Thomas Fersen, prêt à enchanter le Liberté !

Samedi soir, Thomas Fersen monte sur la scène du Liberté à Rennes. Il ne sera pas seul. Accompagné de Dracula, Barbe Bleue, d’une sorcière, d’un squelette et bien d’autres créatures… il nous transporte dans son univers onirique, où conte et poésie se mêlent au grand bonheur des spectateurs. Thomas Fersen nous parle de son nouvel album « Je suis au paradis ». Interview.

Photos de Thomas Fersen : V.Mathilde

Thomas Fersen, prêt à enchanter le Liberté !Vos albums emportent les auditeurs dans un monde enfantin, fantastique et pourtant très adulte. Votre nouvel album « Je suis au paradis » semble plus sombre. Pourquoi ce choix ?

C’est un album plus romantique. C’est par goût et surtout c’est une histoire de désir. J’ai toujours été attiré par ça avec Dracula par exemple. Et puis c’était aussi une manière de rompre avec le précédent album.

Quelques mots sur votre pochette d’album ?

Oui, bien sûr. C’est Christophe Blain qui l’a réalisé. J’aime beaucoup ses ouvrages et son état d’esprit. Des histoires de cowboy, de monstres, de donjons… J’aime ça. Je lui ai donc demandé de faire la pochette. C’est lui qui a imaginé la scène, je n’ai pas posé. Il a aussi créé une petite bande dessinée pour accompagner le CD. Au lieu d’un texte de présentation, c’est une BD…

Dracula, loup garou, sorcière, balafré, squelette du train fantôme… Est-ce un choix de réunir ces personnages sur le même album ou simplement une question d’inspiration ?

C’est ma vision du paradis. J’aime imaginer des personnages comme ça. Surtout, détourner la noirceur de ces thèmes. Ils sont jubilatoires et délicieux à mon goût… J’aime vraiment ce genre de personnages. Comme dans les livres de Stain justement. Je les lis pour m’endormir.

Même quand le titre n’indique pas de personnages fantastiques, vous parlez de fantôme avec « Sandra » par exemple. Quelle est cette fascination pour le fantastique ?

Thomas Fersen, prêt à enchanter le Liberté ! Le fantôme, ce n’est pas forcément dans le sens de la créature fantastique. C’est aussi quand vous pensez à quelqu’un qui n’est pas là et qui vous hante. L’amour suscite ce genre de réaction. On pense aux disparus par exemple parce que on est passé par là avec eux à un moment…

En 2009, vous lisiez les épitaphes de Stéphane Audeguy à l’occasion de Paris en toutes lettres. Vous plaisantez sur votre étui de ukulélé en le voyant comme un cercueil… Ne seriez-vous pas un peu morbide ?

Non pas du tout ! La mort et les créatures autour sont des thèmes classiques. Ils ont toujours été dans les arts, la littérature, l’animation pour les enfants… Il y a toute une esthétique autour du squelette. Je trouve que c’est très intéressant. Je ne suis pas morbide car il ne s’agit pas ici de la vraie mort. Mais de la mort représentée. Et c’est ce qui m’intéresse. Embellir la violence et la brutalité d’une réalité dure et implacable.

On va s’intéresser maintenant à la chanson « J’suis mort ». Elle ne ressemble à aucune autre. Pourquoi elle en particulier ?

C’est un squelette qui chante. Pour moi, il faut une voix atterrée, un petit micro et une chanson simple. Ca m’a rappelé à quel point j’aimais les chansons simples.

…Les chansons simples ?

Oui, avec une structure simple. Couplet, refrain, couplet, refrain… J’aime beaucoup. Ca vient certainement de mon côté paillard ! (rires)

Cette chanson justement, vous l’avez chantée après la lecture des épitaphes puis pendant votre tournée. Vous travaillez toujours vos chansons aussi longtemps avant de les mettre sur un album ?

Je pense toujours à la chanson et à son interprétation. Pas à l’album. Vous savez, quand vous enregistrez un disque, le temps d’enregistrement est très court. En tant qu’interprète, je préfère vivre la chanson sur scène. Imaginer la façon dont je vais l’incarner en concert…

Par exemple, Billy the kid n’est pas sur l’album mais vous la chantez en concert…

Oui, voilà. Ce n’est pas que je ne l’aime pas ce titre, je la chante sur scène… Simplement, elle ne collait pas avec le reste de l’album. Je ne lui trouvais pas de place !

Vous soignez vos pochettes d’album, vous soignez vos chansons…

Thomas Fersen, prêt à enchanter le Liberté !Je soigne aussi mes chaussures… (rires). Non, je plaisante…

Pourtant, avec votre magasin de mules en reptile…

Oui, c’est vrai. En fait, j’aime les chaussures des femmes surtout !

Mais alors soignez-vous le décor sur scène ? Si oui, quels petits détails à nous donner ?

Oui, ce sera une ambiance romantique. Il y aura un piano de 5 mètres de long, je porterais des vêtements sobres et bien sûr, il y aura les lumières…

Vous semblez connaître la Bretagne et son brouillard (chanson « Brouillard »). Connaissez-vous le public rennais et la scène du Liberté ?

J’ai souvent joué à Rennes. C’est une étape très importante !

Avez-vous des nouvelles de la chauve souris et du parapluie ?

Je peux vous dire que les deux vont bien. Ils sont toujours ensemble. Ils seront là samedi soir d’ailleurs !

Une dernière question indiscrète… Vous voulez vraiment mourir comme Félix Faure ? (Chanson « Félix »)

Non, je ne souhaite pas connaître la même mort. C’est juste pour la chanson. J’aime écrire sur les personnages célèbres. Et ça m’amusait d’écrire une histoire futile !

Très bien, merci beaucoup. A samedi !


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