Vous avez bien noté que vous devrez impérativement vous rendre jeudi 23 octobre au Bar’Hic pour la deuxième soirée alter1fo ? OK, alors maintenant sachez également que Kfuel, Musiq’Alambic et Kerviniou Recordz vous ont préparé une très belle série de concerts au cours des deux semaines de ces vacances de la Toussaint. Noise mythique, folk envoûtante ou post-punk de grande classe, il y en aura pour toutes les oreilles.

Nous aurons à peine eu le temps de nous remettre de l’anniversaire de folie que l’association Kfuel a mitonné pour ses 20 ans que voilà déjà qu’ils remettent le couvert en beauté. On vous prépare bien sûr un maxi-report de ces trois merveilleuses soirées mais nous prenons le temps de le fignoler comme il le mérite. Pour patienter vous pourrez déjà vous rendre mercredi 22 octobre au Bar’Hic pour avoir la chance d’y entendre le rock noise incandescent du trio Vaz.

Une fois n’est pas coutume, je vais nous permettre une petite parenthèse personnelle. Au milieu des années 90, alors que je ne jurais encore que par l’indy rock estampillé Bernard Lenoir, une connaissance avec laquelle nous avions longuement discuté de Sebadoh décida d’ouvrir un peu mes horizons musicaux. Il décida donc de m’offrir deux cassettes. Sur la première, il y avait sur une face la Black session de Sebadoh et sur l’autre l’album Spiderland de Slint, dont je ne me suis toujours pas remis. Sur la seconde cassette, il y avait deux des plus belles références du célèbre label Amphetamine Reptile : Duh, The Big City et Into The Vortex du trio de Minneapolis Hammerhead. Ces deux disques faisaient une démonstration éclatante que fureur débridée et sens mélodique étaient loin d’être antinomiques.
Tout ça pour dire que ces gars sont des références en matière de musique intense et qu’il ne faudra louper sans aucun prétexte la venue par chez nous de Vaz, puisque l’on y retrouve en compagnie de Tyler Nolan (guitare), Paul Erickson (basse) et Jeff Mooridian Jr. (batterie), soit rien de moins que deux tiers d’Hammerhead. Rien que la frappe extraterrestre de Mooridian mérite à elle seule le déplacement, mais vous pouvez également vous y rendre avec la certitude de vous prendre une mémorable dérouillée sonique.

Vous pourrez également voir ce soir là Nous!Bizarre, groupe de « hip-hop steampunk hors du temps et décalé ». On n’a pas tout  compris, mais si les gars ont bien un rapport avec AliveKill dont on avait apprécié en ouverture de la première édition du YY Fest leur flow acide et leur gouaille sombrissime, il y a des chances que ce soit bon.

Mercredi 22 octobre – Bar’Hic, place des lices, Rennes – 21h – 6 euros

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Après une troisième édition de leur Musiq’Alambic en juin dernier assez somptueuse ma foi, l’association revient enfin samedi 25 octobre au Jardin Moderne, avec sous le bras une soirée toute aussi imposante qu’excitante.

Vous pourrez déjà y écouter une des formations françaises qui prouve que l’on peut être et avoir été. Une bonne partie du combo lyonnais Zëro a ainsi participé à deux des aventures musicales les plus influentes de la scène underground française. D’abord dans les furieux Deity Guns entre 1989 et 1993 et leur mythique Trans-Lines Appointment produit par Lee Ranaldo (de Sonic Youth), puis dans les non moins légendaires Bästard jusqu’en 1997. La bande à Eric Aldéa a su fusionner avec talent les influences les plus diverses (de Gun club, Sonic Youth en passant par Brian Eno, Coltrane ou Einsturzende Neubauten) pour produire un rock libre, aventureux et envoûtant. La courte mais très intense discographie des deux groupes est aujourd’hui très facilement trouvable dans de superbes et indispensables coffrets édités chez D’ici et d’ailleurs.
Depuis 2006, c’est donc sous le nom de Zëro que se retrouve une bonne partie de la bande. Entre 2007 et 2014, ils ont sorti quatre albums tous hautement recommandables. Avec cette formation, ils affirment en interview avoir voulu simplifier leurs formules, mais leur musique reste toujours puissante, atmosphérique et insaisissable. Sur scène, la maîtrise et le talent du groupe pour les ambiances subtiles mais volcaniques devraient une fois de plus faire merveille.

Comble du bonheur, ils ont la brillante idée de partir en tournée avec The Healthy Boy & The Badass Motherfuckers, soit Benjamin Nérot accompagné de trois membres de Zëro. Nous avions déjà adoré le swamp-folk-blues ténébreux de Carne Farce Camisole, le premier album de la formation sorti début 2013 chez les excellents nantais de Kythibong. Voilà en plus qu’ils reviennent avec Dolce Furia, un somptueux quatre titres d’une classe folle qui promet mille merveilles en live.

Comme si tout ça ne suffisait pas déjà, vous pourrez également y écouter les saxos en souffle libre d’Erwan Salmon et le blues limpide et aérien de Yoann Minkoff .
Une soirée délicieusement aventureuse qui pour un prix ridicule vous proposera un voyage musical inédit et savoureux. Alors oui, le même soir il y a Timber Timbre à L’étage. Vous êtes bien sûr libres de payer plus de 20 euros pour aller voir ce merveilleux groupe jouer dans un couloir mais pour notre part, notre cœur n’aura pas balancé longtemps entre les deux possibilités.

Samedi 25 octobre – Jardin Moderne, 11 rue du Manoir de Servigné Rennes – 20h30 – 8€

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La prestation incandescente généreusement livrée par les mancuniens de Total Victory il y a un an au Bar’Hic trône fièrement tout en haut de nos plus beaux souvenirs scéniques de 2013. Nous avions découvert ces cinq anglais en 2011 avec leur premier album The Pyramids of Privilege. Avec ce disque, le quintet faisait déjà preuve d’un sens de la composition largement au dessus du lot, qui le mettait d’emblée dans les groupes à suivre de très près. La confirmation viendra fin 2012, avec National Service, une seconde salve de 9 chansons toutes aussi dévastatrices les unes que les autres. Ils y affûtaient leur formule pour parvenir à une quintessence post-punk élégante et accrocheuse en diable. De la tétanisante ouverture Churchbuilder, en passant par l’implacable Reverse Formation, ou encore le renversant What The Body Wants The Body Gets, les gars nous faisaient une démonstration époustouflante de concision et d’efficacité. Leur alchimie est bouleversante de simplicité : des rifs entêtants, une rythmique diabolique, et au dessus de ça une des plus belles voix qu’on ait entendue depuis longtemps. Blindez le tout par une élégance sombre de paroles corrosives et vous obtenez un des disques les plus brillants de 2012.
Depuis, l’album est enfin sorti physiquement chez Kerviniou Recordz et les voilà repartis pour une mini-tournée française baptisée « Voici les rosbifs Tour. » qui passera à nouveau donc par le Bar’Hic le mercredi 29 octobre. Soit vous y étiez déjà il y a un an et vous savez qu’il ne faudra louper cette nouvelle occasion sous aucun prétexte, soit vous n’avez pas encore eu la chance de voir ce groupe en live et vous allez vous prendre une torgnole dont vous ne soupçonnez même pas l’amplitude.

Les supersoniques grands bretons seront précédés par les vivifiantes volutes de Trombe. Ce trio est composé de Tom Bodlin (qu’on est très content de retrouver après sa superbe prestation pour les 20 ans de Kfuel), Pierre Godhouse et d’H.Von Kerpot. Leurs saxophones en totale liberté devraient offrir une tonitruante ouverture à une soirée qui a tous les ingrédients pour être grandiose.

Mercredi 29 octobre – Bar’Hic, place des lices, Rennes – 21h – 6 euros