Pas foule à la porte hier soir à l’Antipode pour le Spoke Orchestra et le combo Hip-Hop sud-africain Tumi & the Volume. La faute au printemps? tant pis pour les absents, la terrasse attendra, on a eu pour nous tous seuls deux beaux concerts, du slam inspiré et électrisé pour commencer, du Hip-Hop souriant et instrumental ensuite.
Guitare-basse-batterie, trois slammeurs et un invité constituaient hier soir le Spoke Orchestra, qui viennent de livrer leur excellent deuxième album, pour ouvrir à l’antipode. C’est pas la foule, mais le petit comité se rapproche et le slam opaque et inspiré fait mouche. Chacun à son tour, les trois slammeurs viennent nous livrer leurs humeurs et inspirations, le ton n’est pas léger, les textes habillés d’une texture sonore bien saturée.
L’orchestre semble fonctionner comme un ensemble de personnalités indépendantes, chacun possédant son identité et son charisme. La prestation alterne slams a capella, performances plus punk et tranches plus torturées rappelant les expériences de Tricky. On est pas assez pour demander un rappel, dommage.
Puis c’est le quatuor de Johannesbourg, Tumi & the Volume, qui investissent la scène. Tumi, c’est le nom du rappeur, souriant et visiblement heureux d’être là, malgré la maigre audience.
La démarche du groupe, c’est une approche du rap plus proche de Steve Coleman & the Metrics ou de the Roots que des rappeurs MTV, rollex et grosses bagnoles. Les trois acolytes s’occupent du squelette rythmique, Tumi brode par dessus entre deux blagues balancées en anglais. Organique et percutante, leur formule de hip hop sans sampleur plaît. Du rap estampillé Joburg, si c’est l’arbre qui cache la forêt, on en redemande.