Oubliez les guitares, oubliez les platines, ce jeudi soir à l’Antipode, c’est double ration de pianos et batterie. Pour une sonate de Bartok, d’abord, écrite en 1938, pour deux pianos et percussion, interprétée par les musiciens du Conservatoire. La suite, toujours sur deux pianos, avec batterie-machine, c’est le trio Aufgang qui vous l’offre: deux pianos, percussion, expérimentation et singularité, à …70 ans d’intervalle.
“le piano aussi est une machine: c’est une grosse boîte avec un mécanisme à l’intérieur”, explique Francesco Tristano, l’un des deux pianistes de Aufgang, en abordant sa musique. Et lors de l’écoute du disque du trio, sorti l’année dernière, on se dit qu’Aufgang en tire un sacré potentiel, de cette machine. Des deux pianos, associés à la batterie de Aymeric Westrich (Cassius), Francesco Tristano et Rami Khalifé tirent des compositions inclassables et homogènes, qui convoquent autant Debussy que… les modulations de Jeff Mills.
C’est d’ailleurs lors d’une improvisation commune autour de la musique du DJ américain, au sonar de Barcelone en 2005, que les deux pianistes ont débuté l’aventure. Normal, me direz-vous, quand on étudie le piano classique le jour, et qu’on sort dans les clubs de House la nuit.
Bela Bartok, lui, n’a pas connu Jeff Mills. Mais en 1938, il était à la pointe de l’avant-garde, quand, à Bâle, il composait son sonate pour deux pianos et percussion, interprété sur scène avec son épouse pianiste et deux percussionistes. En recherchant à donner l’illusion d’un seul instrument à ce quatuor, le sonate innovait en exposant le potentiel ‘percussif’ du piano.
Belle idée que ce trait d’union, proposé ce jeudi 18 mars à 20h30, à l’Antipode.
Antipode MJC – Jeudi 18 Mars – 20h30 – 9 à 13 euros.