pour des festivals à Rennes, c’est un milieu passionnant mais qui peut être extrêmement malsain et nocif. Personnellement, et par chance, je n’ai jamais eu à subir de misogynie ou de violences sexistes au sein des équipes. Il est important de préciser que tous les métiers sont visés. Les violences ne viennent pas uniquement que des artistes mais aussi des techniciens, des tourneurs, des managers, des directeurs de festivals etc. Un point commun que l’on trouve dans quasiment l’intégralité des témoignages est la jeunesse des victimes. Dans la très grande majorité, elles se sont retrouvées face à des hommes plus âgés, plus expérimentés et bien installés dans le milieu de la musique. Ces hommes prenaient automatiquement le dessus sur elles, abusaient de leur pouvoir, de leur position, de leur expérience et promettaient parfois des postes plus intéressants en contrepartie de certaines choses…

ALTER1fO : Des comportements inacceptables et répréhensibles semblent vite excusés s’ils sont commis par des artistes chevronnés… Blanche Gardin avait d’ailleurs relevé avec un humour féroce ce phénomène pendant la 29e Nuit des Molières répondant au slogan selon lequel « il faut séparer l’homme de l’artiste… »

Malheureusement, je pense que l’indulgence qui s’applique aux artistes n’est pas une exception. On la constate plus facilement car les artistes sont sous les projecteurs mais dans la vie de tous les jours, dans n’importe quel autre milieu, il n’est pas rare de reclasser quelqu’un ailleurs ou de le mettre à un poste plus tranquille et moins exposé, le temps que les choses se tassent. Certains déménagent et redémarrent une vie loin de toute accusation. Après, tout cela ouvre le débat sur la « cancel culture ».

De mon côté, je ne cherche pas à détruire la vie et la carrière de qui que ce soit. Je pense que lorsqu’un délit ou un crime est commis, il doit être jugé et puni. Malheureusement, la Justice a encore de terribles lacunes en ce qui concerne la prise en charge des victimes d’agressions sexuelles et de viols. Le témoignage de « Lucie » dans l’article du Mensuel en est une parfaite illustration (lire l’extrait ici, NDLR).

 

ALTER1fO : Selon toi, comment doit réagir l’équipe d’un festival ou d’une salle de concert souhaitant inviter un artiste, tout en sachant qu’il est accusé de violences à travers des témoignages publiés sur des réseaux sociaux ?

C’est une question qui divise et je le comprends. Je n’ai pas de réponse franche et définitive mais disons qu’un reproche que je peux faire aux équipes, c’est leur manque de prise de position. La culture, c’est politique. Tout est politique. Quel festival, aujourd’hui, ose prendre position et se placer ouvertement du côté des victimes ? Je ne dis pas que les réseaux sociaux doivent se substituer à la Justice, cependant, les festivals et les salles de concert doivent agir concrètement. Il est temps de devenir act·eur·rice du changement. Et cela ne passe pas uniquement à travers les choix de la programmation. Chaque festival et chaque salle de concert devrait faire un peu plus attention à ce qu’il se passe dans leurs propres murs : leurs bureaux, leurs coulisses, leurs loges, leur bars VIP etc. qui sont des lieux où un très grand nombre d’agressions ont lieu. Les tables rondes sur la place des femmes dans la musique… ça ne suffit pas !

CR – Conseil Municipal Juillet 2020

ALTER1fO : As-tu eu des contacts avec la municipalité rennaise qui subventionne de nombreux projets musicaux ? (Post-scriptum : après cette interview, nous avons appris que 1500 € ont été versés en juillet dernier par la ville de Rennes à l’association « Kaviar Special » (plus d’un an après leur split, NDLR) pour aider à la fabrication du 1er disque de Carambolage. Source compte-rendu Métropole Rennes disponible ici)

J’ai vu passer un post Facebook de Priscilla Zamord, la Vice-Présidente de Rennes Métropole aux Solidarités, à l’Égalité et à la Politique de la Ville, au moment de la sortie du Mensuel en novembre mais je n’ai eu aucun contact direct avec les élu·es.

ALTER1fO : Selon Adèle Haenel, la France « est l’un des pays où le mouvement a été le plus suivi, du point de vue des réseaux sociaux, mais d’un point de vue politique et médiatique, la France a complètement raté le coche. » A ton avis, Rennes va-t-elle raté le coche de #MusicToo ?

Très honnêtement, j’ai peur que Rennes rate le coche. Tout ça a beaucoup fait parler dans les sphères privées mais je n’ai vu aucune réaction officielle de la part des festivals, des salles de concert, des professionnel·les de la culture à Rennes etc. J’ai l’impression que les victimes et moi-même avons fait le travail de notre côté, avec les moyens du bord, mais que les personnes qui détiennent le pouvoir de changer les choses ne s’emparent pas du sujet. C’est très regrettable. J’espère me tromper et que chacun·e travaille de son côté à améliorer les choses ! J’attends en tout cas avec impatience de constater quels engagements concrets seront pris à Rennes quand la vie culturelle reprendra.

Peut-être que ma démarche inspirera et motivera d’autres personnes, dans d’autres villes, à donner un bon coup de pied dans la fourmilière. De mon côté, je reste entièrement disponible si quelqu’un·e souhaite témoigner, il n’y a aucune date limite. Je sais que cela peut prendre du temps pour se décider à parler. Mes messageries restent ouvertes sur les réseaux sociaux !

 

 

4 commentaires sur “« Très honnêtement, j’ai peur que Rennes rate le coche de #MusicToo… »

  1. Anne Hauts Nîmes

    J’avais laissé un commentaire. Je ne comprends pas pourquoi il n’apparait pas.

  2. Anne Hauts Nîmes

    Apparemment il n’a pas du plaire!

  3. Bizot

    Très bien ce que vous faites ! Les femmes peuvent s’exprimer sans forcément s’exposer et peu à peu les choses se savent et la justice peut agir… 🙂

  4. Steeve

    Le rap n’est sûrement pas le seul concerné.
    Je connais des rappeurs bien plus respectueux que certains popeux ou pseudo-rockeurs du crû.
    Par contre allez voir les commentaires sur ce « Fredog » dont vous avez fait la promo un temps…
    A bon entendeur

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