Urbaines – Un chouette programme pour finir cette édition

Ce samedi 7 mars, Urbaines tirera sa révérence jusqu’à l’année prochaine mais nous promet avant cela une journée dense, riche en découvertes avec un programme alléchant, voire même stupéfiant. Jungle des trottoirs, ninja armé de peinture, plantes vs béton, techno rouleau-compresseur : voici quelques exemples de ce qui vous attend ce samedi. Présentation.

Plongez dans la jungle urbaine

Urbaines - atelier plantes urbaines

Pour les plus matinaux (c’est samedi quand même) rendez-vous à l’Antipode MJC à 10h30 pour deux heures de plongée dans la jungle urbaine ! L’Antipode MJC et l’écocentre de la Taupinais vous invitent en effet à venir découvrir les plantes urbaines qui se glissent dans les fissures du bitume, les interstices des pavés (un coquelicot s’est même permis de pousser sur une façade rue St Hélier… sorry, on s’égare). Bref, la ville vue habituellement comme l’antithèse de la nature vous montrera que cette dernière réussit à s’accommoder de tout (se servant même des balayeurs municipaux pour transporter ses graines et se replanter) et se dévoile aisément à celui qui lui porte attention. Armés de loupes et de pinceaux, vous partirez à la découverte des herbes de nos trottoirs (souvent inconnues) le temps d’une balade matinale.

Puis participez à l’Odyssée Urbaine

L’Odyssée Urbaine propose de découvrir 5 parcours artistiques autour de 10 projets artistiques, guidés par l’Office de Tourisme de Rennes à partir de 19h. Parmi ces 10 projets, deux sont au cœur d’Urbaines et ont permis la rencontre entre des artistes rennais et les habitants du quartier de Cleunay/la Courrouze.

Le passage des collines -  Mioshe - le bureau cosmique

Au cœur du square des collines, le semeur de chimères Mioshe s’est associé à l’équipe d’architectes du Bureau Cosmique pour créer une œuvre étonnante : une structure monumentale praticable (c’est à dire qu’on peut passer dessous et -on croit- monter dessus) à l’intérieur du quartier de Cleunay. Une arche entre quatre piliers pré-éxistants, en même temps mobilier urbain et œuvre artistique, « s’installe sur le square des collines, son histoire et celle de ses habitants ». L’oeuvre sera inaugurée ce samedi 7 mars à partir de 19h30. Jennifer Aujame proposera également une installation vidéo et sonore sur l’histoire du Square des collines et la construction de l’œuvre.

Particulièrement impressionnant, Aerosplash a vu le street artist Heol suspendu à 30 mètres de hauteur par plus de 600 mètres de cordes actionnés à la main par quatre machinistes au sol et deux sur les toits, afin de réaliser une fresque monumentale sur l’un des immeubles phares du quartier de Cleunay, Le grand Bleu.

Le grand Bleu aérosplashConstruit dans le contexte suivant la vague de froid meurtrière qui toucha l’Europe à l’hiver 1953 et la prise de conscience de la nécessité immédiate de bâtir des logements à grande échelle, Le Grand Bleu, conçu par l’architecte emblématique de Rennes Georges Maillols (les Horizons, le Trimaran, la Barre St Just, les Hautes Ourmes, la Caravelle… c’est lui) -1958/1960- affiche ses 9 étages et sa longueur de quasi 120 mètres de loin. C’est cette façade que l’artiste peintre Heol et les élagueurs de l’Asso des Cimes ont choisi afin que la fresque (du moins le visage sur la partie supérieure) puisse être vue de tout le quartier, l’immeuble occupant une place quasi mythique dans la vie de Cleunay. Heol a d’ailleurs également travaillé avec les habitants du quartier durant plusieurs ateliers de création.

Depuis le 2 mars, l’artiste est ainsi tracté, tiré, virevoltant sur la façade ses rouleaux de peinture à la main, sous l’œil carrément médusé des passants. Après avoir réalisé le fond, l’artiste a entamé la fresque et se propose de lui donner ses derniers coups de pinceaux ce samedi 7 mars à 21h. Autrement dit un spectacle de peinture live et en rappel ! Nul doute, en tout cas, que l’enfant bleu sera désormais lui aussi partie prenante du paysage du quartier.

Avant de découvrir des street artistes à l’Antipode MJC

A 19h30 et 21h30, l’Antipode MJC vous invite à la projection de deux documentaires autour d’artistes d’art urbain.

Le premier, Villa Occupada met en lumière un espace de création et d’exposition éphémère. Au printemps 2014, une vingtaine d’artistes européens -dont Mioshe- et d’Amérique Latine ont investi un lieu nantais voué à la destruction : la Mutualité. Ils y ont créé la Villa Occupada, un vaste espace pour créer et exposer. Tous se rassemblent autour d’une influence commune, le muralisme (Diego Rivera,…). Jennifer Aujame les a filmés en juin 2014, pendant la résidence artistique, alors que la Villa Occupada est encore en chantier avant le Voyage à Nantes. La réalisatrice nous invite au cœur du lieu nantais et nous permet d’en découvrir les artistes qui se confient sur leur façon d’investir le lieu, leur rapport au muralisme et leur condition d’artiste.Ever-VillaOcupada©DavidGallard-

Le second, Extra-Muros, les murs rennais en 6 portraits par le collectif Extra-Muros met en lumière la pratique d’artistes rennais. Conscients que l’identité d’une ville passe aussi par ses murs, six étudiants en Master 1 de Sciences Politiques à Rennes sont ainsi partis interroger 6 street artistes rennais (Breze, Mardi Noir, Los Narvalitos, Ali, Arrival et Eat) afin de leur donner la parole et de comprendre plus avant le monde du graph rennais. Une autre manière d’envisager l’art urbain.

Finissez par danser all night long

Comme le veut la coutume désormais installée, Urbaines se termine toujours sur le dancefloor par une nuit de clôture électro. Cette année ne faillira pas à la règle et l’Antipode MJC se transformera en club suintant la sueur sur le corps des danseurs (beh, oui, c’est complet, il va fait chaud !).

Côté programmation, après un warm up délivré par La Denrée (Raw, DigitalShaperz) pour réchauffer les timides (?) ardeurs des débuts de nuit, on retrouvera le Britannique Midland pour un set éclectique et efficace. Repéré en 2010 grâce au titre issu de sa collaboration avec son ami de toujours You words matter qui mixe ensemble racines house et techno et joue sur la collision des genres (avec patte dubstep ou parties électro plus expérimentales), le garçon aime s’affranchir des genres et jouer de toutes les couleurs de sa palette. Il devrait livrer un mix particulièrement éclectique et efficace ce samedi soir. Tout comme le jeune producteur londonien Tessela, amateur de house mâtinée d’UK bass music et de jungle. Pour finir c’est l’autoproclamée Noisicienne Paula Temple qui mettra tout le monde d’accord avec son électro taille XXL à la puissance de rouleau compresseur (ré-écoutez Colonised sur R&S, ça punche sévère). Depuis le début des 00’s, la musicienne britannique s’est aussi bien fait remarquer pour son Noise Manifesto à la fois label et plateforme qui abrite des « collaborations électroniques hors normes » que pour ses prestations hybrides entre live et dj sets ou ses talents de productrice. Dès 2002, on retrouvait en effet Speck Of The Future sur le mix Exhibitionist de Jeff Mills avant que la musicienne ne retrouve les highlights de la scène techno avec la sortie de Colonised, sur R&S Records donc, en 2013, puis Deathvox en 2014 (R&S Records). Nul doute qu’elle devrait en tout cas se révéler passionnante ce samedi soir sur la scène de l’Antipode MJC.

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Urbaines 2015 – journée de clôture le samedi 7 mars 2015.

Plus d’1fos : http://www.antipode-mjc.com/evenements-antipode-mjc/urbaines-2015-programmation/

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