[Week-end à Rennes] Safia Nolin et Sarah McCoy à l’Antipode MJC

Concerts pour les plus grands, garderie gratuite pour les minots, gâteaux pour tout le monde : l’Instant Thé revient ce dimanche 11 novembre après-midi à l’Antipode MJC, en partenariat avec les Tombées de la nuit. Une belle manière de poursuivre ce Week-end à Rennes et d’enchanter votre dimanche avec deux concerts qu’on pressent particulièrement généreux. En plus du thé, du café et des gâteaux, bien sûr… Explications.

Sarah McCoy © Benoit Fatou

Instant Thé pour un Week-end à Rennes

Week End à Rennes : une fin de semaine ramassée autour d’une petite dizaine d’artistes et d’une exposition organisée par l’Antipode MJC, qui invite à se rapprocher, à se rassembler ce week-end pour partager ensemble les premiers froids de novembre et se tenir plus chaud. Et nul doute que l’Instant Thé dominical devrait y tenir une chaleureuse place. Depuis plusieurs années, l’Antipode MJC aime en effet expérimenter de nouvelles formes d’accueil et d’interaction avec le public. Fondus du concept et nouveaux curieux se retrouvent ainsi quelques dimanches par an pour L’Instant Thé, après-midi gourmand et convivial autour de gâteaux (préparés avec la même générosité par It’s 5 O’Clock Somewhere), de thés et de concerts. Ce dimanche 11 novembre, on y retrouvera Safia Nolin et Sarah McCoy.

Sarah McCoy

Sarah McCoy © Christophe Urbain

La charismatique et impressionnante Sarah McCoy devrait ainsi sans peine rehausser la température de novembre de quelques degrés avec une prestation qu’on imagine aussi pailletée qu’habitée. Maquillée, piercée, costumée et tatouée de pied en cap, l’Américaine au puissant organe vocal est une bête de/sur scène et délivre son message avec une passion envoûtante. Mais surtout avec une voix grave et profonde, qui charrie un blues profond gorgé de soul, un blues fracassé même, voilé par la poussière des chemins d’errance arpentés Doc Martens aux pieds par la pianiste de Caroline du Sud depuis l’adolescence et qui finit par poser ses valises et garer sa camionnette sur Frenchmen Street devant le club de jazz de Spotted Cat, pas loin de Music Factory, New Orleans, à quelques centaines de mètres du Mississippi. Après un détour par la Californie et des miles avalés sur la Route (des hobos), la dame punk de Charleston s’y est en effet fixée en 2011 pour des concerts réguliers où son jeu (passant d’un ragtime cabaret à de légers arrangements jazz) et son chant à l’exubérance cabossée ont continué de s’y façonner et de gagner encore en ampleur et fêlure. Mi-Bessie, mi-Nina, mi-Janis et mi-Amy (on a toujours été nul en maths), la pianiste de formation (comme Nina Simone), a comme toutes les filles du Sud appris à jouer d’abord à la paroisse de son église, avant de s’en enfuir à toutes jambes et de croiser le diable des bluesmen sur le fameux crossroad. Depuis, c’est avec Chilly Gonzales et Renaud Letang que la musicienne a enregistré son premier album pour Deutsche Grammophon (et aussi Blue Note, si on a bien lu) à venir en janvier 2019. On aura donc la chance de l’entendre juste avant, sûrement avec Alyssa Potter (sa compagne de galères et d’errances) au glockenspiel, pour un moment qu’on pressent aussi envoûtant que les bayous de Lake Martin, un soir de novembre sous les mousses espagnoles.

Safia Nolin

On est également très impatient de découvrir la jeune Safia Nolin (prononcez son nom à la française, la musicienne est québecoise) dont le visage s’affiche sous l’arc en ciel de l’Antipode sur le (très chouette) visuel de cette fin d’année et qui partage avec Sarah McCoy une adolescence cabossée (famille bancale et meurtrie, pauvreté, racisme envers ses origines algériennes, harcèlement, décrochage scolaire et déprime pleines d’addictions pour elle, pour la faire simple/simpliste) et la musique-bouée de sauvetage.

Après un premier album au nom de son quartier québecois Limoilou (2015), à la mélancolie poignante où la folk s’exprime sans honte en french dans le texte, succès critique mérité au Canada, Safia Nolin a sorti son second album « officiel » le 5 octobre dernier, Dans le Noir, pas vraiment plus fendard (pour exemple Sans Titre adressé à son père parti sans jamais plus donner de nouvelles, mais dont la voix hante le début du morceau) mais tout aussi émouvant. On avait manqué le passage de la musicienne aux Bars en Trans en 2015. Sa venue accompagnée de Joseph Marchand à la guitare à l’Antipode nous permet de corriger le tir. Et si on attend (comme toujours) le passage au live pour être totalement convaincu, on ne cache pas que la musicienne nous a touchés. Car la Canadienne a définitivement quelque chose. Une émotion profonde, une mélancolie bouleversante, qui sourdent de sa voix et touchent au cœur. On espère que le live confirmera cette (belle) première impression et qu’il fera lui aussi fondre la tristesse des dimanches après-midis comme neige au soleil.


Dans le cadre de Week-end à Rennes, l’Antipode MJC présente l’Instant Thé avec les concerts de Safia Nolin et Sarah McCoy le dimanche 11 novembre à partir de 16H00 à l’Antipode MJC (2 rue André Trasbot, Rennes).

Tarifs : 12€ – Prévente /   10€ – Membres ADMIT / Gratuité enfant moins de 12 ans

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